Le 19 décembre coïncidait cette année avec l’ouverture de l’Assemblée générale des Nations unies où, comme son homologue Barack Obama, Joseph Kabila devrait prendre la parole pour la dernière fois avant la fin de son mandat.

Dès avant l’explosion de violence de ces deux derniers jours à Kinshasa, les chancelleries qui comptent en République démocratique du Congo n’avaient eu de cesse de rappeler au Président et à sa garde rapprochée la nécessité du respect de la Constitution, tout en appelant l’opposition à se mettre autour de la table du dialogue national qui devait trouver la voie vers des élections "crédibles et apaisées".

Le Vatican met la pression sur Kabila

La majorité présidentielle n’a pas cédé un iota, acceptant tout au plus du bout des lèvres de relâcher quelques prisonniers d’opinion. Face à ce refus de "décrisper" la situation, une large franche de l’opposition, emmenée par le duo Etienne Tshisekedi-Moïse Katumbi, a tourné le dos au dialogue qui n’avait plus rien de national ni d’inclusif.

Face à ce blocage, certains, Vatican en tête, ont commencé à mettre la pression sur le président Kabila. Le nonce apostolique présent à Kinshasa a été le plus virulent dans sa critique à l’égard du président et de son régime. Luis Mariano Montemayor a ouvertement accusé le gouvernement de ne rien faire pour assurer la sécurité des civils dans l’est du pays, notamment dans la ville de Beni, annonçant l’envoi d’émissaires à l’Onu pour provoquer le débat à New York.

"Il faut tout tenter pour avoir un vrai dialogue"

"Je sors justement d’une nouvelle réunion sur l’Afrique centrale." Didier Reynders, ministre belge des Affaires étrangères est lui aussi présent à New York pour l’Assemblée générale des Nations unies. "La RDC est au centre de bien des réunions. Nous sommes tous terriblement préoccupés par la violence qui sévit dans ce pays ces dernières heures. Nous appelons tous les protagonistes à la retenue. Il est évident que, dans un scénario comme celui-ci, nous insistons d’abord auprès des responsables de l’Etat pour qu’ils évitent toute violence disproportionnée."

Des sanctions sont-elles envisagées contre le pouvoir de Joseph Kabila ? Didier Reynders botte en touche. "On voit ce que cela donne au Burundi, un an après qu’elles ont été prises. Je veux croire au dialogue. Il faut que tous les Congolais puissent se mettre autour de la table. Les opposants ont aussi leurs obligations. Il ne faut pas qu’ils refusent systématiquement les opportunités qui se présentent", poursuit-il, en ciblant sans le dire Etienne Tshisekedi. Le nom de Moïse Katumbi revient dans la discussion. "C’est un acteur majeur. Il doit être autour de la table."

Mais le dialogue actuel, sous la houlette du facilitateur Edem Kodjo, l’ancien Premier ministre togolais désigné par l’Union africaine, a clairement montré ses limites et les opposants n’en veulent plus… "On peut imaginer que Kodjo termine son dialogue et qu’il ouvre ensuite la voie à un autre facilitateur qui pourrait, lui, réunir vraiment tous les acteurs de la crise congolaise. Saïd Djinnit, l’envoyé spécial des Nations unies, pourrait être cet homme. Il connaît le dossier, les acteurs, il représente les Nations unies et n’a pas été exposé par le précédent dialogue."

Bref, Kodjo aurait joué le démineur "à la Dehaene", avant de céder sa place à un acteur plus consensuel… "avec un seul objectif : trouver une date acceptable pour la tenue de la présidentielle", continue Didier Reynders, qui ne donne pas de calendrier précis mais pointe le printemps 2017 comme dernière échéance acceptable.
lalibre.be

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