Plus d’une semaine après le début de ce mois d’août 2016, et le Dialogue politique national n’a toujours pas démarré. Les démarches entreprises par le groupe de soutien à la facilitation que conduisent les Envoyés spéciaux onusiens Maman Sidikou et Saïd Djinnit, tout le week-end dernier, se sont heurtées aux positions tranchées d’une partie de l’opposition, le Rassemblement, d’obédience Katumbiste et tshisekediste, qui a persisté dans sa récusation du facilitateur de l’Union Africaine. Une personnalisation qui dissimule mal une stratégie de pourrissement de la situation : le Togolais Edem Kodjo n’est pas seul pour assurer la facilitation du dialogue rd congolais. Un comité de soutien lui avait déjà été adjoint à la demande de Tshisekedi. Il est composé de plus d’une dizaine de personnalités déléguées par les organisations internationales non africaines comme l’Union Européenne et régionales (africaines) comme la CIRGL et la SADC. Mais rien n’y fait.
Le week-end dernier, la rencontre entre le groupe de soutien et le comité dit « des sages » (sic !) du Rassemblement des forces acquises au changement conduit par Etienne Tshisekedi en personne a réitéré son opposition à Edem Kodjo, la libération et l’arrêt des poursuites judiciaires à l’encontre de tous ceux de ses membres qui ont maille à pâtir avec la justice rd congolaise quelles que croient les incriminations pesant sur eux et les prescrits y relatifs des lois congolaises. Sur Twitter, l’homme d’affaires ex. MLC et candidat malheureux à la présidentielle 2011, Adam Bombole, se délectait encore de cette fixation collective contre le diplomate togolais : «Il n’y a pas de comparaison entre le poids politique du Rassemblement et E. Kodjo, le Panel doit trancher en faveur du peuple», écrivait-il. Olivier Kamitatu, un autre ex. MLC membre du G7 qui est devenu la voix de Katumbi dans les réseaux sociaux se gargarisait quant à lui du fait que le communiqué de l’Union Européenne rendu public au début de la semaine dernière ne mentionnait pas le nom du facilitateur togolais, signe selon cet acteur politique extraverti à souhait et particulièrement dépendant des pouls de la « communauté internationale », que Kodjo n’avait plus les faveurs des « maîtres ». Mais les uns et les autres se sont lourdement trompés. Jusque-là.
Dans le communiqué sanctionnant la fin des consultations de la semaine dernière, le groupe de soutien à la facilitation a non seulement promis de poursuivre ses consultations auprès des parties prenantes à la crise rd congolaise et des acteurs internationaux préoccupés par le risque d’instabilité qui guette le pays, mais il a en plus renouvelé sa confiance en Edem Kodjo. « Le groupe de soutien renouvelle sa confiance au facilitateur de l’Union Africaine et le félicite pour les efforts qu’il ne cesse de déployer en vue d’emmener les parties congolaises à demeurer résolument engagés dans la voie du dialogue », souligne le communiqué qui vient ainsi doucher les espoirs naïvement exprimé par Kamitatu.
Une réaction qui n’étonne pas outre mesure les observateurs avertis : « il n’y a pas de raison d’accéder à ce type de revendication irrationnelle de l’opposition parce qu’elle constituerait un fâcheux précédent. L’opposition ne détient pas le monopole de la récusation », expliquait au Maximum un politologue internationaliste de l’Unikin interrogé au début du week-end dernier. La suite des événements lui a donné raison : dépêché in extremis par la Majorité présidentielle qui s’offusquait du retard ainsi infligé au démarrage d’un dialogue attendu par tous, le PPRD Léonard She Okitungu a fait savoir au groupe de soutien l’opposition de sa famille politique au remplacement du facilitateur désigné par l’Union Africaine.
Le départ d’Edem Kodjo n’est donc pas à l’ordre du jour.
J.N.

le maximum


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