*Après le 19 décembre 2016, Kabila restera en fonction jusqu’à l’installation effective d’un nouveau Président élu. Un Premier Ministre, trié sur des pincettes au sein de l’Opposition, dirigera le gouvernement pendant la période de gestion intérimaire. Des postes clés de ce gouvernement, seront attribués à la Majorité, à l’Opposition et à la Société civile. Cet exercice teinté d’esprit de consensus, s’étendrait, au fil des jours, à toutes les institutions étatiques dont le rôle dans l’organisation des élections est plus que déterminant. La CENI, déjà tirée à boulets rouges, pour n’avoir pas tenu parole, subira, quant à elle, une restructuration partielle, avec la mise à l’index de tous les délégués de l’Opposition, en rupture de communion avec leurs partis ou plateformes d’attache initiale. La petite territoriale, la diplomatie et les entreprises publiques seront également visées, pour de nouvelles mises en place, au gré de l’Accord Politique, résultant du compromis dégagé, sous la barbe de Kodjo. Nangaa conclura la refonte totale du fichier électoral, le 31 juillet 2017. La convocation du corps électoral interviendra, le 30 octobre 2017. Six mois après, fin avril 2018, au plus tard, la CENI, avec le concours de tous les partenaires intéressés, organisera la présidentielle couplée aux législatives nationales et provinciales. Et, si les moyens techniques et financiers le permettent, les locales devraient, elles aussi, être organisées, en une séquence et en un jour. Il sera institué un comité de suivi de l’Accord politique, composé respectivement, de sept représentants de la Majorité présidentielle, sept de l’Opposition et quatre de la Société civile.

C’est un document de 12 chapitres répartis en 25 articles qui a été signé et acclamé, hier, à la Cité de l’Union Africaine, à Mont-Ngaliema, à Kinshasa, en présence des invités de marque dont, par exemple, le Ministre Angolais des Affaires Etrangères, les Représentants de l’Union Africaine, de la SADC et de l’Onu, les Ambassadeurs et Chefs des Missions Diplomatiques. Cet Accord Politique cimente, au fait, la fondation d’une nouvelle ère en RD. Congo. Toutes les questions y sont abordées, sans moufles, ni fioriture. Il reprend, jusque dans les moindres détails, toutes les options substantielles levées au cours de ces assises. Il traite et vide, de façon pédagogique, toutes les affaires liées notamment, au fichier électoral, au calendrier électoral, à la sécurisation du processus électoral, des personnes et des biens, au budget des élections, aux institutions ainsi qu’aux mesures de confiance et à la composition du comité de suivi. Cet Accord politique aura été le vrai creuset d’un consensus à l’arrachée, à l’issue d’un âpre parcours de combattant qu’auront connu, à la fois, Kodjo Edem, le Facilitateur désigné par l’Union et soutenu par la Communauté Internationale et tous les délégués, plus ou moins, 300 personnes, ayant participé à ce dialogue qui, pourtant, a été boudé, de bout en bout, par le Rassemblement des Forces Politiques et Sociales Acquises au Changement, plateforme œuvrant, depuis Genval, en Belgique, sous la bannière d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba, le Président du Comité des Sages et, en même temps, Lider maximo inoxydable de l’Udps.

Substrats

L’Accord se fonde sur le respect de la Constitution, dans toute son intégralité, et de la résolution 2277 du Conseil de sécurité de l’Onu. Il fait également référence à l’Ordonnance au terme de laquelle, Joseph Kabila, convoqua, le dialogue national et inclusif, le 28 novembre 2015.

Adieux de Kodjo

Trois temps forts, trois grands discours pour une cérémonie historique, ce mardi 18 octobre 2016, à Kinshasa. D’abord, la signature de l’Accord politique par les Présidents des composantes. Puis, les allocutions de circonstance. Et, enfin, la signature individuelle de chacun des participants au dialogue dont les assises auront duré 48 jours, depuis le 1er septembre jusqu’au 18 octobre 2016.

Globalement, il y a lieu de retenir que Kodjo, apparemment, très indigné d’avoir entendu parler de sa récusation, aurait choisi, le jour de clôture, pour prendre sa revanche sur Etienne Tshisekedi. En des termes crus et durs, il a rappelé cet épisode-là, comme l’un des moments difficiles qu’il ait connus dans sa vie, lui qui se veut, à l’en croire, un homme au service de la paix mais dont la personnalité aurait été gratuitement jeté en pâture aux rapaces. Quoi qu’il en soit, le Facilitateur qui, au passage, a félicité tous les participants au dialogue, a souhaité qu’ils soient à même de mettre en œuvre cet Accord Politique, pour peu que la RD. Congo avance inexorablement vers des élections crédibles et apaisées.

Tournant

C’est un tournant décisif en RD. Congo. La fin du dialogue a été sanctionnée, ce mardi 18 octobre 2016, à Kinshasa, par une cérémonie solennelle consacrée essentiellement à la signature, devant les médias, de cet Accord Politique, devenu ainsi le pont qui aura permis de sceller la paix entre la Majorité, l’Opposition pro-dialogue et la Société civile, à l’exception, évidemment, des délégués de la CENCO et des ‘’boycottistes’’ du Rassemblement Tshisekediste.

Cap vers Luanda

Mercredi 26 octobre, un rendez-vous des plénipotentiaires de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, se tiendra à Luanda, en Angola. Le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, y est personnellement invité. Kodjo, lui aussi, en tant que Facilitateur, pourrait, semble-t-il, y participer. Ce mini-sommet dont la plupart des Organisations internationales et régionales, à la base de son organisation, militent pour un processus plus large, plus inclusif et plus consensuel, va accoucher de quels types de résolutions ? Difficile à deviner d’avance. Néanmoins, il ne saurait s’éloigner des lignes boulevardières tracées dans certaines officines occidentales.

Déjà, l’UE, tout en s’opposant au report des élections en 2018, loin s’en faut, brandissait, ce lundi, dans un communiqué, le spectre de sanctions, si celles-ci n’étaient pas organisées en 2017 en RDC. Maman Sambo Sidikou, s’exprimant devant le Conseil de sécurité de l’Onu, lundi dernier, réaffirmait l’incapacité de la Monusco à contenir l’ampleur des tensions qu’il subodorait, dès l’annonce du report des élections, au-delà du 19 décembre 2016, date théorique de la fin du mandat de l’actuel Président congolais.

A cette même occasion, il demandait au Conseil de Sécurité de l’Onu de peser de tout son poids, pour ramener les acteurs politiques majeurs, y compris ceux du Rassemblement de Tshisekedi, à bannir la violence, pour le règlement des différends politiques et à privilégier le dialogue, comme voie de sortie de cette crise électorale aux allures d’une crise constitutionnelle. Sur le même registre, Paris et Bruxelles émettent des signaux qui, en principe, ne riment pas avec l’esprit et la lettre de cet Accord qui postpose la présidentielle, à fin avril 2018. Jean-Marc Ayrault disait, hier, qu’en dépit de ce report de la présidentielle en RD. Congo, la crise née du manque d’organisation des élections dans les délais prescrits, n’en était pas, pour autant, vidée.
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