*Il n’y a pas eu de fumée blanche à la cité de l’Union africaine hier, vendredi 16 septembre 2016. Les recommandations des commissions thématiques présentées à l’assemblée plénière et les dessous de l’accord politique final du dialogue n’ont pas convaincu toutes les composantes. Chacune d’entre elles, surtout la majorité présidentielle et l’Opposition, à quelques visées près, se heurtent encore sur des positions tranchées. Quid du respect de la constitution, de l’après 19 décembre, de la Primature et de l’ossature du Gouvernement dans le cas d’une transition ? Qu’en est-il du calendrier électoral et de la restructuration de la CENI? Faudrait-il qu’il soit publié avant ou après la fin du dialogue ? Voilà, en quelques bribes de phrases, des matières sur lesquelles encre et salive coulent à flots, derrière les tractations en cours, en marge du dialogue, sous les auspices de Kodjo, le Facilitateur désigné par l’Union Africaine et appuyé par un Groupe de soutien International.

Le calumet de la paix est loin d’être fumé par les parties prenantes aux pourparlers convoqués par Edem Kodjo. Au-delà de la problématique de la révision du fichier électoral et de la séquence des élections, des pommes de discorde demeurent. ‘’Il n’y aura pas d’accord sans dates d’élections et de passation du pouvoir ‘’, pour Vital Kamerhe. Le facilitateur aurait, plus d’une fois, tenu des consultations pour chercher un consensus sur des sujets à problème, a renseigné une source.

L’après 2016 ?

Il est, désormais, certain que le président Joseph Kabila Kabange reste en fonction, conformément à l’arrêt de la cour constitutionnelle portant interprétation de l’article 70 de la constitution de la République Démocratique du Congo. Certains opposants ont manifesté leur opposition à cette option, en s’appuyant sur les dispositions de l’article 220 et de l’alinéa premier de l’article 70 de la loi des lois du Congo-Kinshasa. Mais, en dernier lieu, la thèse légale de l’arrêt de la Cour inattaquable et irrévocable se serait imposée, non sans peine. En accédant à cela, la composante Opposition exigerait de détenir la Primature, lors de la mise sur pied du Gouvernement qui devra accompagner la Commission Electorale Nationale Indépendante dans l’organisation des scrutins, selon le chronogramme qui sera arrêté au dialogue. Sur ce point, la Majorité Présidentielle aimerait que la constitution soit respectée en cette matière, à savoir, que le premier ministre est issu de la majorité parlementaire. L’Opposition voudrait partager les postes régaliens de manière équitable. La famille politique du président Kabila, d’après des sources, est plutôt d’avis à concéder une part et non à faire un partage fifty-fifty.

CENI et calendrier électoral ?

‘’A circonstances exceptionnelles, procédures exceptionnelles, la CENI devrait, avant la fin du dialogue, se réunir pour statuer sur le calendrier électoral‘’, a confié un délégué de l’Opposition. En effet, la composante Opposition veut que la date des élections et donc, de l’alternance soit connue d’avance par la population. Ce serait- là, pour eux, le grand acquis du dialogue. La Majorité est, quant à ce sujet, attaché au caractère indépendant de la CENI. Ce, conformément à l’article 9, point 5 de la loi organique numéro 10/013 du 28 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement de cette institution d’appui à la démocratie. Si Nangaa Corneille semble, désormais, hors de portée par souci, peut-être, de préserver l’élan déjà entamé par la CENI, il est fort probable que plusieurs têtes secondaires tombent. Cette disposition pourrait être coulée dans l’accord final.

Garde-fous

Si la majorité en place n’est pas parvenue, en gérant le pays à respecter des dispositions de la constitution, qu’en sera-t-il de celles d’un compromis politique sorti d’un cadre extraconstitutionnel ? La question cogitée par les opposants les pousse à exiger des garde-fous par rapport à l’accord qui sera signé dans les prochains jours à la cité de l’Union Africaine. D’où, pour Kamerhe et son groupe, faudrait-il que soit déclaré indisponible toute tentative visant à réviser la constitution pour enfreindre la dynamique qui sortira du dialogue et, aussi, que le groupe de soutien international à la facilitation soit transformé en comité de suivi de l’Accord de ces pourparlers.

Atterrissage difficile

A l’allure où vont les choses, il devient inimaginable d’espérer que la clôture de ce dialogue intervienne aujourd’hui, comme initialement prévu.
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