Le torchon brûle au sein de la composante opposition qui a pris part au dialogue facilité par Edem Kodjo. Steve Mbikayi Mabuluki, Président du Parti Travailliste, a décidé de mettre fin à sa collaboration avec Vital Kamerhe. Il l’a fait savoir hier, vendredi, 28 octobre 2016, au cours d’une interview accordée à l’Actualité.cd. La guerre est donc ouvertement engagée. A en croire le porte-parole de la Nouvelle Classe Politique et Sociale, le Président de l’UNC, Vital Kamerhe, ne peut plus engager ou parler au nom de l’opposition qui a pris part au dialogue. Expliquant les raisons qui fondent sa décision déterminante, cet élu de la ville de Kinshasa souligne que Vital Kamerhe se croit comme un petit «dieu». Aussi, souligne Mbikayi, il y a donc incompatibilité des idéologies et des lignes politiques.

Il a, à plusieurs reprises, dénoncé le comportement de Vital Kamerhe pendant les travaux du dialogue à la cité de l’Union Africaine. A cette époque là, il reprochait au Président de l’UNC le fait de prendre des décisions au nom de la composante, sans faire rapport au groupe. Il, c’est le Député National Steve Mbikayi qui revient à la charge. Seulement, pour cette fois-ci, la décision est plus grave. En effet, il vient de mettre, définitivement, un terme à sa collaboration avec Vital Kamerhe. Ce dernier aurait, à en croire le Patron de la NCPS, falsifier la liste de membres de l’opposition qui devraient faire partie du comité de suivi de l’accord. «Profitant du fait qu’il a été placé comme co-modérateur, Vital Kamerhe a tout fait pour nous marginaliser totalement. Il a mis complètement à l’écart le courant nationaliste, que nous représentons. Le dialogue a déjà pris fin et le rôle du co-modérateur aussi. Ce qui veut dire que chaque courant ayant pris part au dialogue doit maintenant négocier directement avec le pouvoir en place. Nous dénions la qualité de nous représenter à Kamerhe, parce qu’on ne l’a jamais désigné pour ça », a-t-il dit. Et de poursuivre, qu’il y a trois jours, il nous a contactés, notre sous-composante a négocié avec lui. Après échange, nous nous sommes mis d’accord sur le fait que mon courant devrait avoir une place parmi les sept au comité de suivi de l’accord. Dans mon groupe, tout le monde s’est désisté en ma faveur. Mais, quand Kamerhe reste un jour après, il réunit les gens de son courant, falsifie la liste et remplace mon nom par un autre. «Alors, étant donné qu’on ne peut pas travailler ensemble, comme nous avons une différence d’idéologie et de ligne politique, je vous annonce ma rupture totale d’avec Kamerhe. Quand on ne peut pas s’entendre sur la ligne politique et l’idéologie politique, c’est clair que politiquement, vous n’êtes pas appelés à vivre ensemble. Voilà qui justifie notre décision. Cette décision n’a pas d’implication sur les relations humaines. Kamerhe a son courant, moi aussi j’ai le mien. On a été à la CNS, il n’y avait pas un parti pour diriger les autres. On était à Sun-City avec le tout puissant Tshisekedi, il ne s’était pas arrogé le droit de conduire toute l’Opposition», a-t-il soutenu.

Jusqu’où irait cette rupture?

Expliquant la durée de cette décision, Steve Mbikayi soutient que l’Opposition étant plurielle, la rupture va demeurer. Nationaliste, Mbikayi Steve déclare qu’il est impossible de continuer ensemble avec l’aile de Kamerhe. Aussi, affirme-t-il, par ailleurs, que son courant réclame 20% dans tous les quotas réservés à l’opposition, que ça soit au comité de suivi du dialogue ou encore au gouvernement. Sans détour, Mbikayi Steve pense que s’il faut passer par un autre parti politique pour entrer au gouvernement, ce sera une exclusion. Le gouvernement étant inclusif, déclare-t-il, j’espère que le pouvoir en place va négocier avec chaque courant différemment, pour sa représentation au niveau gouvernemental.

Précisions de taille

Le courant de nationalistes que conduit Steve Mbikayi est formel, sur le fait que le dialogue étant fini, la composante opposition n’existe plus. La situation est donc redevenue comme avant, c'est-à-dire, que chacun est Chef dans son coin. Et comme tel, personne ne peut prendre des décisions au nom de l’autre, ce qui veut dire aussi que chaque groupe est indépendant. Il s’agit là de la revendication de l’indépendance du groupe de Mbikayi. La majorité au pouvoir est donc avertie. Car, il faudrait consulter chaque groupe indépendamment, pour éviter des frustrations. «Pour négocier, on peut être ensemble, mais pas être dans une plénière où Kamerhe préside. Il n’a plus aucune qualité pour nous présider. Nous ne voulons pas que Kamerhe nous engage. Nous allons discuter nous-mêmes avec le pouvoir en place. Il ne sera pas question d’un gouvernement de Kamerhe ou de quelqu’un d’autre. Personne n’a gagné aux élections, pour rentrer au gouvernement. C’est un gouvernement d’union nationale », a-t-il insisté. Dans sa conclusion, Mbikayi croit, dur comme fer, qu’il est un adversaire sérieux face à Kamerhe.
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