Entre Kamerhe et Mokonda, il y a la carte non négligeable nommée Samuel Badibanga. Ses atouts: il est à la tête du plus grand groupe parlementaire de l’Opposition, UDPS et Alliés, et est resté proche de Tshisekedi.
Vital Kamerhe contre Florentin Mokonda Bonza pour occuper le fauteuil de Premier ministre. C’est là l’enjeu principal de l’issue du dialogue de la Cité de l’Union Africaine.

Déjà le week-end, la Facilitation a convoqué une mini-plénière des 18 têtes de file de chaque composante à l’hôtel Pullman de Kinshasa pour annoncer l’accord trouvé et convenir de la date de sa signature. Le texte prévoit l’organisation des élections présidentielle et législatives en avril 2018 à l’issue d’une transition conduite par le Président Kabila, maintenu à sa fonction, et un gouvernement dirigé par un Premier ministre issu de l’Opposition.

Selon nos informations, outre Vital Kamerhe, annoncé comme favori, Florentin Mokonda Bonza, l’ancien dircab de Mobutu, entre en jeu avec le soutien de quelques anciens mobutistes réunis le week-end dernier autour du speaker du Sénat Léon Kengo wa Dondo, lui-même annoncé dans la course.
Une plénière des délégués au dialogue national boycotté par le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement est annoncée pour ce lundi 17 octobre 2016 à la Cité de l’Union Africaine avant que la clôture des travaux n’intervienne le mardi 18 octobre. L’accord tant attendu a déjà livré ses secrets. La Majorité présidentielle et l’aile de l’Opposition qui prend part au dialogue sont tombées d’accord pour la convocation du corps électoral en octobre 2017 et l’organisation des élections présidentielle et législatives en avril 2018.
Outre cette clause, les grandes lignes de l’accord trouvé samedi 15 octobre 2016 à 2h du matin sont entre autres le maintien en fonction du Président de la République et l’octroi du poste de Premier ministre à une figure de l’Opposition durant la période de transition.
Une commission de surveillance de la transition sera composée de l’ONU, l’UA, l’UE, la SADC… et la CIRGL.
Deux poids lourds sur la sellette
Du coup, deux noms sont cités pour remplacer Matata Ponyo à la tête du gouvernement. Un favori, Vital Kamerke, ancien président de l’Assemblée nationale, ancien proche du Président Kabila, leader de l’UNC, troisième force de l’Opposition à la chambre basse.

Kamerhe a publié un ouvrage sur «Pourquoi j’ai choisi Kabila», avant de rompre d’avec lui à la suite de sa protestation contre l’entrée sur le sol RD-congolais des militaires rwandais aux trousses, semble-il, des rebelles Hutus rwandais -Interahamwe. Depuis 2009, il a traversé la rue pour rejoindre l’Opposition politique.
Face à lui, Florentin Mokonda Bonza, professeur d’Economie à l’Université de Kinshasa et ancien directeur de cabinet du Président Marechal Mobutu.

Ce sénateur qui s’est distingué le 6 juin 2016 par un discours d’une rare violence et d’une extrême sévérité dans sa conclusion poison de la question orale avec débat adressée au Premier ministre Augustin Matata Ponyo, l’invitant à l’humilité et à l’humanité avant de le placer devant ses responsabilités et sa conscience. Florentin Mokonda bénéficie du soutien de quelques anciens dignitaires mobutistes. Le groupe s’est réuni le week-end dernier à Kinshasa autour du speaker de la chambre haute du Parlement, Léon Kengo wa Dondo, également annoncé dans la course.
La désignation du Premier ministre liée à plusieurs préalables
Le choix du successeur de Matata Ponyo s’annonce difficile. Sa désignation doit tenir compte de plusieurs préalables, de l’avis de certaines personnalités politiques. Cas du député national Ne Muanda Nsemi, originaire du Kongo central, qui a émis le vœu de voir le Premier ministre choisi parmi les hommes intègres de l’Ouest du pays.

Une façon pour lui de consolider les liens entre l’Est et l’Ouest. La question était déjà évoquée lorsque le patriarche Antoine Gizenga, affaibli par la force de l’âge, avait démissionné de la primature. A la faveur des accords signés avec le PALU, le président Kabila était amené à nommer Adolphe Mozito en qualité de Premier ministre.
Faux débat, rétorquent certains rappelant que la première législature a connu deux Premiers ministres issus du PALU et de l’actuelle province du Kwilu, de l’Ouest, Antoine Gizenga et Adolphe Muzito, tandis que le gouvernement est dirigé depuis 2012 par Matata Ponyo, originaire du Maniema, à l’Est de la RD-Congo. Entre Kamerhe et Mokonda, il y a la carte non négligeable nommée Samuel Badibanga. Ses atouts: il est à la tête du plus grand groupe parlementaire de l’Opposition, UDPS et Alliés, et est resté proche de Tshisekedi.
Octave MUKENDI


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