* Fait révélateur : depuis 1990, le lider maximo a toujours eu des relations difficiles
avec la haute hiérarchie catholique…

Raisonnablement parlant, personne ne voit le Chef de l’Etat - fort de l’article 70 de la Constitution et de l’arrêt de la Cour constitutionnelle du 11 mai 2016 - siéger à l’Assemblée nationale, au Sénat ou au Gouvernement. Il restera donc au Palais de la Nation. Que va alors faire "Rassemblement" dans la cogestion réclamée pour la gouvernance institutionnelle, dès lors que les articles 103 et 105 de la même Constitution maintiennent les députés nationaux et les sénateurs dans leurs mandats jusqu’à l’installation de la nouvelle Assemblée nationale et du nouveau Sénat ?

La plateforme placée sous la direction d’Etienne Tshisekedi a pleinement conscience du fait qu’elle ne restera à sa portée que la primature, à laquelle d’ailleurs un udépésien pur-sang, en la personne de Samy Badibanga, a été récemment nommé. Résultat : s’il accepte de participer à l’Exécutif, "Rassemblement" perd naturellement son statut d’Opposition.
Si, par contre, il reste dans l’Opposition, il va devoir assumer seul la responsabilité des débordements susceptibles de se produire le 19 décembre 2016 en raison de sa "rhétorique incendiaire" et de ses "actions incompatibles avec les normes démocratiques". C’est cette plateforme qui chauffe consciemment la rue. On sait ce qui est arrivé les 19 et 20 septembre dernier lorsqu’elle en a perdu le contrôle…
Annoncée avec une forte dose de médiatisation, la conférence de presse de l’Udps a eu lieu le 28 novembre 2016, au lendemain d’un malentendu autour d’un document envoyé par "Rassemblement" à la Cenco et qui n’aurait pas été signé par le président du comité des Sages, Etienne Tshisekedi.
A ce propos, la dépêche de Rfi mise en ligne le 29 novembre est explicite. "Ces derniers jours ", relève-t-elle "un mémorandum confidentiel adressé à la conférence épiscopale a été publié dans les médias locaux, associé à des commentaires annonçant un renoncement ou des dissensions internes au Rassemblement. La plateforme de l’opposition y réaffirme ses positions de principes, mais plutôt que de demander le départ de Joseph Kabila à la fin de son mandat, se dit ’ouverte à des discussions’".
Au cours de cette conférence, l’Udps semble plutôt prendre ses distances avec la nouvelle ligne modérée de "Rassemblement".
Parlant, en effet, de Joseph Kabila et de la date du 19 décembre 2016, Marc Kabund, son bouillant secrétaire général, a déclaré : "Soit il s’en va de lui-même, soit il fera face à une résistance tous azimuts", pendant qu’il considère le document de la plateforme comme "un document de travail en réponse à une proposition des évêques", signale Rfi. Le conférencier affirme : "Je ne vois pas le problème".
Alors que "Dans son mémorandum, le Rassemblement évoque également la mise en place d’un nouveau gouvernement pendant la ’période de transition’ ", gouvernement "dont le Rassemblement veut désigner le chef" et que "Ses membres devraient être issus des rangs des signataires de l’accord du 18 octobre et du Rassemblement" avec comme mission première le financement des élections (selon une dépêche de www.radiookapi.net du 28 novembre 2016), Félix Tshisekedi a carrément pris une position contraire. "…le Rassemblement n’a fait aucune offre de partage du pouvoir avec la Kabilie", a-t-il signifié dans son compte twitter.
Visiblement, l’Udps a un agenda différent de celui de la plateforme dirigée par son président national. Précisément le G7.

ETSOU, MONSENGWO, DJOMO, MALU-MALU…
A la Cenco, cette divergence des vues est certainement perçue. Elle complique plutôt qu’elle ne facilite sa médiation.
Etienne Tshisekedi demeure en réalité fidèle à sa logique de soumettre ses interlocuteurs à sa volonté. A défaut : c’est la diabolisation garantie.
Pour le comprendre, il y a lieu de revisiter la chronique de la démocratisation. Elle renseigne que depuis les années 1990, le lidermaximo n’a jamais été en odeur de sainteté avec la haute hiérarchie de l’Eglise catholique romaine du Congo-Zaïre. D’ailleurs, cela est le cas avec toutes les confessions religieuses (Protestants, Orthodoxes, Salutistes, Musulmans, Kimbanguistes). Il n’est pas exclu qu’il en soit également ainsi des églises dites indépendantes ou du Réveil.
Pour revenir à la Cenco, on sait qu’Etienne Tshisekedi ne voulait pas de Frédéric Etsou qu’il qualifiait de mobutiste. L’opposition du Cardinal au maintien de la Marche des Chrétiens du 16 février 1992, au motif d’avoir obtenu du maréchal la réouverture de la Cns, va corser sa méfiance à l’égard du prélat.
Même si le cardinal Laurent Monsengwo - à l’époque Mgr - a été pour beaucoup dans son succès électoral du 15 août 1992, Etienne Tshisekedi ne s’est pas empêché de lui régler ses comptes en 1995 en participant, aux côtés des Mobutistes des Fpc, à sa défenestration du bureau du Hcr-Pt.
Le "crime" du prélat était la préconisation de la troisième voie, mettant fin au schéma de la Cns de 1991 à 1992 et au schéma du Conclave politique de Kinshasa de 1993. D’où, en 1994, les Accords du Palais du Peuple ayant ramené Léon Kengo à la Primature.
Il faut avouer que l’avènement de l’abbé Apollinaire Malu-Malu sur la scène politique en 2004 et en 2012 a davantage accentué la méfiance.
Si le pardon est un principe chrétien, à l’Udps, il ne l’est vraisemblablement pas.

LE FILS A HERITE DE L’ADN DU PERE…
Aussi, lorsque dans son tweet du samedi 26 novembre passé, Félix Tshisekedi va préciser dans son tweet qu’il n’est pas question de partage du pouvoir avec la Kabilie parce que "Nous restons disponibles pour la Cenco", il sait pourtant bien que, pour avoir pris acte de l’Accord politique issu du Dialogue de la Cité de l’Union africaine, les Evêques sont pour une "Transition avec Kabila", moyennant quelques aménagements. Ils ne sont pas pour une "Transition sans Kabila" ! Elle ne voudra jamais assumer cette responsabilité et, surtout voir une organisation politique informelle se servir d’elle pour arriver à ses fins.
Au demeurant, même les partenaires extérieurs, qui préconisent la tenue des élections tantôt "dès que techniquement possible", tantôt "en temps opportuns", pendant qu’ils se substituent à la Céni pour les fixer à l’année 2017, savent que du point de vue de la Constitution, exactement de l’alinéa 2 de l’article 70 et de l’alinéa 1 de l’article 168, Joseph Kabila réunit toutes les conditions légales pour rester en poste.
Ce n’est pas parce qu’ils exhortent toutes les parties prenantes congolaises à accepter la médiation de la Cenco, initiée après tout par le Président de la République à l’endroit de "Rassemblement", qu’ils en pensent moins...
A partir du moment où cette plateforme réclame désormais la Primature, déjà offerte à l’Udps dans le cadre des pourparlers de Venise, d’Ibiza et de Paris avec la Mp, le leadership de ce parti est parfaitement dans son élément. Il aime certes le pouvoir, mais sans vouloir réellement l’exercer.
Le fils ayant hérité de l’ADN du père, la suite se devine…
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