Quand la victoire des Léopards au CHAN Rwanda 2016 met les débats politiques en hibernation !
La première moitié du mois de février en cours va bientôt tirer sa révérence. Plus exactement dans quelque cinq jours. Politiquement, aucune avancée notable n’est enregistrée par rapport à la tenue du dialogue. Bien au contraire. L’opinion observe un engourdissement des débats de fond sur la politique actuelle, pourtant essentiel pour l’avenir du pays. Cet état d’hibernation politique-peut -être involontaire -est exacerbée par la victoire finale des Léopards au CHAN Rwanda 2016. Depuis le dimanche 7 février, ce succès des Léopards est savouré dans toutes les loges politiques du pays.

Cependant, des analystes avertis tirent la sonnette d’alarme. Loin de ces mêmes experts l’intention voilée de condamner l’effervescence que ce trophée du Onze national a provoquée à travers le pays. Toutes proportions gardées, à Kinshasa où le triomphe des Léopards sur les Aigles du Mali continue à être célébré comme un événement qui apporte des solutions à tous les problèmes du pays. On devrait sans doute se ressaisir pour mettre le cap sur le plus important encore. Une mini enquête dans les rues de Kinshasa suffirait pour comprendre que l’important, dans le contexte politique actuel du pays, demeure la tenue du dialogue. En tout cas pas plus. Hélas !

NI LA CENI NI LA MP NI l’OPPOSITION…
La classe politique congolaise, dans son ensemble, crie au respect du délai constitutionnel. » Il faut coûte que coûte organiser les élections dans les échéances prévues. Principalement la présidentielle. Et, accessoirement les législatives ». Le tout devant être fait avant la fin de l’année en cours. Au plus tard, fin novembre prochain. Entre-temps, sur le terrain, il n’y a rien qui se fait dans le sens de rendre effective, la tenue desdits scrutins. A l’hypothèse que ces élections se tiennent au mois de novembre de cette année. Qu’en est-il des opérations préélectorales ? A ce jour, on ne parle encore ni de l’enrôlement de nouveaux majeurs ni de l’actualisation du Fichier électoral.
Des élections dans le délai constitutionnel ? Rien à faire. Mais combien de partis politiques les préparent dans les faits ? Qu’on ne se leurre point. Visiblement, ni la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ni la Majorité présidentielle (MP) au pouvoir ni l’Opposition politique ne prépare les scrutins à venir. Quel parti politique a organisé son congrès au cours duquel il a désigné son candidat président de la République ? Aucun ! Alors, à quoi ressemble toute la « symphonie » folklorique actuelle, si ce n’est pour chauffer l’opinion à blanc ?
Quelles que soient les divergences » idéologiques « , un dialogue républicain en RD Congo passe pour impératif sur lequel nul ne saurait transiger. Cette rencontre aura le mérite de lever, de manière consensuelle, les grandes options politiques. Le tout devant se décliner en rapport avec l’imminence de la fin du mandat constitutionnel actuel du Président Joseph Kabila. Si en décembre prochain, l’actuel Chef de l’Etat congolais sera déclaré fin mandat, quels sont les différents scénarii possibles pour qu’il n’y ait pas de vide au sommet de l’Etat ? Au cas où les élections, principalement la présidentielle, ne seraient pas organisées au cours de cette année, que va-t-il donc se passer ? En tout cas, la constitution en vigueur reste totalement muette à ce propos.
A considérer de plus près la situation politique actuelle en RD Congo, on a l’impression que tout le monde se prépare pour l’impasse. Qu’il s’agisse de la coalition au pouvoir depuis 2006 ou de l’anti pouvoir, l’opinion constate, non sans regret, qu’on s’apprête pour une politique de terre brûlée. Quand on se fie aux chiffres avancés jusqu’ici, l’organisation des élections en RD Congo nécessite plus d’ un milliard de dollars américains. Question cependant : comment faire pour mobiliser cette bagatelle dans un contexte économique marqué par une baisse sensible des cours ?
La difficulté à mobiliser les fonds est l’une des raisons majeures qui retardent la tenue des élections dans le délai. Auront n’auront pas lieu, les élections en RD Congo au cours de cette année 2016 demeurent hypothétiques. On n’en connait ni le mois ni le jour ni la date. Au sein de la classe politique, cependant, le consensus est loin de se dégager. On trouve d’un côté les pro-dialogue et de l’autre, les acteurs politiques radicalement opposés à toute idée d’une rencontre politique avant les élections.
Que l’Opposition boude le dialogue, elle a peut -être toutes ses raisons. Démocratie oblige ! Mais tout le malaise tient au fait que la même Opposition qui réclame des élections dans le délai, ne dit pas clairement comment contourner l’obstacle financier. En d’autres termes, l’Opposition ne dit pas de quelle manière on doit préparer ces élections dans le temps qui nous reste, sans consensus sur les questions pendantes. Au risque de nous redire, tout se passe comme si les uns et les autres ne parient que sur la détérioration de la situation.

COMME EN 1990
La situation politique actuelle de la RD Congo a quelques similitudes près avec celle du Zaïre des années 90. En 1990 plus précisément, le pays du Maréchal Mobutu n’avait pas résisté au vent de la glasnost, soufflé de la Russie de Mikhaïl Gorbatchev. Cette année-là. Tout les Opposants au régime du feu le Président Mobutu, pariaient pour les élections. Mais en réalité, personne ne les préparait. Certains attendaient l’appui financier de l’Occident. D’autres, par contre, espéraient que la rue s’en mêlerait. On connait la suite.
Compte tenu de la situation actuelle, toute la crainte est qu’on arrive au mois de novembre prochain et qu’une partie de la classe politique dise que Joseph Kabila n’a rien fait. A défaut d’un consensus, comment donc gérer l’après-décembre 2016 ? A tous points de vue, un dialogue politique s’avère irréversible au stade actuel. Sauf si le politique congolais a un autre agenda caché. Laurel KANKOLE

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