Sous les manteaux, chaque agent a une copie du document intitulé «Rapport d’expertise immobilière sur la valeur vénale Concession ONC-Goma, daté du 12 juillet 2016, dans lequel sont reprises les
identifications de 8 propriétés de l’Office national du café: la parcelle SU45, sise avenue Tulipier, dont la valeur est établie à 913.952 dollars; la parcelle SU51, avenue du Port, 671.801 dollars; la parcelle SU53, Boulevard Kanyamuhanga 1.640.000 dollars; la parcelle SU386, Boulevard Kanyamuhanga 1.996.210 dollars; la parcelle SU387, Boulevard Kanyamuhanga 1.282.410 dollars; la parcelle SU384, avenue Walikale 798.608 dollars; la parcelle SU385, avenue Walikale 800.000 dollars et la parcelle SU924, avenue Walikale d’une valeur de 2.054.736 dollars
N’allez pas demander aux travailleurs de l’Office national du café -ONC- ce qu’ils pensent de la décision du Premier ministre autorisant la vente d’une partie du patrimoine de leur entreprise «pour lui permettre de, non seulement acquérir des fonds pour relancer ses activités de production, longtemps mises en veilleuse, mais également d’éviter les tentatives de spoliation de ses terrains et immobiliers». Leur réponse est sans appel: ils n’en veulent pas.
«Nous sommes contre étant donné que rien ne garantit l’aboutissement heureux d’une telle opération. Surtout en cette période où des signes montrent que le Premier ministre, qui n’a jamais rien entrepris dans le sens de relever l’Office national du café durant tout son règne, est presqu’arrivé fin mandat, ce regain d’attention fait tiquer», lance un agent croisé vendredi 14 octobre 2016 dans l’enceinte de l’ONC, à Kingabwa, commune de Limete.
«Nous avons déjà assez souffert du manque d’attention de la part du gouvernement. Nous ne voulons pas du tout d’une opération susceptible d’insécuriser davantage l’entreprise et nos emplois précaires», assène un autre non sans rappeler le calvaire des cadres et agents de Lignes aériennes congolaises -LAC SARL-, dont l’avenir et les salaires sont les derniers des soucis d’un Comité de liquidation tourné plus dans l’équipée d’aliénation de l’abondant patrimoine de cette autre entreprise publique.
Protection du patrimoine, gage substantiel de sécurité
Les travailleurs de l’ONC ont décidé de se prendre en charge, conformément aux recommandations pertinentes de Mzee Laurent Désiré Kabila, de se battre de toutes leurs forces pour la protection du patrimoine de l’entreprise qui constitue un gage substantiel de sécurité pour la survie de cette unité de production et la résolution de la dette sociale. Or, les actes posés par le Premier ministre viennent de plonger les agents et cadres de l’ONC dans la grandeur peur et l’incertitude totale sur leur avenir.
Face au doute suscité par le revirement, le 1er septembre 2016, du ministre de l’Agriculture, Pêche et Elevage, Emile Mota Ndongo, pourtant initialement opposé à toute vente et mutation des parcelles de l’ONC dont les numéros cadastraux sont clairement répertoriés à Kinshasa, Goma, Beni, Bukavu et Boma, dans sa lettre n°CAB/MIN/AGRIPEL/EML365/KM/2016/1875 du 29 août 2016, et à l’intrusion au dossier du ministre «suspendu?» des Affaires foncières Gustave Booloko, à l’origine, au mois de juillet 2016, soit un mois avant l’intervention de son collègue de l’Agriculture, d’une mission chargée d’exécuter des «travaux techniques» dans une des parcelles de l’ONC à Goma, au Nord-Kivu, les travailleurs ont fuité une liste des propriétés de leur entreprise que le gouvernement Matata se propose de vendre.
Il s’agit d’un document, dont la copie circule sous les manteaux, intitulé «Rapport d’expertise immobilière sur la valeur vénale Concession ONC-Goma», daté du 12 juillet 2016, dans lequel sont reprises les identifications de 8 maisons de l’Office national du café: la parcelle SU45, sise avenue Tulipier, dont la valeur est établie à 913.952 dollars; la parcelle SU51, avenue du Port, 671.801 dollars; la parcelle SU53, Boulevard Kanyamuhanga 1.640.000 dollars; la parcelle SU386, Boulevard Kanyamuhanga 1.996.210 dollars; la parcelle SU387, Boulevard Kanyamuhanga 1.282.410 dollars; la parcelle SU384, avenue Walikale 798.608 dollars; la parcelle SU385, avenue Walikale 800.000 dollars et la parcelle SU924, avenue Walikale d’une valeur de 2.054.736 dollars.
Travail de sape contre l’ONC par des personnes intéressées
Les travailleurs ont une question à la bouche: «On vend toutes les concessions de l’ONC à Goma, une région propice à l’agriculture, pour aller investir les fonds générés où?». Ils ont une deuxième: «D’où viennent ces prédateurs déjà attablés, prêts à dépecer ce qui reste de l’ONC et qui sont-ils?». Voici que ces interrogations pertinentes requièrent des réponses sérieuses et objectives.
Le cabinet du ministre de l’Agriculture a beau affirmer avec force la bonne foi de Mota Ndongo, les travailleurs abordés disent avoir la preuve et la certitude que pendant longtemps, des personnes intéressées travaillent contre l’ONC tant la liste dressée par l’expert immobilier du cadastre de Goma, Pascal Kasohire, fournit les détails des superficies, adresses, numéros cadastraux et valeurs vénales des maisons convoitées. Ils sont tellement persuadés de la nuisance de cette opération qu’en conséquence, ils sonnent l’alarme, la dénoncent vigoureusement et veulent, à tout prix ou presque, empêcher son exécution.
Un cadre choisit, pour sa part, d’interpeller l’Assemblée nationale en ces termes: «Je demande aux députés nationaux de ne pas penser trop vite que ce sujet n’a pas d’effet direct sur la fin de leur mandat ou leur avenir politique.

Il s’agit d’un round dont dépend aussi l’avenir de leurs électeurs éparpillés partout où l’ONC a une maison ou un terrain. Ce sujet nous concerne tous et devrait intéresser chaque député national digne de ce nom et toute la Représentation nationale».
TinoMABADA


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