Représentant valable de l’opposition au sein du Comité ad hoc chargé de l’audit du fichier électoral, Samy Badibanga, comme un sprinteur, vient de remporter une victoire d’étape. En effet, le rapport d’étape de l’Organisation internationale de la Francophonie, dans ses grandes lignes, rejoint les exigences de l’opposition.Il a fallu, peut-être, que le président du Groupe parlementaire Udps& alliés puissesuspendre sa participation aux travaux en date du 27 juillet 2015, pour que les choses bougent. L’on rappellera que l’Opposition parlementaire et l’OIF avaient demandé à la CENI de disponibiliser la base de données du fichier 2010 non dédoublonné, la base de données du fichier 2011 dédoublonné, la base de données de AFIS ZTES, ainsi que la base de données du fichier 2015 dit stabilisé. En l’absence de tous ces éléments, avaient-ils estimé, il était difficile de faire une étude comparative des chiffres, encore moins de réaliser un croisement des données. Seulement, à la séance du lundi 27 juillet, la CENI n’a présenté que le fichier 2015 et quelques données de 2010.En plus, les données des sociétés ZETES et Hologramme n’ont pas été disponibilisées.

Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, jusqu’au rapport d’étape de l’Organisation internationale de la Francophonie – OIF – qui, dans ses grandes lignes, rejoint les exigences de l’opposition.

Le jeudi 30 juillet dernier, le général SiakaToumani Sangaré, expert malien des questions électorales qui conduit la délégation de l’OIF au sein du Comité ad-hoc d’audit du fichier électoral, accompagné de toute son équipe, a longuement échangé avec Samy Badibanga sur l’audit du fichier électoral. L’officier a convaincu l’opposant d’accepter de participer à la dernière réunion du Comité. Celle-ci a eu lieu le samedi 1er août. Au cours de cette réunion, le général Sangaré a relevé que son équipe a demandé la reconduction de la mission pour une deuxième phase qui débutera dans la première moitié de septembre. Ainsi donc, en lieu et place d’un rapport préliminaire, la délégation de l’OIF a plutôt présenté un rapport d’étape.

Que révèle ce rapport ?

Plusieurs choses. La CENI est appelée à mettre à la disposition du Comité ad-hoc toutes les bases de données de dédoublonages depuis 2006 effectués par ZETES et Hologramme pour permettre le croisement des données et comparaison des chiffres. Elle doit également présenter le contrat qui la lie à ces deux sociétés, le rapport produit par ces deux sociétés ainsi que les fiches de transmission des doublons. Le rapport contient également l’exigence de l’exécution d’une analyse biométrique des données de toutes les données. Déjà, en 2010, le général Sangaré expliquait à RFI les avantages des listes biométriques : «les listes électorales ont toujours été au cœur des polémiques, au cœur des contestations électorales. Les listes biométriques présentent de gros avantages. Le premier, c’est de permettre l’identification sûre de chaque électeur et le second est de garantir l’unicité physique de chaque électeur sur ces listes-là. Un électeur, une voix». Voilà qui est bien dit.

En conclusion, le rapport indique : «cette base de travail ne permet pas en l’état actuel de garantir que les listes électorales soient suffisamment inclusives et représentatives du corps électoral convoqué pour les échéances à venir». Traduction libre : c’est la sempiternelle ritournelle que certains font semblant de ne jamais entendre, à savoir que le fichier électoral n’est pas fiable. L’OIF recommande donc sa mise à jour (autrement la révision du fichier électoral).

Le rapport de l’OIF donne raison à Badibanga

Cette position donne parfaitement raison à Samy Badibanga et ses pairs de l’opposition qui ne décolèrent pas contre les pratiques de la CENI. Elle rejoint aussi celle des députés de l’opposition qui ont boycotté la loi sur la répartition des sièges faute de fiabilité du fichier électoral. Elle enhardit, enfin, les sénateurs qui ont rejeté la même loi par boycott. En effet, avec ses 108 membres, il faut 55 membres présents pour siéger valablement, mais ils étaient 62. Donc, le quorum était parfaitement atteint. Mais pour adopter une loi, il faut 55 voix, et le projet présenté par le gouvernement n’a recueilli que 47 ! Selon les observateurs, il ne s’agit donc pas d’un rejet par défaut de quorum.

La Pros.
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