Dans une lettre adressée au président des Etats-Unis, le Congrès américain demande des sanctions contre le Ministre congolais de l'intérieur Evariste Boshab et l'Administrateur Général de l'Agence Nationale de Renseignements (ANR) Kalev Mutond.Le Congrès américain a adressé une lettre à Barack Obama pour lui demander de prendre de « nouvelles sanctions » contre des autorités congolaises qui, selon lui, bloqueraient le processus démocratique en République démocratique du Congo.

« Nous apprécions les efforts déployés par votre Administration (Barack Obama) pour promouvoir la bonne gouvernance en République démocratique du Congo (RDC) en décrétant des sanctions aux hauts fonctionnaires qui constituent une menace pour la paix. Cependant, nous vous exhortons à étendre la portée des sanctions américaines et à les coordonner avec les partenaires européens afin d’aider à éviter ce que beaucoup d’observateurs, y compris les fonctionnaires de l’Administration, redoutent une nouvelle instabilité à la fin du mandat de Joseph Kabila le 19 décembre de cette année, conformément à la limite prescrite par la Constitution de la RDC.« , déclare cette lettre adressée au président américain Barack Obama.

Lundi, des médias américains annonçaient l’éventualité des nouvelles sanctions des Etats-Unis contre les membres de la famille du président Joseph Kabila et d’autres officiels et proches du pouvoir en République démocratique du Congo. Cette nouvelle listes des sanctions comprendrait Kalev Mutond, Alexis Thambwe Mwamba, Emmanuel Andrupiako, Albert Yuma Mulimbi, Moïse Ekanga, Zoé Kabila et Jaynet Kabila, ainsi que d’autres « puissants alliés de Kabila », révèle le site OpenSourceInvestigations.com . Ces dignitaires congolais font tous partie de l’entourage du président Joseph Kabila, que les Etats-Unis soupçonnent de vouloir se maintenir au pouvoir « par la force ».

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« Les éléments de preuve publiquement disponibles suggèrent que d’autres hauts fonctionnaires sont des cibles appropriées pour les sanctions américaines. Il s’agit notamment d’Evariste Boshab, vice-premier ministre chargé du ministère de l’Intérieur, qui est considéré comme l’un des principaux architectes de l’effort visant à étendre le pouvoir du président Kabila, et Kalev Mutond, directeur de l’Agence nationale de Renseignements, qui est impliquée dans des violations flagrantes des droits de l’homme, y compris la répression violente et la détention extrajudiciaire des militants de l’opposition et de la société civile, ainsi que des ingérences flagrantes dans le secteur de la justice. Sanctionner les personnes impliquées dans de telles activités enverra un signal clair que les États-Unis sont fermement en faveur du peuple congolais et leur désir d’une transition démocratique du pouvoir« , explique cette lettre datée du 1er novembre 2016.

Le général Gabriel Amisi Kumba, actuel commandant de la 1e zone de défense du pays, et le général John Numbi, ancien inspecteur de la police nationale, ont été placés sur la liste noire par le département du Trésor américain en septembre dernier. Leurs avoirs aux Etats-Unis sont gelés et il est interdit aux américains de réaliser des transactions avec eux. Le général Amisi, ancien chef d’état-major, est accusé d’avoir commandé des unités de l’armée responsables de la répression des manifestations politiques à Kinshasa. Quant à John Numbi, un conseiller influent du chef de l’Etat, il est accusé d’avoir menacé des candidats de l’opposition lors des élections des gouverneurs, en mars dernier, pour les contraindre à se retirer de la course au profit des candidats du pouvoir. En juin dernier, le général Célestin Kanyama avait inauguré cette liste des personnes sanctionnées pour les mêmes accusations.

Le 10 octobre 2016, l’Union Européenne a demandé à la République démocratique du Congo d’organiser des élections en 2017, menaçant de sanctions individuelles ceux qui s’opposeraient à ce processus.

« Monsieur le Président, une plus grande instabilité en République démocratique du Congo aurait de graves conséquences pour l’Afrique centrale et la communauté internationale dans son ensemble. La RDC traverse neuf pays sur le continent africain et une explosion soudaine de réfugiés causerait des ravages dans une région où le Soudan du Sud, la République centrafricaine et le Burundi sont déjà en crise, alors que la République du Congo et le Gabon ont également connu des troubles politiques récents . Comme vous le savez, le temps presse rapidement, compte tenu de l’opposition croissante à l’extension de la règle du président Kabila. Nous exhortons votre Administration à prendre les mesures les plus fortes« , conclu cette lettre du Congrès des Etats-Unis.

Les autorités congolaises n’ont pas souhaité réagir à cette information.


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