Selon la Société civile du Nord-Ubangi, avec la moyenne de 17 électeurs enrôlés par jour dans cette province depuis le 1er juillet 2016, il faudrait une rallonge d’au moins 12 mois pour enregistrer les 850.000 électeurs projetés pour boucler les opérations d’enrôlement,
en sus du délai de 16 mois annoncé par la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) lors de leur coup d’envoi.

Mais d’autres estimations, basées sur le chiffre de 33.643 enrôlés en 17 jours au Nord-Ubangi, soit une moyenne de 1.979 électeurs par jour, renforcent le pessimisme de ceux qui pensent que cette institution d’appui à la démocratie s’est engagée dans la voie du « glissement » tous azimuts. Des experts en question électorales qui ont accepté de
suivre la CENI dans sa logique des chiffres, en admettant que jusque-là, seulement un tiers de l’électorat est atteint, se sont permis de multiplier ce chiffre par trois, ce qui donne un total de 100.929 personnes enrôlées en 17 jours, soit une moyenne de 5.935 personnes enrôlées par jour.

A en croire ces statisticiens, si la CENI continue de travailler sous le rythme d’enrôlement actuel, il faudrait attendre au moins 19 ans pour faire entrer, dans le fichier électoral, les 40 millions de Congolaises et Congolais représentant l’électorat national.

Toutefois, ce délai peut être réduit sensiblement si la centrale électorale congolaise augmente son parc des kits électoraux, comme le laisse entendre l’annonce de l’arrivée de nouveaux lots d’ordinateurs de saisie, de scanners, d’imprimantes et autres matériels techniques destinés aux opérations préélectorales. Même alors, il serait techniquement impossible à la CENI de mettre entièrement à jour le fichier électoral avant cinq ans. D’où, nombre d’experts s’accordent à cibler l’année 2021 comme celle de la tenue probable des premiers scrutins du cycle électoral en cours, qui pourrait s’ouvrir par les élections locales.

« Glissement » technique incontournable

Ainsi que le notent nombre d’observateurs, toutes les cartes du «
glissement » se trouvent entre les mains de la CENI. Cette dernière
peut invoquer, pour bloquer tous ceux qui soutiennent que les
élections présidentielle et législatives nationales peuvent se tenir
avant la fin de l’année 2016, des pannes ou vols des kits électoraux,
des difficultés de mobilité pour les faire déplacer à travers les
territoires et secteurs du Congo profond, l’insécurité pour justifier
la suspension pure et simple de l’enrôlement dans plusieurs contrées
de la République (Ituri avec les Mbororo, Nord-Kivu avec les ADF et
FDLR, Sud-Kivu avec les FDLR, Tanganyika avec les Mai-Mai de Gédéon,
Kasaï Central suite aux événements de Tshimbulu, Kongo Central avec
des résidus de Bundu dia Kongo), etc.
La Ceni peut aussi alléguer la livraison tardive des kits électoraux
ou la suspension momentanée de leur livraison par les fournisseurs
pour retarder le processus d’enrôlement de plusieurs mois ou années.
Personne, en dehors des responsables et experts de cette institution
d’appui à la démocratie, n’est en mesure de contrôler le nébuleux
processus de commande, de fabrication, de livraison, de déploiement et
d’utilisation des kits électoraux.
Les différentes sorties médiatiques des animateurs de la CENI visent
manifestement à faire adhérer la majorité de Congolais et de
partenaires étrangers à la thèse de l’impossibilité technique de
respecter le moindre délai pour l’organisation des élections. D’où,
l’unique alternative qui reste à tous est d’attendre patiemment la fin
des opérations d’enrôlement. Dans trois ans, cinq ans, dix ans ? Nul
ne le sait. Une chose paraît de plus en plus certaine : il n’y aura
pas d’élections en RD Congo avant 2021.
KIMP
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