Elle défend la refonte totale de la révision du fichier électoral pour permettre à Joseph Kabila de rester au pouvoir au-delà de son dernier mandat.

Les participants au dialogue de la Cité de l’Union Africaine, dans la commune de Ngaliema ont débattu longuement sur la problématique de la révision du ficher électoral. Cette question continue à diviser les parties prenantes à ce forum. L’opposition qui participe soutient jusque là le respect de la Constitution sur toutes les lignes et estime qu’il est possible d’organiser les scrutins dans 120 jours qui restent.

Mais la mouvance au pouvoir ne veut pas l’entendre de cette oreille et soutient la troisième option relative à la refonte totale du fichier électoral présentée par le Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).

Cette démarche est très dangereuse du fait qu’elle entraine automatiquement le » Glissement » afin de permettre au président de la République de rester au pouvoir au-delà de son dernier mandat.

En effet, la refonte du fichier électoral a été déjà entamée par la centrale électorale dans le Nord-Ubangi sans que les participants à ce forum en aient décidé. C’est pourquoi certains participants ont accusé la Ceni de faire le jeu du pouvoir ne pas organiser les élections dans le temps.

Me Néhémie Mwilanya, chef de la délégation de la MP a, dans son intervention défendu la troisième option. Pour lui, on ne peut pas organiser les élections avec le fichier actuel qui, selon le directeur de Cabinet de Joseph Kabila, ignore les nouveaux majeurs et les Congolais de l’étranger.

Même le ministre de la Justice, Garde Sceaux et des Droits Humains qui est co-modérateur pour le compte de la MP était d’avis qu’il sera impossible d’organiser les élections dans le délai constitutionnel.

Mais c’est tôt de le dire, a -t-il souligné. Car, ce jeudi, les experts de l’organisation internationale de la Francophonie(OIF), NDI vont faire leurs exposés sur cette question.Et, c’est à partir de leurs conclusions qu’on saura s’il est possible d’organiser les élections dans peu de temps qui reste. Après leurs interventions, le président de la CENI viendra pour répondre aux questions des participants sur les séances des élections… puis un débat général sera suivi.

Alexis Thambwe Mwamba a signifié que face au débat que soulève cette question, les ministres de l’Intérieur et son collègue du Budget viendront expliquer chacun dans son secteur ce qu’il faudra faire pour booster le processus électoral sur le plan sécuritaire et financier.

Recette de la Société civile

Depuis le mardi, les options présentées par la CENI ont crée une divergence dans la salle. Mais dans son intervention, l’expert Jérôme Bonso, président national de la Ligue Nationale pour les élections Libres et Transparentes(Linelit) a confondu Corneille Nangaa en rejetant ces trois options.

Pour lui, si on organise les élections avec le fichier électoral, le pays risque de retomber dans la situation de 2006 et 2011 surtout que ce fichier est jugé corrompu pour les uns, infecté pour les autres et mal adapté pour certains.
S’agissant de la deuxième option, Jérôme Bonso a estimé que si on organise les élections en 2017 avec la révision partielle du fichier électoral, le pays aura un corps électoral qui risque de compliquer la situation.

Pour cet expert, si on attend l’aboutissement de l’enrôlement des électeurs comme ce qui se passe actuellement au Sud-Ubangi, on sera hors délai. D’où, il suggère aux hommes politiques de trouver un compromis politique pour déterminer la démarche à suivre.

Un autre acteur de la Société civile c’est Gérard Bisambu de Agir pour les Elections Libres, Transparentes et Apaisées(AETA) a proposé une autre option pour organiser les élections dans le délai constitutionnel.

Pour lui, il est possible d’organiser l’enrôlement des nouveaux majeurs le même jour de vote. Cette option a été appliquée dans certains pays de l’Afrique de l’Ouest comme le Niger et le Burkina-Faso dernièrement.

Pour certains observateurs, le problème la révision du fichier électoral est un faux problème car, dans un pays comme l’Afrique du Sud, après l’Apartheid, le pays a organisé les scrutins sans fichier électoral.

Le député Samy Badibanga a, dans son intervention accusé la CENI d’être incapable d’organiser les élections dans le délai.
Donc, le débat est houleux dans ce forum où d’un coté la MP joue pour le statu quo et de l’autre, l’opposition s’en tient au respect de la constitution avec l’organisation des élections conformément à la loi fondamentale.

Non concernée par les recommandations
Pourtant on pensait que le problème d’exclusion se trouve seulement chez les politiciens, mais le même cas se trouve aussi au sein de la société civile où certaines factions se disent avoir été dribblées.

Dans un communiqué, la Maison de la société civile de la RDC(MAISOCI) s’inquiète de la crédibilité du dialogue Made In Edem Kodjo et des conséquences que ce forum pourrait engendrer, notamment la perturbation de la paix chèrement acquise, à cause des manœuvres ostentatoires.

En effet, la MAISOCI se dit déjà non concernée par les conclusions qui seraient issues de ce dialogue si ses délégués ne prennent pas part à ses assises nationales. Elle prie toutes les parties prenantes à ce forum à privilégier la paix et l’intérêt supérieur de la nation.

Pourquoi décréter le huis clos ?

Depuis le début des travaux du dialogue, les débats et discussions se font toujours à huis clos. Ce qui donne une autre impression à la cité où certains Kinois estiment que les participants à ce forum sont entrain de comploter contre la nation. Lors des concertations nationales, les débats et discussions étaient ouverts au public et la presse autorisée à faire son travail.

Malheureusement, depuis le jeudi 1er Septembre 2016 à la cité de l’UA, la presse se contente des informations de seconde main. Il faut attendre que les travaux prennent fin pour qu’un délégué de la MP ou de l’opposition fasse le point aux journalistes selon ses sentiments. Il est fort certain que certaines vérités soient étouffées.

Ce dialogue engage l’avenir de la nation, il serait important que les débats et discussions soient ouvert au public ou transmises à la Télévision nationale comme ce fut le cas avec les concertations nationales ou d’autres forum comme la Conférence nationale Souveraine (CNS) pour permettre à la population de suivre de près ce forum. Les cérémonies d’inauguration des routes et autres ouvrages ont toujours été diffusées en direct à la Télévision nationale.

Pourquoi pas de même pour le dialogue qui engage toute la nation, pour éviter des suspicions de la part des congolais de Beni, Kananga, Moanda, Boma, Goma, Mweka, Ilebo, Dekese, Boende, Monkoto, Butembo, Kalemie, Moba, Kanima, Basankusu, Mikalayi, Tshimbulu, Katanda, Kabinda, Mbuji-Mayi, Kindu, Bondo, Ituri, Mambassa, Kasangulu,Luozi, Tshela,Lufu…. dont les yeux sont braqués vers la cité de l’UA.


Par Godé Kalonji
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