La Majorité Présidentielle contrôle indirectement via le mécanisme d’allégeance plus 85% des chaines des télés et Radios. En dépit du fait que ces chaines ne soient pas directement sous le contrôle du pouvoir politique, leurs patrons roulent et rodent tout autour de la Kabilie.



Les raisons de ce rapprochement sont diverses, de la facilité des accréditions aux détachements dans des diverses manifestations politiques sans oublier l’exemption aux taxes et impôts ont fini par créer une certaine familiarité entre d’une part les patrons des chaines et leurs journalistes et d’autres part aux caciques du pouvoir profitant de ce rapprochement afin d’avoir un droit de regard sur ce qui est diffusé par ces médias. Cette familiarité a fini par instaurer une dette morale entravant ainsi la liberté d’informer.



La particularité du monde audiovisuel congolais est à la base de cette alliance contre-nature entre les médias souvent privés avec le pouvoir politique dont le peuple est la plus grande victime. Les médias congolais qui sont en fait des entreprises privés ne font pas exception quant à la viabilité de toute entreprise privée comme publique congolaise. Des entreprises souvent à l’insu des mécanismes officiels connus et dont les travailleurs sont abandonnés à la merci de l’employeur.





Les médias congolais qui pullulent comme jamais dont la plupart ont choisi Kinshasa comme siège et unique zone de transmission manquent des moyens afin d’assurer la plénitude des leurs missions. La faute à leur grand nombre qui a fait naître une concurrence déloyale dont les conséquences sont des salaires des misères souvent payés en retard, voire pas du tout. Il y a de ces médias qui n’offrent à leurs journalistes qu’un moyen de transport payé à la fin de la semaine. L’exemple la plus frappante est les chaines chrétiennes dont Radio « la Louange » ou encore de ces chaines et radios qui ne donnent rien à leurs journalistes dont la RTDV, le Canal CVV...



Les journalistes sont les plus grandes victimes de cette multiplicité des chaines, qui a fait d’eux des quémandeurs dont les patrons de chaines s’en félicitent. Ainsi cette situation fait qu’ils sont devenus mendiants tandis que leurs patrons profitent des entrées publicitaires tout en mangeant dans la table des caciques du pouvoir pour leurs propres profits.

Ainsi au fur du temps, cela a eu un impact sur la ligne éditoriale qui pour la plupart sont devenus amorphes. Ces chaines de télés manquent aujourd’hui une grille de programme préférant vendre leurs espaces à des journalistes indépendants jugés plus lucratifs à leurs propres émissions dont les journalistes manquent de plus en plus du professionnalisme et de créativité.



Cependant toutes ces chaines malgré leur proximité avec le pouvoir ne se comportent pas tous de la manière par soucis d’audiences et d’une certaine crédibilité.



Nous avons ainsi des chaines institutionnelles dont la ligne éditoriale est dictée à 100% par le pouvoir politique parmi lesquelles nous avons : la RTNC 1 et 2, la RTNC institutionnelle.



Des chaines de télévisions dont les propriétaires sont membres de la Majorité Présidentielle à savoir : DIREK.TV, RTP, KIN24, MIRADOR, TELE 50, DIGITAL, RTACK, NUMERICA, RTGA. Ces chaines relayent la communication politique de la Majorité Présidentielle. La communication ou événement en rapport avec l’opposition politique ne sont pas diffusés. Rare sont des émissions contradictoires dont parfois sont invités certains opposants non frappés par un embargo tacite.

D’autres chaines dont les propriétaires ne pas sont membres de la Majorité au Pouvoir, prennent soins d’éliminer les éléments qui peuvent déranger le pouvoir politique en place. Ainsi d’un discours d’un opposant politique, ces chaines laissent plus parler les commentateurs dont les rôles sont souvent d’adoucir ce discours original et d’ignorer les phrases qui blessent tout en leur accordant un temps de diffusion très courts : Antenne A, TOP Congo, Molière TV, Horizon 33, Congo Web, B-ONE, 2AS TV, RTVS1.

Vient ensuite des vraies chaines non-alignées ou disons amorphes, qui en fait ne diffusent rien de conséquents ou d’utiles pour la liberté d’information de la population à savoir : TKM, Couleurs TV, RTP, CMB, CEBS...

En dernier lieu, nous avons des médias dont les patrons sont membres de l’opposition politique à savoir : CCTV, Canal Kin, CNTV, toutefois malgré leur proximité avec l’opposition ces chaines n’ont pas la liberté de tout diffusé craignant des probables embargos du pouvoir répressif de Joseph Kabila.

Ces chaines de télés étouffent et tordent légèrement les informations pour le compte du pouvoir créant ainsi une désinformation. Raison pour laquelle la population congolaise fait plus confiance à la radio trottoir et aux médias sociaux en dépit du fait que certaines informations qui y circulent sont fausses, mais ont cependant le mérite de faire circuler les informations dans le deux sens.

Le toute dernier exemple est l’appel des opposants pour la marche pacifique du 19 septembre, appel qui n’a été relayé par des médias que suite à l’autorisation du Gouverneur. Si le Gouverneur n’avait pas autorisé la marche, les journaux n’allaient pas en parler. Et leurs traitements s’étaient plus orienter non pas pour le bien-fondé de la marche, mais plutôt à son autorisation par le Gouverneur avec image à l’appui.

Le lundi 19 jour de la marche ces chaines de télé se sont autocensurées en ne parlant pas de la marche, elles ne vont parler de la marche qu’au soir de l’évènement pour commenter les casses et pillages des édifices et commerces des partisans de la Majorité Présidentielle. Préférant parler des conséquences plutôt que de l’évènement lui-même.

Mudjikolela analyste politique
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