La RDC est loin de se tirer d’affaires, elle qui est enlisée dans une crise politique grave. Si les responsabilités quant à l’origine de la crise sont clairement établies dans le chef du régime Kabila, il n’en reste pas moins vrai que l’Opposition a une responsabilité certaine dans son amplification.



La récusation du facilitateur togolais, Edem Kodjo, par le Rassemblement vient compliquer une équation politique qui était déjà complexe. Contrairement à Tshisekedi et à ses partenaires, le président de l’UNC, Vital Kamerhe, sans signer un chèque en blanc à l’ex premier ministre togolais, lui a conservé sa confiance. L’opposition ne parle pas d’une même voie quant au sort à réserver au facilitateur. Jean-Lucien Bussa, président de la plateforme FDE, pense pour sa part que récuser le facilitateur c’est favoriser le glissement. Il accuse donc clairement ses partenaires de l’Opposition de faire le jeu du pouvoir en demandant la tête de Kodjo. La position, ferme, du président Etienne Tshisekedi sur le départ du facilitateur est à tous égards surprenante car l’ex patron de l’OUA avait fait de président de l’UDPS son principal interlocuteur dans l’Opposotion au point de froisser les autres membres de cette famille politique. Edem Kodjo est allé même jusqu’à confier à Tshisekedi le droit de viser la liste des opposants qui doivent faire partie du Comité préparatoire. A son parti, l’UDPS, le facilitateur avait octroyé le plus grand quota. Tshisekedi était aux petits oignons du facilitateur au point de mécontenter d’autres opposants. Malgré cela, Tshisekedi l’a qualifié désavoué en le qualifiant de « grand Kabikiste». Incompréhensible cette position du Sphinx de Limete selon bon nombre d’observateurs. Cette position de Tshisekedi s’explique par son rapprochement avec les Katumbistes (G7 et AR). Moïse Katumbi, rusé, se sert de Tshisekedi comme un bouclier pour se protéger de Joseph Kabila qui a décidé de le défaire politiquement. Tshisekedi n’y a vu que du feu dans les manœuvres subtiles de Katumbi de s’appuyer sur lui pour se hisser sur le fauteuil présidentiel. Depuis Tshisekedi va de surenchère politique en surenchère politique. Tshisekedi qui était intransigeant et exigeant face à Vital Kamerhe en 2011, en lui demandant de faire d’abord ses preuves dans l’Opposition, le même Tshisekedi se montre beaucoup plus clément avec Moïse Katumbi, qu’il a aussitôt accepté comme opposant à part entière. Pourquoi cette politique de deux poids deux mesures ? Fondamentalement en récusant le facilitateur, l’Opposition, une certaine frange, se trompe de combat. Les Katumbistes ont pris Tshisekedi en otage. Leur méthode est simple : flatter l’égo, réputé surdimensionné du « Vieux », en le désignant « président du comité de sages ». Mais les vrais stratèges sont les Katumbistes. Ce sont eux les vrais tireurs de ficelles. Une fois leur objectif atteint, arracher Katumbi des griffes de Kabila, ils vont montrer leur vrai visage. Jusqu’ici, tout leur a réussi. Isolé Tshisekedi du pouvoir et le couper des autres membres de l’Opposition. Le G7 est devenu le plus grand allié de Tshisekedi alors qu’il n’est que depuis un an dans l’Opposition. Les Katumbistes sont dans une logique de confrontation avec le régime. Ils sont guidés par la vengeance car ils ne supportent pas le traitement réservé à Katumbi et à ses proches par le pouvoir. Ils sont clairement dans la logique du chaos. Cette guerre contre Kabila, il la sous-traite par Tshisekedi. Et la récusation de Kodjo procède au blocage du processus politique afin de favoriser leur scénario. Tshisekedi est sans doute de bonne foi. Il se laisse abuser par ses partenaires. 


Il est temps qu’il se ressaisse. Qu’il donne une chance à la paix. Le premier à faire dans cette direction, cest de se défaire de l’étau des Katumbistes et de travailler au rassemblement de toute l’opposition dans sa diversité.
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