*Comment mettre en œuvre une transition pacifique vers des élections apaisées en RDC ? C’est la question fondamentale qui taraude les esprits dans le pays. Les dialoguistes de la Cité de l’Union Africaine, à Kinshasa, estiment ou sont convaincus que la résolution du problème passait par l’application immédiate de l’Accord politique du 18 octobre 2016, conclu, sous l’égide du facilitateur désigné par l’Union Africaine, Edem Kodjo.

Ils s’étaient donnés 21 jours pour monter une nouvelle équipe gouvernementale que piloterait une personnalité de l’Opposition politique. En principe, si l’on s’en tient à l’interprétation faite par les Co-modérateurs de la Majorité présidentielle et de l’Opposition au Dialogue, il y a une semaine environ, c’est ce lundi 14 novembre 2016 que le Gouvernement dit de transition devrait être installé.

La CENCO, l’autre tournant

Le week-end, on a senti une certaine nervosité dans le camp des dialoguistes qui n’ont pas hésité à tirer sur la médiation de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) auprès de différents acteurs politiques et sociaux pour plus d’inclusivité. L’hostilité soudaine de l’Opposition dialoguiste à la médiation de la CENCO est un signe que la publication du nouveau Gouvernement pourrait être retardée. Les dialoguistes redoutent aussi la remise en cause de l’Accord du 18 octobre. La CENCO, qui mène la médiation, a déjà produit un document-synthèse, après avoir mis en commun les divergences et les convergences contenues dans l’Accord de la Cité de l’Union Africaine et la feuille de route du Conclave du Rassemblement des Forces Politiques et Sociales acquises au Changement. Point de doute que la CENCO veut faire amender certaines dispositions pertinentes de l’Accord, à défaut de réussir à organiser un second round de discussions sur la durée de la transition, la gestion de la transition et la séquence des élections. Sur la durée de la transition électorale, les dialoguistes ont prévu une année et demie. C’est-à-dire, jusqu’en avril 2018 avec la possibilité d’une rallonge, en cas de difficultés techniques, à solliciter par la CENI auprès du Comité de Suivi du Dialogue dont l’installation se fait toujours attendre. Les autres forces politiques opposées à l’Accord acceptent juste une année et pas plus. La CENCO exige que la transition ne dépasse pas l’année 2017. Sur la gestion de la transition, l’Accord prévoit que le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, reste en fonction jusqu’à la prochaine élection présidentielle. Il sera accompagné par un Premier issu de l’Opposition. La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), subirait une restructuration partielle. Par contre, le Rassemblement préférait une transition sans l’actuel Président. Autrement dit, la mise en place d’un régime spécial. La CENCO, se refusant de prendre partie, a proposé au Président Kabila de faire une déclaration de non-représentation à la prochaine présidentielle. Au sujet de la séquence des élections, les dialoguistes ont levé l’option de coupler, le même jour, la présidentielle, les législatives nationales et provinciales et, éventuellement, les locales. Le Rassemblement exige de coupler seulement la présidentielle aux législatives nationales. C’est également la position de la CENCO.

L’appel du Conseil de Sécurité

Toutes ces tractations politiques ont lieu pendant qu’une forte délégation du Conseil de Sécurité de l’ONU effectue, depuis le vendredi 11 novembre, une visite de travail en RDC. Samedi 12 novembre, les 15 membres du Conseil ont eu une séance de travail avec le Président Kabila, entouré de ses principaux collaborateurs. Le pouvoir a plaidé pour que l’Accord issu du Dialogue soit accepté par le Conseil de Sécurité de l’Onu comme étant le socle, le point de départ, la pierre angulaire vers laquelle la Communauté internationale doit agir pour ramener tout le monde à un compromis. Mais, l’Ambassadeur français, François Delattre, a déclaré que la transition doit être consensuelle. Il a insisté sur l’inclusivité du processus. Tous les acteurs politiques sont appelés au sens de responsabilité pour maintenir le chemin de la paix. On attend d’en savoir un peu plus lorsque le Conseil de Sécurité aura fini son séjour en RDC. Certainement qu’une nouvelle résolution sur la RDC, tablera sur la nécessité, pour toutes les parties impliquées, de renoncer à la violence et d’accorder, à tout prix, les violons, pour la normalisation du processus électoral.
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