… « Quand bien même il serait possible que le Président de la République, dans son humilité légendaire, se fasse violence et daigne rencontrer le leader de l’UDPS, quel bénéfice la Nation tirerait-elle d’une telle opportunité, dès lors que nul n’ignore l’inconstance de ce dernier ».
De plus en plus, la presse nationale fait écho d’une certaine opinion qui considère que la solution à l’apparent blocage qui s’observe sur le plan politique dans notre pays proviendrait d’un rapprochement, c’est-à-dire d’un face-à-face Kabila-Tshisekedi.

L’idée en soi n’est pas mauvaise. D’ailleurs, elle procède pleinement de la vision africaine du monde, qui préconise et privilégie le dialogue en toutes circonstances de divergence ou de conflit. C’est qui, du reste, est à l’origine et justifie la convocation du Dialogue Politique National Inclusif actuellement en chantier, à la Cité de l’Union Africaine, sous la facilitation de Monsieur Edem Kodjo.
Au-delà sans doute du vœu de beaucoup d’entre les Congolais, une rencontre et des discussions franches entre les deux principaux rivaux politiques de la dernière élection présidentielle, à savoir Kabila et Tshisekedi, se présenterait logiquement comme l’entame de la sortie de crise qui se recommande aujourd’hui en RD Congo. Les deux leaders se trouvant à la tête, l’un de la Majorité politique et l’autre de l’Opposition radicale, détiennent à coup sûr, à eux seuls, l’essentiel de l’ascendance sur les politiciens congolais. Que ne donneraient-ils pas comme orientations, en termes de recommandations ou de mots d’ordre, sans être suivis ? L’on n’est pas donc loin de la vérité d’avancer que Kabila et Tshisekedi ont en leurs mains la clé pour l’amélioration de la situation politique congolaise.
S’ils se mettent ensemble pour dialoguer ou pour négocier, autour d’eux, à très brève échéance, le ciel congolais s’éclaircirait et l’horizon du progrès s’avérerait nettement ouvert.
C’est ainsi que dès les premières heures des consultations présidentielles ayant confirmé la nécessité de convoquer le dialogue national dans notre pays, dans l’entourage du Chef de l’Etat, il a été envisagé de prendre langue avec l’UDPS pour l’organisation d’une préparation consensuelle du forum projeté. A cet effet, de nombreuses réunions, au titre de ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui » pré-négociation « , ont eu lieu, tant au pays qu’à l’étranger.
Malheureusement, il faut reconnaître que ce schéma d’un dialogue mené sous les auspices de Kabila et Tshisekedi n’a pas réussi. Le dialogue national même, quoique réclamé par l’ensemble des forces vives du pays, n’aurait pu être organisé, si, à un certain moment, l’intelligence et la sagesse n’avaient prévalu pour dicter que le forum démarrât sans plus dépendre de funestes atermoiements de l’UDPS et alliés.

MAUVAISE EXPERIENCE DU PASSE
Maintenant que le train a pris la vitesse de croisière et chemine vers son terminus, non sans avoir traîné à la gare de départ pour repêcher les retardataires, faut-il sérieusement reparler d’un face-à-face Kabila-Tshisekedi destiné à réengager la classe politique dans des pourparlers utiles ?En ce moment précis, qu’attendre encore d’une rencontre Kabila-Tshisekedi ?
D’abord, celle-ci, serait-elle possible, quand on connaît le peu de cas que l’homme de Limete fait du Président de la République ? Qui ignore, sur la place de Kinshasa particulièrement, que Tshisekedi n’a aucune considération, aucun respect vis-à-vis du Président Joseph Kabila ? Par le passé, n’a-t-il pas eu l’outrecuidance de faire croire que ce dernier devait être arrêté par ses partisans et conduit ligoté devant lui ? Un homme d’Etat ne peut pas user d’un langage aussi dédaigneux, surtout parlant de celui qui, dans son pays, occupe la fonction sacrée de Chef de l’Etat. Il est malheureusement de notoriété établie que le personnage n’est pas soluble dans la courtoisie républicaine.
En 1960, il avait traité de « crapaud » le Premier Ministre Patrice Emery Lumumba et, lors de sa dernière tentative d’insurrection, le 19 septembre courant, il a fait profaner le monument de celui-ci par ses partisans. Ne parlons pas de l’irrespect absolu qu’il a voué à Mobutu. L’homme de Limete ne respecte personne, surtout pas ses adversaires. Or, on ne peut négocier véritablement que dans une posture d’estime réciproque, tout au moins de respect mutuel entre gens civilisés.
A ne point se tromper, le jeune âge du Président Joseph Kabila et, sans doute, l’humilité qui bonifie son caractère sont un prétexte qui, dans le chef d’Etienne Tshisekedi, suscite plutôt un mépris irrationnel, qui procède sans nul doute d’un complexe inavoué d’un homme qui aura lamentablement échoué à se hisser au sommet de l’Etat, malgré une carrière politique de plus de 50 ans.

DEFICIT DU RESPECT DE LA PAROLE DONNEE
Pire encore, quand bien même il serait possible que le Président de la République, autant qu’il en a l’habitude, dans son humilité légendaire, se fasse violence et daigne rencontrer Monsieur Tshisekedi, quel bénéfice la Nation tirerait-elle d’une telle opportunité, dès lors que nul n’ignore l’inconstance de ce dernier ? La longue histoire de ses pirouettes face à Mobutu Sese Seko renseigne à suffisance, mieux à merveille sur le déficit du sens de l’honneur et sur l’inaptitude au respect de la parole donnée qui caractérisent traditionnellement le » lider maximo » congolais. Bref, c’est ce trait de caractère qui est à l’origine de l’échec des pré-négociations précitées, entre la Majorité Présidentielle et l’UDPS de Tshitshi.
Incapable de tenir parole, donc de réaliser ses promesses, l’homme semble avoir résolu de se confiner dans un rôle d’opposant à tout pouvoir national, afin de n’avoir pas à gouverner et, conséquemment, à n’en rendre compte à aucun moment. Ainsi, habilement, il a, depuis de très longues années, esquivé toute occasion qui se présente à lui de participer à la gouvernance du pays, préférant égoïstement demeurer, sa vie durant, en position de donneur de leçons, tout en vivant aux dépens de la République et aux frais de gens de bonne foi, abusés et illusionnés sans doute par le mystère et le mythe qu’il parvient à cultiver autour de lui.
A cet égard, il est très évident que celui que ses partisans surnomment le « sphinx de Limete » n’est nullement utile à la Nation Congolaise. Je suis, en tout cas, de ceux qui pensent et peuvent dire tout haut qu’à l’heure actuelle une rencontre ou un face-à-face Kabila-Tshisekedi ne serait qu’une malheureuse perte de temps. Tant pour le Président de la République que pour la Nation dans son ensemble.
Poursuivons notre Dialogue National, sans ce monsieur, et discutons, comme nous le faisons depuis quelques jours, du projet d’Accord politique qui devra sanctionner ces assises, pour le bonheur de notre Peuple. N’en déplaise aux traîtres, aux mercenaires et leurs commanditaires. Dieu est avec nous ! KM/Analyste politique
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