Bilan économique des gouvernements de la RDC entre 1960 et 2016
Une enquête approfondie du Centre d'analyses et d'études LAREQ
(Laboratoire d’analyse-recherche en économie quantitative)
Novembre 2016Une enquête approfondie du Centre d'analyses et d'études LAREQ
(Laboratoire d’analyse-recherche en économie quantitative)
Novembre 2016
La RDC a connu 65 gouvernements et 22 chefs du gouvernement différents au cours de la période de 1960 à 2015 (56 ans), soit 1,14 gouvernement par année. Trois variables sont utilisées pour établir le bilan économique des gouvernements de la RDC entre 1960 et 2015 : (i) le PIB par tête (indicateur socio- économique), (ii) le taux d’inflation (indicateur de gestion macroéconomique évaluant le coût de la vie), (iii) la croissance du PIB réel (accroissement de la richesse intérieure), la croissance démographique (indicateur complémentaire des performances socioéconomiques)[1] .
Trois critères ont été appliqués pour mener l’analyse :
(i) le critère de datation par dominance ;
(ii) le critère de longévité ;
(iii) le critère de proportionnalité (à titre d’information).
Le critère de datation par dominance consiste à affecter chaque année à un Premier ministre. Celui de longévité nous permet d’analyser uniquement les performances des gouvernements ayant une longévité de plus d’une année. Quant au critère de proportionnalité, il consiste à comparer les indicateurs saisis sur la base mensuelle, à savoir l'inflation, pour les premiers ministres ayant totalisé moins d'une année de mandat.
1. Des Premiers ministres ayant totalisé moins d'une année en "one shoot" ou en "cumulé"
En raison du fait que les indicateurs choisis portent sur un horizon d'un an, les Premiers ministres suivants, ayant totalisé moins d'une année de mandat, d'un trait ou en cumulé, n'ont pas été classés au plan des indicateurs sur le taux de croissance économique et du PIB par habitant. Ces indicateurs sont appréhendés seulement sur la base annuelle. Il s'agit de:
Patrice Emery LUMUMBA (du 30 juin au 12 septembre 1960, soit 74 jours);
Joseph ILEO (du 12 au 19 septembre 1960, soit 8 jours);
Etienne TSHISEKEDI (du 22 juillet au 25 juillet 1991, soit 3 jours, du 29 septembre 1991 au 1er novembre 1991, soit 34 jours, du 15 août 1992 au 18 mars 1993, soit 215 jours, du 2 avril au 9 avril 1997, soit 8 jours, le total est de 226 jours) ;
Bernadin MUNGUL DIAKA (du 1er novembre 1991 au 25 novembre 1991, soit 25 jours) ;
Norbert LIKULIA BOLONGO (du 9 avril 1997 au 19 mai 1997, soit 49 jours) ;
Jean NGUNZ KARL-I-BOND (du 25 novembre 1991 au 15 août 1992, soit 256 jours) ;
Crispin MULUMBA LUKOJI (du 1er avril 1991 au 29 septembre 1991, soit 182 jours).
2. Repérage et types de gouvernements identifiés
Par souci de traçabilité, tous les chefs du gouvernement sont repérés au tableau 1, dans la colonne « Correspondance ». Pour la suite, il est IMPORTANT de noter que seuls les gouvernements ayant explicitement un Premier ministre (chef du gouvernement) ont été retenus.
De plus, quatre types de gouvernement ont été identifiés : (i) Conseil exécutif (entre 1967 et 1976) ; (ii) Salut public (1998-2003) ; (iii) Transition (2004-2006) ; (iv) Gouvernements issus des élections de 2006 et 2011.
Tableau 1 : Application du critère de datation par dominance, de longévité et des résultats économiques
Datation par dominance
Période
Correspondance
1
Patrice Lumumba
1960
Lumumba; lleo
2
Cyrille Adoula
1961-1964
Ileo; Adoula; Tshombe
3
Moïse Tshombe
1965
Tshombe; Kimba; Mulamba
4
Léonard Mulamba
1966
Mulamba; Conseil exécutif
5
Mpinga Kasenda
1977-1978
Conseil exécutif; Mpinga
6
Bo-Boliko Lokonga Mihambo
1979-1980
Mpinga; Bo-Boliko; Ngunza
7
Jean Nguza Karl-I-Bond
1981
Ngunza; N'singa Udjuu
8
Joseph Untube N'singa Udjuu
1982
N'singa Udjuu; Kengo
9
Kengo Wa Dondo (1)
1983-1986
Kengo
10
Mabi Mulumba
1987
Mabi
11
Sambwa Pida Nbangui
1988
Mabi; Sambwa; Kengo
12
Kengo Wa Dondo (II)
1989
Kengo
13
Lunda Bululu
1990
Kengo; Lunda
14
Mulumba Lukoji
1991
Lunda; Mulumba; Mungul; Nguza
15
Tshisekedi
1992
Ngunza; Tshisekedi
16
Faustin Birindwa
1993
Birindwa
17
Kengo Wa Dondo (III)
1994-1997
Birindwa; Kengo ; Tshisekedi; Likulia
18
Antoine Gizenga
2007-2008
Gizenga; Muzito
19
Adolphe Muzito
2009-2011
Muzito
20
Augustin Matata Ponyo
2012-2016
Matata
Il est question de correspondance lorsque deux ou trois premiers ministres se sont succédés au cours d'une année ou de plusieurs années.
3. De la longévité de Premiers ministres
La longévité concerne la durée du mandat du Premier ministre, dès son entrée en fonction (nomination) à son départ.
Le tableau y afférent se décline comme indiqué ci-dessous :
Tableau 2 : Application du critère de longévité
Datation par dominance
Longévité
1
Cyrille Adoula
1961-1964
02/08/1961 à 10/07/1964
2
Moïse Tshombe
1965
10/07/1964 à 18/10/1965
3
Léonard Mulamba
1966
28/11/1965 à 25/10/1966
4
Mpinga Kasenda
1977-1978
06/07/1977 à 06/03/1979
5
Bo-Boliko Lokonga Mihambo
1979-1980
06/03/1979 à 27/08/1980
6
Joseph Untube N'singa Udjuu
1982
23/04/1981 à 05/11/1982
7
Kengo Wa Dondo (I)
1983-1986
05/11/1982 à 31/10/1986
8
Mabi Mulumba
1987
27/01/1987 à 07/03/1988
9
Sambwa Pida Nbangui
1988
27/01/1987 à 07/03/1988
10
Kengo Wa Dondo (II)
1989
26/11/1988 à 04/05/1990
11
Lunda Bululu
1990
04/05/1990 à 1er avril 1991
12.
13
Faustin Birindwa
Kengo Wa Dondo (III)
1993-1994
1994-1997
18/03/1993 à 14/01/1994
06/07/1994 à 02/04/1997
14
Antoine Gizenga
2007-2008
05/02/2007 à 26/10/2008
15
Adolphe Muzito
2009-2011
26/10/2008 à 06/04/2012
16
Augustin Matata Ponvo
2012-2016
18/04/2012 à 17/11/2016
Le record de longévité est battu, en prenant tous les mandats accomplis, par Léon KENGO WA DONDO qui a occupé les fonctions de Premier Ministre à trois reprises. Il a totalisé, sur les trois mandats, près de 2.619 jours, dont respectivement 1.456 jours au premier mandat, 156 jours au deuxième mandat et 1.003 jours au troisième mandat.
Augustin MATATA PONYO totalise près de 1.676 jours et devance KENGO en termes de nombre de jours le plus élevé sur un mandat.
Etienne TSHISEKEDI est le Premier Ministre qui a eu plus de mandat. Il a été nommé à 4 reprises mais n'a totalisé que 260 jours, soit 65 jours en moyenne. Il a battu le record en termes de mandat le plus court en totalisant 3 jours lors de sa première nomination (Du 22 au 25 juillet 1991). Le fait d'avoir biffé, dans l'ordonnance le nommant, la mention "garant de la Nation" aurait été à la base de sa révocation.
4. De la taxonomie selon les critères du PIB par habitant et de l'inflation
La taxonomie a été opérée à partir des résultats d'inflation, de croissance et du PIB/tête. Tous les tableaux se rapportant à ces indicateurs sont en annexe du document.
4.1. PIB Courant en USD par habitant
La taxonomie en matière du PIB par habitant, mesurant la richesse par habitant, en moyenne, est déroulée ainsi depuis 1960 :
Augustin MATATA PONYO : 505,6 USD par habitant ;
Moise TSHOMBE : 403,44 USD par habitant ;
Léonard MULAMBA : 402,13 USD par habitant ;
Cyrille ADOULA : 399,06 USD par habitant ;
Jules FONTAINE SAMBWA PIDA : 390,96 USD par habitant ;
Evariste MABI MULUMBA : 383,12 USD par habitant ;
Vincent de Paul LUNDA BULULU : 368,28 USD par habitant ;
Honoré MPINGA KASENDA : 359,65 USD par habitant ;
Adolphe MUZITO : 353,34 USD par habitant ;
André BO-BOLIKO LOKONGA : 333,62 USD par habitant ;
Léon KENG0 WA DONDO : 330,91 USD par habitant ;
Joseph N'SINGA UDJUU : 321,95 USD par habitant ;
Antoine KIZENGA : 313,47 USD par habitant.
Graphiquement, la situation se présente comme suit :
Source : les auteurs, à partir des données de la Banque mondiale et de la BCC
Pour des raisons pratiques, et en l’absence des données infra-annuelles concernant le PIB per capita, le graphique a été élaboré sur la base du seul critère de longévité.
4.2. Taux d'inflation
La taxonomie pour l'inflation a été effectuée selon deux approches : la première est celle qui porte sur la détermination de la moyenne annuelle d'inflation (moyenne géométrique) pour les premiers ministres dont le mandat a totalisé plus d'une année. La seconde est celle qui porte sur la détermination des taux d'inflations cumulés pour les Premiers Ministres n'ayant pas totalisé plus d'une année de mandat.
4.2.1. L'approche de la moyenne annuelle pour les premiers ministres dont le mandat a totalisé plus d'une année
En ce qui concerne le meilleur taux d'inflation, le classement, en moyenne annuelle, se décline comme suit :
Augustin MATATA : 2,32%
Moise TSHOMBE : 8,5%
Antoine KIZENGA : 18,75%
Léonard MULAMBA : 26,10%
Adolphe MUZITO : 26,20%
Joseph N'SINGA UDJUU : 35,3%
Cyrille ADOULA : 43,23%
Léon KENGO I : 48,38%
Honoré MPINGA KASENDA : 65,35%
André BO-BOLIKO LOKONGA : 67,9%
Léon KENGO II : 95,8%
Evariste MABI MULUMBA : 99,5%
Jules Fontaine SAMBWA PIDA : 121,5%
Vincent de Paul LUNDA BULULU : 233,2%
Léon KENGO III : 2718,5%[2].
Le graphique ci-après illustre mieux la situation.
Source : les auteurs, à partir des données de la BCC et de l’INS
Comme au graphique n°1, ce graphique est élaboré sur base du critère de longévité.
4.2.2. L'approche des taux d'inflations indicatifs pour les non classés, sauf Patrice Emery LUMUMBA (74 jours)[3] et Joseph ILEO (8 jours[4]).
Ces taux d'inflation sont les suivants :
a) Crispin MULUMBA LUKOJI (182 jours): 376,9%, soit 2,1% d'inflation par jour ;
b) Bernadin MUNGUL DIAKA (25 jours): 70,4%, soit 2,8% d'inflation par jour ;
c) Etienne TSHISEKEDI WA MULUMBA
premier mandat (du 22 juillet au 25 juillet 1991, soit 3 jours) : 2,5% ;
deuxième mandat (du 29 septembre 1991 au 1er novembre 1991, soit 34 jours) : 41%
troisième mandat (du 15 août 1992 au 18 mars 1993, soit 215 jours) : 494,7%.
quatrième mandat (du 2 avril au 9 avril 1997, soit 8 jours) : 3,3%.
Pour le total de 226 jours : 787,8%, soit 3,4 % d'inflation par jour ;
d) Jean NGUZ Karl-i-Bond (279 jours): 1104,1%, soit 4% d'inflation par jour ;
e) Faustin BIRINDWA (302 jours): 2924,1%, soit 9,7% d'inflation par jour.
4.3. Taux de croissance économique et taux de croissance démographique
Les chiffres en matière de croissance tant économique et démographique sont renseignés au tableau qui suit.
Le classement en termes de taux de croissance économique, en moyenne, se présente comme ci-après :
MATATA (7, 26%)
GIZENGA (6, 25%)
MUZITO (5, 63%)
TSHOMBE (4, 11%)
KENGO I (3,04)
MABI (2, 68%)
MULAMBA (2, 5%)
BO-BOBOLIKO (1, 05%)
SAMBWA PIDA BANGUI (0, 57%)
N'SINGA UDJUU (-0, 45%)
KENGO II (-1, 36%)
KENGO III (-2,42)[5]
MPINGA KASENDA (-2, 44%)
CYRILLE ADOULA (-4,65%)
LUNDA BULULU (-6,57%)
Source : les auteurs, à partir des données de la BCC
Comme au graphique 1, et par absence des données à plus haute fréquence sur la croissance, le graphique ci-dessus n’a pas repris les Premiers ministres ayant été au commande pendant moins d’une année.
Tableau 3 : Matrice de performance des gouvernements : gestion macroéconomique
Taux d’inflation
PIB par tête
Faible (<9 -19="" lev="" moyenne=""> 20%)
Très faible (425 USD)
Tshombe
Gizenga
Adoula
Mulamba
Mpinga
Bo-Boliko
N'singa Udjuu
Kengo (I)
Mabi
Sambwa
Kengo (II)
Lunda Bululu
Kengo (III)
Muzito
Faible (425 - 1025 USD)
Matata
-
-
Moyenne (1025 - 4035 USD)
-
-
-
Deux premiers ministres ont réalisé des taux d'inflation moyens inférieurs à 10 %. Il s'agit d'Augustin MATATA PONYO et Moise TSHOMBE.
Un premier ministre a réalisé un taux d'inflation compris entre 10 et 19,9%, Il s’agit du patriarche Antoine GIZENGA. Le reste affiche des taux d'inflation moyens supérieurs à 20% l'an.
Tableau 4 : Matrice de performance des gouvernements : accroissement de la richesse
Taux croissance
Croissance
Démographique
Négatif (0%)
Positif faible (0 - 5,9%)
Positif élevé (> 6%)
Relativement faible (3%)
Adoula
Mpinga
N'singa Udjuu
Kengo (III)
Tshombe
Mulamba
Bo-Boliko
Kengo (I)
Mabi
Sambwa
Muzito
Gizenga
Relativement élevé (> 3%)
Kengo (II)
Lunda Bululu
-
Matata
5. Observations et conclusions
Sur la base de la combinaison de ces trois indicateurs (inflation, croissance et PIB par tête), les Premiers ministres qui viennent en tête sont les suivants :
Noms de premiers ministres
Inflation (en moyenne annuelle)
Croissance (en moyenne annuelle)
PIB courant en USD/tête
MATATA
2,34% l'an
7,3% l'an
505,6 USD
TSHOMBE
8,5% l'an
4,1 l'an
403,44 USD
MULAMBA
26,1% l'an
2,5% l'an
402,13 USD
MUZITO
26,2 % l'an
5,63% l'an
353,34 USD
Par delà les indicateurs retenus d'essence macro-économique, les réalisations sociales suivantes peuvent être mises à l'actif du Premier ministre MATATA :
la paie régulière des salaires comme un facteur stabilisant du niveau de vie et de cohésion nationale. En effet, la période de 1991 à 2009 a été marquée par l'accumulation des arriérés de salaires de fonctionnaires et agents de l'État. La raison d'origine de cette situation se trouve être la multiplication par dix, après les pillages de septembre 1991, de la masse salariale de l'Administration publique par décision du Chef de l'Etat de l'époque. Cette masse salariale était sans commune mesure tant avec les recettes de l'État (elle représentait 85% de recettes), l'encaisse de la Banque centrale ainsi que le stock de billets à l'hôtel des monnaies. La masse salariale n'a pu être couverte qu'en deux mois avec à la clé l'épuisement tant de l'encaisse de billets de l'Institut d'émission que du stock de billets de l'Hôtel de monnaies. Nul ne peut vivre au dessus de ses moyens ou défier la loi de la pesanteur. Dès le mois de décembre 1991, pour des raisons évidentes, il était impossible de libérer cette masse hors normes. C'était le début de la longue et douloureuse période d'accumulation des salaires des fonctionnaires et agents de l'État payés désormais à l'improviste.
le maintien de la stabilité relative du niveau général des prix et du taux de change ;
la création ou la réhabilitation des écoles, hôpitaux et autres centres de santé ;
la création de la Société de Transport en Commun (TRANSCO) ;
le lancement du projet "Esprit de vie", minibus à usage de transport vendus à crédit aux privés par le gouvernement ;
la création de la société nationale de transport aérien (CONGO AIRWAYS) ;
la construction de l'immeuble du gouvernement et des autres bâtiments publics, dont la cité administrative, réduisant ainsi la charge locative de l’Etat ;
la construction de l'aérogare modulaire de N'djili ;
l'aménagement, l'agrandissement et la modernisation des routes ;
la construction des stades municipaux, notamment à Kinshasa ;
le lancement du premier parc agroindustriel à « BUKANGA LONZO » ;
la résurrection de l'école nationale d'administration (ENA) rappelant les souvenirs de l'ENDA où a été formée l'essentiel de l'élite congolaise ;
la mise en place de la caisse nationale de retraite pour les agents de l’administration publique (CNSSAP) sur la base du « système contributif » et mettant ainsi fin au système « d’octroie »
es données recueillies auprès du ministère des Infrastructures et travaux publics indiquent ce qui suit :
les routes praticables ont été portées de 6.200 km en 2006 à 16.918 km en 2012 et à plus de 25.000 km à fin 2016 ;
le désenclavement des provinces, villes et entités, qui était de 13 % en 2006 a atteint 20% en 2012 et 50 % en 2015 ;
le rythme d’asphaltage des routes qui était annuellement de 28 km dans les années 1960 et 1970 est passé à 20 km en 2012, puis à 90 km à fin 2015 ;
le déploiement du réseau Backbone à fibre optique, Muanda-Kinshasa (650 Km) et Kinshasa-Kasumbalesa (3.300 Km). Ce qui permet déjà de relier la RDC au Congo-Brazzaville et à la Zambie ;
la construction des barrages électriques (KAKOBOLA, ZONGO II, KATENDE, etc.).
De défis à court terme
Ils concernent la régularité de la paie, la stabilité du niveau général des prix et la prise en charge des dépenses électorales et sécuritaires.
S'agissant particulièrement de la paie, le défi consistera à assurer sa régularité et son intégralité (il ya lieu de relever que les salaires ont été réduits dans certains pays à cause de la baisse de recettes subséquente au recul des cours des matières premières). La régularité de la paie est entrée dans les habitudes comme situation normale depuis 2010.
L'autre grand défi à relever par le nouveau gouvernement est la prise en charge des dépenses pour le financement du processus électoral. Il en est aussi de la normalisation de la situation à l'Est du pays, à travers la prise en charge efficace des dépenses sécuritaires.
Aussi, le défi des défis sera de mettre en place la chaine de la recette, d'assurer l'informatisation intégrée des régies financières, et de réformer en profondeur leur management. De cette façon, il sera possible, s'agissant d'un pays n'étant pas en programme formel avec le FMI, de résister aux vents contraires de la crise internationale caractérisée par la baisse des cours de principaux produits intéressant l'économie congolaise.
--------------------------------------------------------------------------------------------------------
ANNEXE STATISQUE
Tab.5. Inflation, croissance, PIB per capita et croissance démographique
Années
Taux d’inflation
(en %)
Taux de croissance
(en %)
PIB par habitant
(en USD)
Taux de croissance
démographique
(en %)
1960
26,6
7,40
554,71
2,56
1961
34,5
-26,11
399,69
2,55
1962
80,2
2,51
399,40
2,58
1963
43,5
2,50
398,94
2,62
1964
14,7
2,50
398,21
2,68
1965
8,5
4,11
403,44
2,76
1966
26,1
2,50
402,13
2,83
1967
74,3
-1,49
385,01
2,89
1968
18,8
8,39
405,49
2,91
1969
12,6
9,11
430,01
2,89
1970
1,7
9,71
458,78
2,83
1971
3,9
5,56
471,26
2,77
1972
9,4
0,61
461,59
2,71
1973
24,5
7,99
485,40
2,70
1974
43,1
-0,49
470,20
2,73
1975
45,4
-7,81
421,76
2,78
1976
71,3
-6,39
383,87
2,85
1977
63,1
0,41
374,57
2,90
1978
67,6
-5,30
344,72
2,90
1979
99
-0,30
334,18
2,84
1980
36,8
2,41
333,05
2,75
1981
40,9
2,88
304,53
2,67
1982
35,3
-0,45
321,95
2,61
1983
100,8
1,37
330,37
2,60
1984
33,4
5,60
352,77
2,64
1985
26,5
0,46
358,76
2,72
1986
32,8
4,73
379,39
2,77
1987
99,5
2,68
383,12
2,82
1988
121,5
0,57
390,96
2,96
1989
95,8
-1,36
390,00
3,21
1990
233,2
-6,57
368,28
3,51
1991
3644,9
-7,48
348,07
3,85
1992
2989,6
-10,48
308,49
4,08
1993
4651,7
-13,51
263,919>