*Jusqu’au 30 juin 2016, jour anniversaire de l’indépendance du pays, aucune manifestation publique politique ne devrait être organisée en RDC. In vice, aucun acte de répression des libertés ne doit avoir lieu. En même temps, le Président Kabila est invité à faire libérer tous les prisonniers et détenus d’opinion condamnés dans le cadre de procès que les juges, eux-mêmes, qualifient de procès politiques. Le Conseil de l’Apostolat des Laïcs catholiques du Congo, qui s’exprime ainsi à partir de Bunia, entend, par cet appel au ressaisissement collectif, créer les conditions psychologiques et morales propices à la tenue du dialogue politique national, préalable majeur à l’organisation des élections apaisées.

Les Laïcs catholiques ont lancé leur appel lundi 23 mai. Leur message est, peut-être, passé. Même s’il est difficile d’établir le lien de causalité, on sait, néanmoins que le G7 s’est retiré de l’organisation de la marche pacifique pro-élection que la Dynamique de l’Opposition maintient pour demain jeudi 26 mai 2016. Toutefois, il n’y a pas encore eu de feed-back des autres destinataires du message. Si le CALCC est la première organisation influente à solliciter officiellement une trêve, on ne peut pas nier que, dans la pratique, une trêve politique a déjà été observée, fin avril et début mai, en marge des funérailles de l’artiste musicien congolais Papa Wemba. Une trêve unilatéralement rompue avec la procédure judiciaire contre Moïse Katumbi, le candidat Président de la RDC pour le compte du G7 et de l’Alternance pour la République. La joute oratoire a repris, avec force, après l’Arrêt de la Cour Constitutionnelle qui subordonne la fin des mandats des animateurs actuels des Institutions de la République à l’installation effective de leurs correspondants. Les Laïcs catholiques prient pour que la trêve politique qu’ils viennent de décréter, cette fois-ci, soit la bonne et tienne longtemps. Une trêve qui reste, tout de même, très fragile et qui pourrait, à tout moment, être définitivement rompue, si on n’y prend garde, lorsque sera publié le calendrier électoral pour lequel le Président de la CENI avait besoin d’une petite extension du délai constitutionnel.

L’appel pressant au dialogue

A l’instar de Lénine, au siècle dernier, on peut se poser la question ‘‘Que faire’’ ? Les Laïcs catholiques sont, eux, convaincus que les forces politiques et sociales opposées au dialogue sont dans l’obligation de revoir leur position et rejoindre la table de discussions. Ils proposent des pistes de solution au Facilitateur Edem Kodjo, pour l’aider à étoffer le Groupe de travail conçu pour réaliser les tâches du Comité Préparatoire. Aux 10 membres du Groupe de travail, Kodjo, à la demande des Laïcs catholiques, devrait ajouter 5 personnes en raison de 2 pour la Majorité, 2 pour l’UDPS et 1 personne pour l’autre branche de l’opposition. Il n’est, donc, plus question d’un Comité Préparatoire pléthorique avec 30 membres. Contrairement aux esprits malins qui vont au dialogue pour tenter d’obtenir un glissement collectif, général et illimité, les catholiques n’ont pas peur. Quand bien même ils expriment une profonde inquiétude sur l’avenir de la Nation, accusant la Cour Constitutionnelle de violer manifestement l’esprit de la Constitution, d’exposer le Président de la République, de mettre en danger les vies humaines et de compromettre la cohésion de la Nation. Les catholiques seront-ils entendus ? Réussiront-ils là où d’autres ont échoué avant eux ? Quoiqu’on dise, l’appel des catholiques vaut son pesant d’or, en ce moment particulier de l’histoire de la RDC.
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