Il ne sera pas juridiquement correct d’empêcher à Joseph Kabila de postuler à la présidence s’il y a instauration d’une période transitoire. Il est insensé de vouloir instaurer une transition politique alors que l’actuel président est arrivé fin mandat. Une transition politique comme son nom l’indique implique plusieurs choses dont la suspension de l’actuelle Constitution de la République. Ainsi dans un tel cas, où cette constitution qui interdit à Joseph Kabila de se représenter serait remplacée par un texte transitoire, l’ancien texte va cesser de produire ses effets.
Une transition politique n’a de sens que si et seulement si l’actuel Président de la République a quitté ses fonctions ou est décédé alors que la Constitution n’avait pas prévu les mécanismes pour son remplacement.
Ce qui s’est fait au Burkina Faso ne peut être appliqué en République Démocratique du Congo, pour la simple raison qu’au Burkina l’ancien Président de la République avait été chassé par l’Armée à l’issue des manifestations populaires. C’est fut donc un trophée des vainqueurs.
Qui dit transition politique dit constitution de transition impliquant l’arrêt des institutions politiques actuelles dont en premier lieu seront le parlement et la cour constitutionnelle.
C’est contre cette probabilité de voir les délégués au Dialogue être déversés au Parlement afin de devenir une assemblée constituante, qu’Aubin Minaku et Léon Kengo Wa dondo s’étaient opposés lors de la dernière rentrée parlementaire.
Or juridiquement parlant, la Cour avait déjà répondu tacitement à cette question ouvrant la voie non pas à une transition politique mais plutôt à la gestion des affaires courantes jusqu’à l’organisation des élections.
Ainsi, seul un gouvernement d’Union Nationale paraît plus judicieux mais dont ne veulent pas entendre les politiciens congolais au Dialogue.
A ce stade il apparait clair que ces sont ces politiciens de l’opposition qui veulent violer la Constitution.
Mudjikolela analyste politique