Le parti d’Etienne Tshisekedi et ses alliés ont appelé à une journée « école morte » pour le lundi 05 septembre 2016, date à laquelle est censée avoir lieu la rentrée scolaire pour l’année 2016-2017 en République démocratique du Congo.

Pour les Opposants congolais, qui refusent le Dialogue politique organisé par le président Joseph Kabila, cette opération dénommée « lundi sans école » est pour exiger « le vrai dialogue.».

En outre, les alliés d’Etienne Tshisekedi remettent en cause le système éducatif du pays, ainsi que les frais scolaires qu’ils qualifient de « casse-tête »

Dans les rues de Kinshasa, cette « initiative » reçoit un accueil mitigé. Des parents interrogés par Politico.cd la soutiennent, alors que d’autres parlent d’une « prise d’otage » des enfants.

Dans le quartier Beau-Vent, dans la commune de Lingwala, près du centre-ville, Fabrice, père de trois enfants, estime qu’il ne faut pas » jouer avec l’avenir des enfants ».

« On se sent vraiment en insécurité avec les politiciens (…) nous ne savons pas ce qu’ils veulent, tantôt c’est Dialogue, tantôt ils étaient tous prêts à aller vers un Dialogue, maintenant la plupart des acteurs de l’Opposition donnent le dos au Dialogue, après c’est les journées ville morte, et maintenant on veut toucher à nos enfants, et ça c’est très inquiétant« , explique-t-il au micro de Politico.cd

Pour ce trentenaire kinois, les politiciens doivent « toucher à autre chose » mais « pas à l’avenir des enfants« .


« Eux leurs enfants sont dans des écoles Belges et françaises, alors que les nôtres doivent rester à la maison (…) ils peuvent toucher à autre chose pas à l’avenir de nos enfants, nous ne pouvons pas hypothéquer l’avenir de nos enfants (…) ils sont assez grands, ils ont beaucoup d’années en politique, qu’ils trouvent un autre moyen« , conclut-il.

Cent mètres plus loin, Justin, quinquagénaire et militant de l’UDPS, soutien « son président« . Pour lui, il s’agit d’abord de résoudre le problème matériel des parents.

« Nous les parents, nous n’avons rien. Il n’y a pas de boulot, il n’y a pas d’argent (…) pour envoyer les enfants à l’école… donc le président a raison, le président Tshisekedi a raison », explique-t-il. Et de poursuivre: « J’ai deux enfants et je n’arrive même pas à acheter un stylo pour eux« .

De l’autre côté, sur l’avenue des Huileries, une des principales artères menant au centre-ville de Kinshasa, Baudouin, cadre fonctionnaire, s’apprend aux autorités, au Dialogue et au président Joseph Kabila.

« Il y a un génocide des fonctionnaires dans ce pays« , explique-t-il, demandant au président Joseph Kabila de « quitter le pouvoir à l’issue de son mandat actuel« .

Au grand marché de Kinshasa, le Zando, l’engouement qui entoure cette période de l’année n’est pas au rendez-vous. Les vendeuses s’en plaignent: « on a l’impression que la rentrée scolaire n’aura pas lieu« .

Et pourtant, dans cette ambiance peut habituelle, Noemie Tshamala, jeune mère est plus qu’agacée par cette « opération » de l’Opposition.

« Lui, ses enfants sont adultes, ils ont fini leurs études et il ne veut pas que nos enfants étudient (…) il n’a pas raison! Le lundi, moi ma fille ira à l’école!« , s’exclame-t-elle.

Ecoutez les interventions

https://soundcloud.com/politicordc

Du côté des autorités congolaises, cette action du Rassemblement est « antipatriotique ».

« Ça c’est la politique de la terre brûlée. C’est vraiment antipatriotique. C’est de la folie. C’est criminel de prendre les enfants en otage. », a réagi Lambert Mende sur Actualite.cd

Le syndicat national des enseignants (SYECO) a pour sa part rejetté cette initiative sur Politico.cd.

Jean Pierre Kimbuya, Secrétaire général du (SYECO) estime que « les revendications des enseignants se trouvent dans son cahier de charge que détient le gouvernement« .

Tous les regards sont braqués vers la journée du Lundi pour savoir si le « mot d’ordre » de l’UDPS et ses alliés sera suivi.

politico.cd
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