La conférence hebdomadaire de la Mission des Nations Unies au Congo a effectivement eu lieu hier, mercredi 19 octobre 2016, en dépit de la journée ville-morte décrétée par le Rassemblement des Forces politiques et sociales acquises au changement. A Goma tout comme à Kinshasa, peu de journalistes y ont marqué de leur présence. Articulé essentiellement autour des questions humanitaires et sécuritaires notamment, la malnutrition chronique dont souffrent les enfants congolais et la suspension de l’assistance humanitaire dans la région nord de Fizi en raison de l’insécurité, cette rencontre a permis à Félix Prosper Basse, Porte-parole de la Monusco, de lancer un vibrant appel à l’endroit de toutes les composantes politico-sociales congolaises à faire preuve de retenue dans leurs actions. C’est dire, éviter tout genre de propos ou manifestations susceptibles de faire monter la violence à Kinshasa comme à travers les autres provinces.

En effet, les partis politiques ou la société civile peuvent donc organiser des séances de sensibilisation à l’endroit de leurs sympathisants pour éviter que la violence ne puisse prévaloir, une fois de plus au pays. Allusion faite, ici, aux manifestations du 19 au 20 septembre dernier. Pour lui, il revient également aux uns et aux autres de respecter les droits fondamentaux et individuels inscrits dans la Constitution.

Fidèle à sa mission

L’occasion était propice pour lui de témoigner la position de la Monusco à la suite de diverses réactions qui fusent de partout sur la situation politique à laquelle fait face la nation, et, principalement, concernant l’accord politique qui a été signé le mardi dernier, à l’issue du dialogue politique national sous les auspices d’Edem Kodjo, le Facilitateur désigné par l’Union Africaine. Cet accord politique, rejeté par le Rassemblement, reste ouvert, selon la Monusco. Autrement dit, d’autres acteurs politiques peuvent, toutefois, y adhérer pour trouver des solutions plus inclusives.

C’est ici qu’une frange d’analystes pro-pouvoir avance que «mieux vaut le peu que l’on a que rien du tout». L’autre camp, par contre, s’interroge si, lorsqu’on a accouché d’une souris, ça vaudrait la peine de la bercer.

S’agissant des points de vue extérieurs, tels que ceux exprimés par Jean-Marc Ayrault, le Chef de la diplomatie française, il a éclairé que «C’est tout à fait normal qu’un pays membre du Conseil de Sécurité, un pays souverain puisse exprimer son point de vue. Au niveau de la Monusco, nous n’avons pas de commentaires sur cette déclaration». A une question d’un professionnel des médias qui voulait s’enquérir de la position de la Monusco à propos des déclarations de l’UE, Félix Prosper a répondu : «Nous avons pris note». Un autre fin limier a soumis sa préoccupation : «le G7 qui se dit être profondément attaché à la Constitution de la RD. Congo, considère le renvoi des élections en 2018 comme un mépris et une provocation à l’endroit du peuple congolais, souverain primaire. Que dit la Monusco en tant que partenaire du Gouvernement Congolais par rapport à cette déclaration ? ». «La Monusco n’a pas de commentaires à faire là-dessus. C’est le point de vue exprimé par les congolais. Je pense que l’espace démocratique doit être préservé et que les gens doivent exprimer leur point de vue en toute liberté », a-t-il indiqué. Et, enfin, au chapitre de la décision de la Cour Constitutionnelle qui juge acceptable la requête de la CENI pour le report des élections en 2018, il s’est exprimé en ces termes: «Cette décision a été prise par les spécialistes en droit. Je pense que la Cour constitutionnelle est un organe juridique suprême en RD Congo, nous ne prenons que note de cette décision, on n’a pas de commentaires à faire».

Bravo Edem Kodjo

L’Ex-premier ministre togolais qui fait déjà ses valises ne mériterait-il pas un bouquet de fleurs pour avoir atterri, contre vents et marrées, avec un accord politique ? La question est posée. Et les réponses divergent selon que l’on est du camp de ceux qui l’on récusé ou des autres qui l’on caressé. «Il faut saluer les efforts fournis par le Facilitateur parce que ce n’est pas une tâche facile. Avec la contribution du Groupe de Soutien, il a pu conduire ces pourparlers, ce dialogue jusqu’à sa fin le 18 octobre », s’est-il attelé.
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