«La reforme du système de sécurité, volet Police Nationale Congolaise». Tel est le sujet de l’intervention, ce mardi 07 octobre 2014, à l’hémicycle du Palais du peuple, de M. Richard Muyej Mangez Mans, ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, au cours du séminaire sur le contrôle parlementaire des systèmes de sécurité.




 Organisé sous les auspices du Parlement de la République Démocratique du Congo et le Secrétariat Général Parlementaire de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie, le séminaire est d’un impact considérable, dans la mesure où il permet, pendant trois jours, aux ministères et services tels que la sécurité, la justice, la police, la défense…, à évaluer, chacun, les actions relevant de la sécurité et le maintien de l’ordre public. 

Pour ce faire, plusieurs thèmes ont été développés. Ce notamment, celui de la reforme du système de sécurité, en son volet Police Nationale, esquissé par le ministre de l’Intérieur.

En subsistance, le patron de l’Intérieur et Sécurité congolaise a articulé sa communication sur quatre axes principaux, à savoir : la justification de la réforme de la Police; la vision de la nouvelle Police; les avancées du processus de mise en œuvre de la Réforme et, enfin, la conclusion.

De la justification

D’après le ministre Muyej, l’histoire récente de la Police Nationale Congolaise n’est pas loin de celle relative à ce panier tiré des eaux, rempli des crabes, serpents, crapauds et toutes sortes de poissons. C’était ça l’image que représentait la Police congolaise, peu avant le processus de la réforme.

Autrement dit, déplore le ministre Mangez, celle-ci a été constituée des anciens gendarmes, gardes civils, militaires, combattants des factions belligérantes, miliciens et de nouvelles recrues. Bref, une police porteuse, dès sa naissance, de limites quant à son efficacité et qui ne pourrait assurer seule, dans le contexte présent, la sécurité des personnes et de leurs biens. D’où, l’impérieuse nécessité d’opérer une transformation profonde de cette institution. Cela d’autant plus que la frasque des hommes qui la composent, résulte au niveau de la mentalité et la culture, sculptées par le colonialisme et le long régime antidémocratique qui s’en est suivi, ont façonné des polices militarisées et oppressives, incapables de se mettre au service de la population.

En outre, le climat malsain d’insécurité dans un contexte d’Etat post-conflit fera que la reforme vaut son pesant d’or dans le secteur de sécurité en général et celui de la police en particulier.

Aussi, faudra-t-il souligner que l’éparpillement des missions de police entre plusieurs services de l’Etat, l’inadéquation du cadre législatif et réglementaire et la démocratisation de toutes les institutions de la nouvelle République, appellent la PNC, à s’adapter à ce nouvel environnement démocratique.

Somme toute, à travers la réforme, le Gouvernement a le souci d’aligner la PNC aux standards modernes et internationaux.

Vision de la nouvelle police

La vision de la réforme, déclare le ministre de l’Intérieur, est cimentée par le discours du Chef de l’Etat, Joseph Kabila, prononcé lors de son investiture le 26 janvier 2001, comme 4ème Président de la République Démocratique du Congo où il déclarait, citation : « Je ferai de la Police Nationale Congolaise une force républicaine, élitiste et légaliste, au service de la Nation Congolaise pour à la fois, asseoir la démocratie et rester au service du peuple».

A tout prendre, le Président de la République appelait la PNC à devenir un service public, civil, accessible, à l’écoute de la population, soumis à l’autorité civile, aux lois de la République, aux normes régionales et internationales et respectueux des droits humains fondamentaux, régi par les principes de transparence et de bonne gouvernance.

Cette vision a été coulée dans la loi organique, promulguée sous le n°11/013 du 11 août 2011 portant organisation et fonctionnement de la PNC.

De la compétence juridique

La nouvelle PNC trouve son fondement sur plusieurs actions fortes dont la promulgation de trois lois. Entre autres, la Loi organique n°11/013 portant organisation et fonctionnement de la Police Nationale Congolaise, promulguée le 11 août 2011. Elle permet d’accroitre l’efficacité de la police, en fixant de nouvelles modalités d’organisation et de fonctionnement. Ensuite, la Loi n°13/013 portant Statut du personnel de carrière de la Police Nationale Congolaise, promulguée le 1er juin 2013. Elle ouvre des perspectives pour améliorer les conditions sociales du policier, moderniser la gestion des ressources humaines et pour rendre professionnel le travail du policier des ressources nécessaires pour la mise en œuvre de la réforme.

Du cadre légal et réglementaire

Les deux premières lois citées ont servi de base pour préparer les mesures d’application dont sept décrets de mise en œuvre de la réforme de la Police ont été signés et publiés par le Premier ministre, Chef du Gouvernement.

En ce qui concerne les avancées

La mise en œuvre de la réforme de la PNC s’appuie sur le Plan d’Action Quinquennal (PAQ), budgétisé de la réforme de la Police.

Ainsi, rapporte Muyej Richard, les attentes sont grandes tant du côté du Parlement et du Gouvernement que des partenaires techniques et financiers qui ont accepté de participer au financement dudit Plan.

Par ailleurs, dans le but de rendre effectif des projets inscrits dans le Plan quinquennal, une cellule technique d’appui à la mise en œuvre et des cellules d’appropriation et de mise en œuvre (CAMO) ont été mises en place au sein du Commissariat Général de la PNC. De ce fait, plusieurs projets ou programmes planifiés dans le Plan quinquennal sont en cours de réalisation. Il s’agit de la rédevabilité de la Police ; l’expérimentation de la Police de proximité ; la modernisation de la gestion des ressources humaines ; le rajeunissement du personnel autour duquel un recrutement de 6.000 policiers vient de s’effectuer au sein de la PNC à raison, dans une première phase, de 500 par province et 1000 à Kinshasa; la formation par la Monusco, la DFID et la JICA. Dans le même chapitre, une Académie de Police sera bientôt construite à Kinshasa, grâce au financement de l’Union Européenne, plus précisément à Kimpoko, commune de Maluku. Et, enfin, la mise en place d’un réseau de transmission moderne.

En conclusion, Richard Muyej parle de l’ANR et la DGM, deux services spéciaux qui, eux-aussi, connaissent la modernisation enclenchée par le Gouvernement dans le cadre de la réforme. Pour la DGM, c’est notamment dans la modernisation de la gestion des frontières communes avec les pays voisins, ces frontières par où est arrivée la déstabilisation du pays sous l’instrumentalisation des puissances obscures aux couleurs des groupes armés.

Eugène Khonde

Le direct
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