*Récusé par l’Opposition tshisekediste et entendu hier, mercredi 3 août, par les Ambassadeurs africains accrédités à Kinshasa, Edem Kodjo sera également évalué, dans la journée de ce jeudi 4 août, par les membres du Groupe de soutien à la Facilitation du Dialogue. Tous veulent se faire une idée précise des avancées réalisées, des points de blocage et, surtout, des solutions pour déverrouiller le processus du Dialogue devenu quasiment hypothétique.

La question que l’on se pose est celle de savoir si Edem Kodjo réussira à sauver son poste. Il peut y croire dès lors qu’il jouit encore de la confiance de Madame la Présidente de la Commission de l’Union Africaine, Nkosazana Zuma. Les Ambassadeurs des pays africains, qui l’ont reçu hier, au Grand Hôtel, lui ont exprimé leur soutien. Une chose est de le soutenir, une autre est de poser un diagnostic sérieux de l’état du Dialogue qui n’a pas toujours décollé.

Oublier les tshisekedistes ?

Edem Kodjo, lui-même, n’avait-il pas dit, in non suspecto tempore, qu’il démissionnerait si l’Opposition tshisekediste ne prenait pas part active au Dialogue ? Le 31 juillet dernier, Etienne Tshisekedi a patronné le meeting du Rassemblement de l’Opposition pro-Genval sur le Boulevard Triomphal. A cette occasion, tout ce que Kinshasa compte d’opposants au pouvoir du Président Kabila avait répondu à l’appel. Une fois de plus, Etienne Tshisekedi s’est dit favorable à la tenue du Dialogue sous quelques conditions. Parmi lesquelles, figurait en bonne place, la démission ou le rappel du Facilitateur Edem Kodjo.

Maintenir Kodjo ?

On peut, alors, se demander ce qu’il adviendrait du Dialogue si jamais Kodjo était maintenu à son poste. Dans un tel cas de figure, il serait tenté de foncer sans l’Opposition tshisekediste. Ou bien, il pourrait être amené à casser l’unité de l’Opposition, en débauchant quelques cadres. Lors des consultations des dernières semaines menées par le Président Sassou, dans son village natal d’Oyo, des opposants rd-congolais n’ont pas hésité à traverser le fleuve Congo, chacun jouant pour son propre compte. D’autres, appartenant officiellement à des plateformes comme la Dynamique, ont vu en solo, le Facilitateur. Des initiatives qui ont donné lieu, d’ailleurs, à des exclusions. Edem Kodjo va-t-il adopter toutes ces méthodes, du reste, peu orthodoxes, pour accomplir sa mission ? Ce n’est pas, selon toute évidence, ce qu’il a communiqué, le 29 juillet dernier. Ce jour-là, il invitait les acteurs politiques congolais à se surpasser pour privilégier l’intérêt supérieur du peuple congolais. Autrement dit, Kodjo est conscient qu’y aller sans l’Opposition tshisekediste, ne ferait qu’exacerber la crise politique. Les résolutions issues d’un Dialogue non inclusif souffriraient d’un déficit de légitimité et constitueraient, donc, des matières à contestation.

Et si Kodjo démissionnait ?

Devenu un nouveau point de fixation, Edem Kodjo ne nuirait pas au caractère inclusif du Dialogue en RDC, en cas d’une éventuelle démission. Mais, il laisserait certains préalables posés par Etienne Tshisekedi non résolus. C’est le cas de la libération des prisonniers ou détenus politiques, selon que l’on est de l’Opposition ; des politiciens en prison ou en détention, d’après le pouvoir. Il y a, en outre, des préalables dont la résolution dépend uniquement de la volonté politique. On pense, ici, aux exigences relatives au respect de la Constitution, à l’alternance démocratique et à l’organisation de l’élection présidentielle dans le délai constitutionnel. Désormais, c’est Kodjo contre Tshisekedi. Qui prendre ? Qui laisser ? De deux maux, il serait recommandable de choisir le moindre. L’Union Africaine et la communauté internationale ont du pain sur la planche. En principe, de l’évaluation en cours, dépend le sort de Kodjo. Les choses iront si vite que nul ne peut l’imaginer d’avance.
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