*L’heure du bilan des travaux du Dialogue a sonné. Avant la cérémonie officielle de clôture, prévue en principe ce samedi 17 septembre, à la Cité de l’Union Africaine, on sait déjà sur quoi porte le compromis trouvé entre les parties prenantes : la Majorité Présidentielle et la Composante Opposition politique. S’il y a un point de convergence majeure, c’est le report des élections pour plusieurs mois, voire plusieurs années. Pour y parvenir, l’Opposition pro-dialogue, conduite par Vital Kamerhe, a cédé sur la revendication de refonte du fichier électoral soutenue, à la fois, par la Majorité au pouvoir et la CENI.

L’option de refonte du fichier 2011 étant levée, la CENI a, désormais, les coudées franches pour enrôler les électeurs selon ses prévisions d’un minimum de 16 mois et un jour. N’ayant pas fait le poids, l’Opposition pro-dialogue considère comme une victoire le fait d’obtenir que toutes les élections directes se déroulent le même jour. Vu sous cet angle, on dirait que la Majorité Présidentielle a fait une concession majeure pour ce qui concerne la séquence des élections. La famille politique du Président Kabila a longtemps soutenu que les élections locales étaient prioritaires, arguant au passage qu’il s’agissait de régler un arriéré électoral. Pourtant, selon des opposants, les dispositions de l’article 73 de la Constitution de la République font obligation à la CENI de convoquer la présidentielle dans les 90 jours avant la fin de mandat du Président de la République. En optant pour la refonte du fichier électoral 2011, les différentes parties prenantes au Dialogue ont désactivé l’article 73 de la Constitution. Le Dialogue a également mis hors course les partenaires extérieurs. Désormais, si l’on en croit She Okitundu de la Majorité Présidentielle, la RDC financera, seule, le processus électoral. On rappelle, en passant, à ceux qui ne seraient d’avis que l’organisation des élections relève de la souveraineté nationale. S’agissant du calendrier électoral, bien que repris sur la Feuille de route du Dialogue, adoptée une dizaine de jours plus tôt au Comité Préparatoire, la Majorité Présidentielle a réussi à faire passer l’idée selon laquelle l’élaboration du calendrier électoral était de l’exclusivité de la CENI. En clair, il n’y aura pas de calendrier électoral avant la fin des opérations d’enrôlement des électeurs. La CENI, elle-même, juge trop dangereux de fixer de nouvelles échéances. Comme quoi, lé fétichisme des dates, on n’en veut plus. Fin 2017, fin 2018 ou septembre 2019, plusieurs hypothèses étaient en circulation. N’en déplaise qu’à la dernière minute, la CENI rende public un calendrier électoral qui n’en est pas un, dans le seul but de sauver les meubles.

Par ailleurs, sur la question de la fin de mandat du Président de la République, c’est la position de la Majorité Présidentielle qui l’emporte. C’est plutôt l’arrêt de la Cour Constitutionnelle qui fait office de bible. L’actuel Président de la République conserve son poste jusqu’à l’installation effective de son successeur élu. On se garde, donc, d’envisager une quelconque date de la cérémonie civilisée de remise et reprise au sommet de l’Etat. Pour en arriver là, le Facilitateur Edem Kodjo aurait beaucoup joué. C’est lui qui a convaincu les opposants sur l’inattaquabilité des arrêts de la Cour Constitutionnelle. A défaut d’obtenir la recomposition de la CENI, pour y introduire les leurs, les délégués de l’Opposition pro-dialogue feront leur entrée au Gouvernement d’union nationale. Le débat sur le partage des ministères a fait rage dans la salle. Gourmande, la Majorité Présidentielle a revendiqué la part du lion, les ministères de souveraineté. Les opposants étaient pour un partage équitable et équilibré du gâteau. Du fifty-fifty. Majorité et Opposition pro-dialogue ont supplié, à plusieurs reprises, les membres du Groupe international de soutien à la Facilitation pour les accompagner dans leur aventure. Il reste que pour les principales forces d’opposition restées en dehors de ces tripatouillages, le vrai Dialogue n’a pas encore débuté. Le Rassemblement et la Dynamique seront, ce lundi 19 septembre, dans la rue pour exiger de la CENI qu’elle convoque la présidentielle conformément à la Constitution. Ce sera le début du préavis constitutionnel qu’Etienne Tshisekedi et ses alliés entendent déposer au siège de la CENI et dans les différentes ambassades de la RDC installées dans les grandes capitales du monde.
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