*Avant de procéder au lancement effectif des travaux du Comité préparatoire du Dialogue, ce mardi 23 août 2016, le Facilitateur Edem Kodjo a pris la précaution de rencontrer les Ambassadeurs de l’Union Européenne qui, eux, lui ont réaffirmé leur soutien. Il jouissait déjà de la confiance de l’Union Africaine et de la Monusco qui s’est engagée à accompagner la CENI dans l’opération de l’enrôlement des électeurs dont la fin n’est pas envisageable avant fin 2017. A l’interne, Edem Kodjo peut se targuer de l’appui de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), de la Majorité Présidentielle et de certaines formations politiques se réclamant de l’Opposition. Le moins que l’on puisse dire est qu’à ce stade, entre Kodjo et Tshisekedi, le divorce est consommé.

Tout se passe comme si la Communauté internationale cautionne parfaitement la démarche du Facilitateur désigné par l’Union Africaine. Problème, Edem Kodjo doit faire face à une forte contestation du Rassemblement des Forces politiques et sociales acquises au Changement, conduit par l’opposant Etienne Tshisekedi, qui a fait le choix de le contester dans la rue. Pendant que le Facilitateur sera à l’Hôtel Béatrice, sous le coup de neuf heures, en train d’installer les acteurs mandatés par les organisations politiques et la société civile, parties prenantes au Dialogue, les Congolais qui adhèrent au mot d’ordre de l’Opposition resteront à la maison. A la mi-journée, les boursicoteurs devraient être à mesure d’évaluer le degré d’observance par les Kinois, particulièrement, de l’appel à la ville morte lancé par Tshisekedi. On verra bien si les marchés et les magasins n’ont pas ouvert, si les stations d’essence sont restées fermées, si les services publics n’ont pas fonctionné ou s’il n’y a pas eu de transports en commun. Mais, pour beaucoup d’analystes, Etienne Tshisekedi et le Rassemblement de Genval naviguent à contre-courant. Il semble que la Communauté internationale leur prête de moins en moins l’oreille. La perspective d’une grave crise politique et sécuritaire l’emporterait sur les autres revendications comme le respect des délais constitutionnels. Edem Kodjo, le Facilitateur récusé par l’Opposition tshisekediste, trouve que toutes les revendications des opposants ont été rencontrées. Le 19 août, il a signé un communiqué dans lequel il a pris acte de la décision du Gouvernement portant libération de 24 personnes sur 26 et de la réouverture de 2 chaînes de télévision sur 3, figurant sur la liste officielle transmise par l’Opposition au Groupe de soutien. Pour Edem Kodjo, qui a félicité chaleureusement les hautes autorités congolaises, ce geste contribuait, à son avis, à décrisper le climat politique et créait des conditions propices au lancement du processus du dialogue national et inclusif. Contrairement à Kodjo, le Rassemblement a estimé que ces mesures ne satisfont pas à leurs exigences. Comme quoi, sur une liste de 112 prisonniers présentés par le Rassemblement, 83 sont encore en détention. Concernant la libéralisation de l’espace médiatique, le Rassemblement déclarait, le 20 août, qu’aucune chaîne proche de ses membres n’a été rouverte.

Edem Kodjo, pour sa part, invite les politiciens congolais à faire preuve de dépassement et à donner une chance à la recherche d’une solution consensuelle à la situation actuelle que connaît la RDC, conformément à la Constitution, à la Résolution 2277 des Nations Unies, aux attentes du peuple congolais, en particulier, et de la Communauté internationale, dans son ensemble.
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