Le oui, mais…. de l’UDPS à l’offre de dialogue offerte par le Président Joseph Kabila à ses opposants a de quoi surprendre. On croyait, après la mise au point du Porte-Parole de l’UDPS, Bruno Tshibala, que la participation d’Etienne Tshisekedi et son parti était totalement acquise. Mais, son fils Tshilombo Félix, qui a habitué le public à des déclarations tonitruantes, ces dernières semaines, a fait une sortie médiatique dans la presse étrangère. Il déclare que l’UDPS ne participera au dialogue que sous l’égide de la Communauté internationale. Il ne sera nullement question d’aller à la mangeoire, prévient-il. Que cache cette rhétorique ?

Chaque jour qui passe enregistre son lot de réactions et contre-réactions au dialogue national, une initiative du Président Joseph Kabila. Le jeudi 28 mai aura été riche en boutades. Le Député national Franck Diongo, une figure d’Opposition Aile Fatima, a pleinement justifié le refus de dialoguer avec le pouvoir. Cela, pour plusieurs raisons. D’abord, parce que ses collègues opposants et lui-même n’ont pas l’intention de cautionner une nouvelle transition à l’issue du dialogue. Ensuite, les matières devant faire l’objet des discussions sont essentiellement techniques et non politiques. La CENI, dit-on, n’a pas besoin d’un dialogue politique pour enrôler les nouveaux majeurs sur les listes électorales. Il en est de même pour l’audit du fichier électoral qui exige l’expertise des intelligences éprouvées. Franck Diongo, dans sa démonstration, n’est pas convaincu qu’un dialogue est nécessaire pour obliger la CENI à observer sa neutralité. La Centrale électorale ne peut que respecter les dispositions constitutionnelles, ainsi que la loi qui organise son fonctionnement. Autrement, le dialogue est inopportun.

La réplique de Mende

Lambert Mende, qui s’est exprimé en qualité de membre du Bureau Politique de la Majorité Présidentielle, a une toute autre lecture des faits. Selon lui, le dialogue du Président n’a pas pour finalité de déboucher sur une transition. Le Président Joseph Kabila a, seulement, répondu à une demande pressante de l’Opposition, l’UDPS principalement. Fort de toutes les réactions recueillies, le Président va examiner la faisabilité du dialogue. Mende se demande à qui reviendrait la faute si jamais le dialogue n’était pas organisé.

L’effet contagion

Visiblement, les explications de Lambert Mende, en renfort à l’émissaire du Chef de l’Etat, ne mobilisent pas grand-monde dans les rangs de l’Opposition. Le mercredi 27 mai, le clan Kengo a réservé une fin de non-recevoir au légat du Président de la République. L’Opposition Républicaine, en effet, dans une déclaration politique, a jugé inutile la tenue d’un nouveau dialogue national, pour des raisons que les Concertations nationales aveint passé en revue tous les problèmes du pays. S’il y a une action à mener, c’est d’appliquer toutes les résolutions, surtout les 100 prioritaires.

Peu avant, c’est Vital Kamerhe de l’Union pour la Nation qui haranguait la foule à Goma, chef-lieu de la Province du Nord-Kivu. Il a souligné l’inopportunité du dialogue politique, arguant que la fin du mandat présidentiel interviendrait le 19 décembre 2016. Bien avant Kamerhe, le MLC avait rejeté l’offre de dialogue. Tout compte fait, à l’exception de l’UDPS, presque la quasi-totalité des partis d’Opposition, ayant pignon sur rue, ne sont pas favorables à l’idée d’aller dialoguer.

Comment débloquer la situation ?

A analyser les positions des uns et des autres, on se rend bien compte que les divergences sont difficiles à surmonter. L’UDPS et le Pouvoir n’ont pas la même conception des objectifs du dialogue. Ils sont loin de se mettre d’accord sur les termes de référence et, c’est le nœud du problème, sur la présidence des débats. La Majorité voudrait que le Président Joseph Kabila, parce qu’il a pris l’initiative, assure la direction des débats. Pourtant, l’UDPS s’en remet à la Communauté internationale. Comment procéder pour concilier les points de vue opposés ? Pour certains, il faudrait respecter l’esprit des Résolutions 2098 et 2211 du Conseil de Sécurité. Ce qui énerve les souverainistes. Alors, va-t-on laisser le processus électoral se poursuivre normalement ? Dans ces cas, il faudrait évacuer les contraintes extérieures à la CENI, susceptibles d’impacter négativement sur l’organisation des élections.

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