* Pour maximiser les recettes de son entreprise, le DG de la SCTP compte transporter, par rail, plus de 2 millions de tonnes d’intrants vers 16 projets de cimenteries à réaliser entre Matadi et Kinshasa

Depuis la reprise sur le rail du Train Express, après plus de dix ans d’absence, le trafic a totalisé une année le samedi 20 août courant. Déjà plus de 23.000 passagers ont été transportés entre Kinshasa et Matadi. Le Directeur Général de la Société Commerciale des Transports et des Ports a profité de cette occasion pour effectuer une visite de travail au port de Matadi et voir comment rentabiliser les recettes de son entreprise, pour un redressement effectif en 2017.

Kimbembe Mazunga est confiant que la relance du chemin de fer va atteindre son paroxysme en 2017, grâce aux différents projets de cimenterie qui seront réalisés entre Matadi et Kasangulu, dans la province du Kongo central.
" Je ne cesse de le dire, l’année 2017 est une année qui ouvre la porte à la relance effective de la SCTP, l’âge d’or de la société. Aujourd’hui, la SCTP est focalisée en un seul créneau en termes de recettes, c’est le port de Matadi. On a tous regardé sur le port de Matadi, sur lequel on n’a rien fait. Aujourd’hui, on commence à faire face à une concurrence interne, qui nous fragilise. Il faudra trouver d’autres issues, c’est le chemin de fer".

16 CIMENTERIES A IMPLANTER ENTRE MATADI ET KASANGULU, UNE AUBAINE POUR LA SCTP
" La grâce que nous avons aujourd’hui, c’est que entre Matadi et Kasangulu, il y a 16 projets de cimenteries. Trois sont déjà en phase de production. Ils ont commencé à importer des intrants, à l’image des charbons que nous avons vus là-bas. Le charbon est un des éléments majeurs dans la production du ciment par ces usines. Nous avons signé des accords pour évacuer ces intrants. Nous avons un programme costaud et il fallait voir comment cela va se passer. Il y a une 1ère cargaison de charbon qui est arrivée et nous devons assurer l’évacuation par rail "
Le numéro un de l’ex. Onatra estime que ce géant de transports ne doit pas rater cette chance. " Si la SCTP croise les bras et continue à jouer au canard boiteux, il y a une aubaine qui va passer, de près 2,7 millions de tonnes d’intrants et ciments à transporter que les trois cimentiers vont produire à partir de 2017. Imaginez 2, 7 millions de tonnes à transporter par an. Et si cela se fait par route, cela fait presque deux mille camions par jour. Imaginez l’encombrement et l’asphyxie sur la voie. Donc, nous sommes obligés de jouer notre rôle et nous devons tout faire pour cela ".
Pour atteindre cet objectif, fait-il savoir, la Direction générale de la SCTP travaille à l’interne avec des experts sud-africains, qui après avoir inspecté la voie, ont dit que c’est à tort que la SCTP continue à maintenir sa vitesse commerciale à 50 Km/h, alors que le train pouvait marcher jusqu’à plus de 80 Km/h.
" Nous devons renforcer les wagons, parce que nous aurons 100.000 tonnes à évacuer par mois et, à ce moment, je suis sûr que la mère nourricière ne sera plus le port de Matadi. Il faudra compter aussi avec le chemin de fer ".

LES 10 MILLIONS USD INJECTES SUR LE CHEMIN DE FER ONT PRODUIT
DES EFFETS ESCOMPTES
A en croire Kimbembe Mazunga, les 10 millions USD du Gouvernement, débloqués pour la relance du Chemin de fer Kinshasa-Matadi, ont produit des effets escomptés. " Nous avons remis en service l’usine de traverses en béton armé de Lufu-Toto et la carrière de Kiasi-Kolo. Nous avons redynamisé les activités au niveau des ateliers centraux de Mbanza -Ngungu. Toutes ces réalisations ont permis à ce que la voie soit stable à ce jour. Ce qui nous a permis d’avoir assez de matériels pour la stabilisation de la voie ".
" Nous avons maintenu une seule rotation samedi (Kinshasa -Matadi) et retour dimanche (Matadi- Kinshasa), signale-t-il. Les passagers ont repris les habitudes oubliées il y a plus de dix ans. Ils ont même sollicité qu’il y ait une autre rotation qui part de Kinshasa chaque mercredi pour revenir le jeudi. Nous avons accepté et je pense que, bientôt, nous allons avoir dix voitures de luxe qui ont été commandées sur instruction du chef de l’Etat. Et avec le lot de locomotives déjà réhabilitées, nous allons lancer aisément une deuxième rotation du Train express. Et avec les différentes voitures que nous allons récupérer, nous pourrons lancer le train omnibus, appelé communément ’Kibolabola’, qui s’arrêtait à toutes les gares, alors que le train Express ne s’arrête que dans des gares spécifiques ".
A la question de savoir pourquoi ces voitures tardent à arriver à Kinshasa, Kimbembe Mazunga répond que la commande n’a pas duré. " Une locomotive ne s’achète pas comme du pain. Il faut au moins un an pour la livrer. Nous avons d’ailleurs la chance, parce que nous avons trouvé une commande qui n’a pas été honorée. Et nous l’avons récupéré en payant les 50 % (prés 10 millions USD). Il y a, au total, 20 voitures de luxe, à raison de 10 pour la SCTP et 10 autres pour la SNCC) ".
Tous ces efforts déployés au niveau de la haute direction de la SCTP démontrent à suffisance que le redressement de cette société, qualifiée de canard boîteux, n’est plus qu’une affaire des mois. Car, le DG Kimbembe et son staff ne ménagent aucun effort pour trouver des voies et moyens pour renflouer ses recettes et amener la SCTP à jouer pleinement son rôle d’une société de transport multimodal.
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