*Le bateau du dialogue avance inexorablement vers le quai. Un Accord Politique serait au point d’être signé, si tout va bien, ce week-end. La Majorité et l’Opposition pro-dialogue conduites respectivement, par les co-modérateurs Alexis Thambwe Mwamba et Vital Kamerhe, aurait trouvé, finalement, un compromis sur l’essentiel des questions résiduelles sur les divergences. Autrement dit, après le 19 décembre 2016, Joseph Kabila se maintient aux commandes du pays jusqu’à l’installation effective d’un nouveau Président élu, conformément à l’article 70 alinéa 2. Et, dans un mécanisme de contrôle croisé, l’Opposition récupère, quant à elle, les arcanes de la Primature. La date du 31 juillet 2017 sera retenue comme celle que la CENI a fixée pour la fin de la refonte totale du fichier électoral. Tandis que celle du 25 novembre 2018, même si elle pose encore quelques problèmes, pourrait être celle des scrutins. Et, le moment venu, la priorité sera accordée à la présidentielle couplée aux législatives nationales et provinciales. Et que si les moyens techniques et financiers le permettent, l’on pourrait y ajouter les locales. Normalement, selon ce qui a été convenu, les trois premiers scrutins devront se dérouler en une séquence et en un jour, sur toute l’étendue du territoire sacré de la RD. Congo. Si cet Accord politique est ratifié par toutes les parties prenantes, il sera immédiatement contesté par le Rassemblement des Forces Politiques et Sociales, la super plateforme de l’Opposition radicale, constellée autour de Tshisekedi wa Mulumba, depuis Genval, en Belgique. Du bras de fer qui en résultera, naîtra forcément l’idée d’un autre round de discussions, dans le cadre d’un processus plus inclusif et dans le souci d’un large consensus. Mardi dernier, à l’Onu, Maman Sambo Sidikou, dressant un état des lieux sur la situation qui prévaut en RD. Congo, craignait que dès l’annonce de cette date et, surtout, avec la journée ville morte annoncée par le Rassemblement, le 19 octobre 2016, que l’escalade de la violence ne reprenne ses droits de cité sur l’agora politique. Il disait que même si la Monusco avait mission de protéger les civils, elle n’en aurait pas tous les moyens nécessaires, pour contenir l’ampleur des éventuelles escarmouches entre les principales forces antagoniques. Il évoquait, comme d’ailleurs l’avait déjà dit Didier Reynders, l’idée, pour le Conseil de Sécurité, de prendre des mesures qui s’imposent pour appeler le pouvoir, la Société civile et l’Opposition, à ne plus faire usage de la violence, pour résoudre des problèmes politiques. Et, à lui de conclure, que l’unique moyen de conjurer la crise électorale qui tend vers la crise constitutionnelle, c’est de ramener tous les acteurs majeurs de la vie politique congolaise autour d’une même table, dans le cadre d’un processus inclusif, pour un consensus rassurant.

Gros Plan sur le dialogue

Initialement convoqué pour 15 jours par Kodjo, le Facilitateur récusé par une frange importante de l’Opposition, le dialogue au Congo-Kinshasa s’approche, désormais, de la quarantaine. Si les divergences majeures entre l’Opposition présente à ces assises et la Majorité Présidentielle sont à présent ôtées et qu’ainsi, la clôture desdits pourparlers par la signature de l’Accord est pour bientôt, il reste que le problème d’inclusivité demeure et persiste. En effet, campé à l’extérieur avec des menaces de tous ordres, le Rassemblement des forces politiques et sociales continuent, lui, avec Tshisekedi Etienne wa Mulumba, en tête, à réclamer un vrai dialogue. A la demande de ses lecteurs et par devoir de mémoire, La Prospérité offre, ici, en une série non compilée, les principaux documents qui, d’une manière ou d’une autre, ont été déterminants, tout au long de ce laborieux et complexe processus du dialogue. De genèse à l’apocalypse, dans la Bible, le livre le plus lu au monde, chaque mot, chaque chapitre, chaque verset,…a un sens et une portée. Comparativement, les documents, ci-dessous, retracent quasiment tout le parcours de la douleur de l’enfantement de ce processus qui aura, d’ailleurs, coûté de nombreuses pertes en vies humaines en RD. Congo. Comment résorber, définitivement, la crise protéiforme qui enflamme la scène politique ?

Des faits têtus

Au commencement, étaient des élections chaotiques de 2011 qui ont engendré comme crise postélectorale, un sérieux problème de légitimité. D’où, la venue de l’accord-cadre d’Addis-Abeba en 2013. Puis, il s’en suivra alors tout un florilège de résolutions onusiennes pour appeler au dialogue entre fils et filles du pays. L’histoire de résolutions 2098, 2211, 2277, 2293 est assez longue, à ce sujet. Après des tergiversations des politiciens, toutes tendances confondues, le véritable go a été donné avec l’engagement de Kabila qui, une fois qu’il avait fini avec des consultations au mois de juin 2015, va prononcer un discours, le 28 novembre 2015, pour convoquer le dialogue.

Exigences

Les exigences autour du médiateur qui se devait d’être désigné par Ban Ki-Moon vont, avec les débats autour de cette question, faire trainer la tenue de ce dialogue. Saisie, l’ONU a trainé les pieds et puis, finalement, cette charge va être confiée à l’Union Africaine, en vertu du principe de subsidiarité. Janvier 2016, Kodjo devient Facilitateur et est soutenu par l’ONU, l’UA, l’OIF et l’UE. Dlamini Nkosazana Zuma le confirme avec force au mois d’avril. Au-delà de tout, les conciliabules se poursuivent, officiellement et officieusement. Au mois de juillet, une brochette de faits sort du lot, avec la venue du groupe international de soutien à la facilitation, la création du Rassemblement avec Tshisekedi, à Genval, en Belgique, l’annonce du début des travaux du dialogue et, hélas, la récusation de Kodjo.

Bras de fer

Par ce couac, c’est un bras de fer qui débute carrément entre Kodjo et Tshisekedi, le Président du Comité des sages du Rassemblement. Kodjo, à son corps défendant, convoque les travaux du comité préparatoire, Tshisekedi décrète une ville morte. Rien n’y fait, Kodjo décide de foncer, tout de même. Et, de l’Hôtel Béatrice où se sont tenues les assises du comité préparatoire à la cité de l’Union Africaine, cadre du déroulement des travaux du dialogue, la tension entre les dialogueurs et les non-dialogueurs est montée d’un cran. Les événements tragiques du 19 au 20 septembre sont encore frais dans les esprits. A l’aube de la clôture du dialogue présidé par Edem Kodjo, l’ex-Premier Ministre Togolais, des voix réclament encore un dialogue plus inclusif qui pourrait, semble-t-il, embarquer Tshisekedi et ses compères dans un même navire. Car, jusqu’ici, à les en croire, l’objet fondamental de la crise perdure et perdurera tant que cette méga plateforme politique sera ignorée.
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