Après les événements du 19 et 20 septembre dernier à Kinshasa, Hubert Kabasu Babu, acteur politique patenté, appelle la classe politique à plus de réflexion. Car, dit-il, ‘‘à la lumière de cette tragédie sociopolitique, avec des pertes énormes en vies humaines et en propriétés tant privées que publiques, on se rend compte que le Dialogue dans son format actuel est remis en question. Il doit être urgemment reconfiguré, en maximisant sa vertu inclusive, afin de le rendre plus légitime’’. Ces idées, il les a couchées dans une lettre ouverte adressée au Président de la République et au leader du Rassemblement. Ce politique, épris de paix, pense que le dialogue qui se tient actuellement devrait subir une sorte de reformatage et une prolongation d’une semaine. Ce, pour permettre le retour à la sérénité et d’amorcer une démarche rendant possible l’intégration des acteurs du Rassemblement de l’opposition. Sans cette inclusion, soutient-il dans sa lettre, ce dialogue ne saura porter un brin de légitimité. Ci-après, la Lettre de Kabasu Babu Katulondi au Président de la République et au leader du Rassemblement.

Lettre ouverte à son Excellence Monsieur le Président de la République, Joseph Kabila, au leader du Rassemblement Etienne Tshisekedi wa Mulumba, aux dialogueurs et au peuple congolais

Excellence Monsieur le Président de la République et Chers Compatriotes,

C’est avec une âme ébranlée par la tragédie ayant endeuillé notre pays du 19 au 20 septembre, dans la ville de Kinshasa que je vous adresse ce message. Je profite de cette occasion pour exprimer mes condoléances les plus attristées aux familles ayant perdu leurs filles et fils dans cette catastrophe.

A la lumière de cette tragédie sociopolitique, avec des pertes énormes en vies humaines et en propriétés tant privées que publiques, on se rend compte que le Dialogue dans son format actuel est remis en question. Il doit être urgemment reconfiguré en maximisant sa vertu inclusive, afin de le rendre plus légitime.

En effet, la tragédie que nous venons de vivre indique, indubitablement du reste, que les antagonismes politiques commencent à déraper dangereusement vers un terrain belliciste. Cette situation extrêmement périlleuse exige impérativement des décisions assorties de sagesse, d’abnégation, et de courage politique, en vue d’éviter un embrasement généralisé de la RDC. Une telle implosion de violence, qui n’est pas impossible, pourrait avoir des conséquences incontrôlables, pires que celles de la déflagration militaro-politique en Lybie. Aucun groupe politique n’en profitera. Eu égard à ce qui précède, en tant que Libre-penseur, donc acteur social alerte aux phénomènes sociopolitiques mettant en danger la Res Publica, je viens vous proposer les éléments remédiant ci-après :

Le reformatage et la prolongation du dialogue d’une semaine en vue de permettre le retour à la sérénité, et d’amorcer une démarche rendant possible l’intégration des acteurs du Rassemblement de l’Opposition. sans cette inclusion, aucune résolution de ce dialogue ne saura porter un brin de légitimité. Ce sera un remake de l’accord des Cascades de triste mémoire, à Sun-City. Et on reviendra à la case départ ;
Une urgente médiation internationale en faveur d’une rencontre entre les leaders de la Majorité Présidentielle et ceux du Rassemblement de l’Opposition en vue d’un accord sur les activités politiques non-violentes ;
L’allocation du poste du Premier Ministre au Rassemblement de l’Opposition, en vue de former un gouvernement de cohésion nationale ayant la mission d’assurer l’organisation des élections crédibles. Ce serait juste et conforme à la vérité historique. Une gestion multipartite de l’Etat permettrait une gouvernance collective et transparente du processus électoral, réduisant ainsi la possibilité des abus partisans.
Force est de souligner, avec robuste emphase du reste, que toute allocation du poste de Premier Ministre à un opposant du dialogue dans sa forme actuelle (contredite par les faits tragiques) porte le risque de discréditer le Chef de l’Etat. Elle va corroborer la thèse selon laquelle cette machination avait été savamment orchestrée depuis longtemps pour octroyer le poste du Premier Ministre à un acolyte « Medvedev ». En outre, un tel schéma va intensifier la radicalisation du Rassemblement de l’Opposition, et aliénera la participation d’une importante frange de la population au processus électoral. Cela compromettra une démocratisation durable.

Il est d’une impérieuse nécessité de souligner que la solution proposée ci-haut ne peut en aucun cas être considérée comme une sanction négative contre le Premier Ministre Matata. Celui-ci a conduit son gouvernement avec admirable virtuosité, ayant produit la meilleure performance économique de toute notre histoire. Sa sortie s’inscrira avec limpidité cristalline sans la logique d’une fin honorable de son mandat.

Conformément à la Constitution, une majorité d’essence parlementaire dite « MAJORITE REPUBLICAINE » devra été créée. Elle comprendra les Députés des parties prenantes et avalisera le programme du Gouvernement Républicain axé sur la réalisation des élections apaisées et crédibles. Cette MAJORITE REPUBLICAINE sera conduite par une autorité morale collégiale tricéphale reflétant les forces politiques représentées au Parlement – à l’instar du Comité de suivi post-Pretoria. Une telle majorité reconfigurée facilitera également les processus de validation parlementaire des résolutions du Dialogue et autres actes du Gouvernement de transition dans l’Assemblée Nationale.
La démonstration de l’esprit d’abnégation et de transcendance du Chef de l’Etat par la libération des prisonniers politiques, même en purge extra-muros ou selon un calendrier à exécuter graduellement, ainsi que le retour des exilés politiques, en vue d’assurer une sincère et profonde réconciliation nationale.
Excellence Monsieur le Président de la République et Chers compatriotes,

Autant l’opposition radicale ne peut être muselée et balayée par la seule force des canons, autant les animateurs du régime ne peuvent pas être simplement évacués du pouvoir dans la seule visée haineuse de les anéantir et les humilier. Il est rationnel de chercher un compromis porteur d’intelligence politique dans un scenario gagnant-gagnant, qui respecte la dignité de tous, protège les propriétés privées et le patrimoine de l’Etat, préserve les avancées économiques et promeut la paix.

Je demeure convaincu, Excellence Monsieur le Président de la République, Cher Dr. Etienne Tshisekedi, Chers dialogueurs, et Chers compatriotes, que vos conscientes ne peuvent pas rester insensibles à la normative transcendantale et aux impératifs immarcescibles de la Raison, portées par cet appel Républicain.

Que Dieu Bénisse le Congo.

HUBERT KABASU BABU KATULONDI



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