Depuis la publication de la liste de membres de l’équipe gouvernementale, les choses vont vite, voire très vite. Alors que la remise-reprise entre Matata Ponyo et Samy Bandibanga, le Premier ministre entrant, s’est déroulée le 20 décembre dernier, au terme d’une grandiose cérémonie en trois temps : d’abord à la primature, au Jardin des Premiers, puis à l’Hôtel du Gouvernement, Immeuble intelligent, et enfin à la Résidence officielle du Premier ministre, l’heure est désormais à l’investiture du Gouvernement. En effet, les informations recueillies de sources crédibles dans les hautes sphères du pouvoir indiquent que c’est aujourd’hui, 22 décembre, dans les premières heures de l’après-midi, dans la salle de Congrès du palais du peuple, qu’intervient cette séance solennelle d’investiture, par la représentation nationale. Elle sera précédée de la présentation, par Samy Badibanga, du programme gouvernemental, dont les grands axes prioritaires avaient été précédemment annoncés par le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, dans son discours sur l’état de la Nation, le 15 novembre 2016, devant les deux chambres du parlement réunies en Congrès. Il s’agit de l’organisation des élections et de l’amélioration du vécu quotidien de la population.

C’est costaud, l’équipe gouvernementale qui sera investie ce jour devant la représentation nationale. Le Premier ministre Samy Badibanga Ntita, qui a été autrefois au rang de ceux qui approuvaient ou désapprouvaient le programme d’autres premiers ministres, va s’emmener avec 67 membres composant le Gouvernement dit d’Union nationale. Avant son investiture, Samy Badibanga se prêtera à l’exercice consistant à présenter le programme de son Gouvernement, en fixant les priorités à réaliser à court, moyen et long terme. Selon les usages parlementaires, le Premier ministre fait la lecture de son programme, les Députés nationaux lui adressent leurs préoccupations sous forme de questions. Généralement, le Premier ministre sollicite 24 ou 48 heures, pour rencontrer les préoccupations de ces derniers. C’est au bout de cet exercice qu’intervient l’investiture. Sont souvent invités à cette cérémonie, les différentes responsables des institutions de la République, notamment ceux des Cours et tribunaux, des entreprises publiques, le corps constitués ainsi que les Ambassadeurs accrédités en République Démocratique du Congo.

Du Gouvernement

S’il faut disséquer ce Gouvernement que d‘aucuns qualifient d’éléphantesque, mais que d’autres considèrent, à juste titre, comme répondant aux impératifs du moment, il comprend, 20 personnes, au nombre des entrants, 9 ont quitté le Gouvernement, 4 ont été permutés, 2 rétrogradés, 2 promus et 5 ont été reconduits.

Des innovations

Impressionnant, c’est d’abord la taille de cette équipe gouvernementale. 67 membres, plus le premier ministre. Ce qui fait un total de 68 personnes. Ce faisant, il est tout à fait indiqué qu’il y ait évolution dans la nomenclature des ministères. Contrairement aux précédents gouvernements, depuis 2006, celui-ci comprend 3 Vice-premiers ministres, 7 ministres d’Etat, 34 ministres et 23 vice-ministres. Le genre n’a pas été oublié. Ce Gouvernement compte 8 femmes. Ce qui représente 11,7%, inférieur, malheureusement, aux 30 pourcents dont l’Exécutif national avait recommandé, il y a peu, dans toutes les structures politiques.

Raison de sa mise en place

L’explication plausible fournie par les tenants de la mise en place immédiate du Gouvernement tient à la raison d’Etat. En effet, disent-ils, il y a absence du fonctionnement de l’Etat, avec un gouvernement démissionnaire qui tourne les pouces, parce que ne pouvant poser les actes de disposition ; qu’il y a absence du budget et que, par conséquent, le parlement manque d’interface et que, pour toutes ces deux raisons, il fallait combler le vide.

Environnement timide de reprise d’activités

Après deux folles journées, celles de 19 et 20 décembre dernier, et sa cohorte des morts, des blessés ainsi que des dégâts matériels enregistrés, la journée d’hier, mercredi, 21 décembre a été considérée comme celle de reprise des activités. En dépit du dispositif policier imposant constaté à quelques encablures de la Fonction publique, à l’intersection de l’avenue conduisant à la devanture du Centre Interdiocésain, où d’autres éléments de la police avaient maille à partir avec certains journalistes et autres politiciens venus pour la reprise des travaux, d’autres policiers étaient en faction en diagonale de la Banque Centrale du Congo, donnant dos au Centre Interdiocésain. S’il y avait reprise des travaux, dans les autres secteurs, la journée a été morose. En matière de circulation routière, les véhicules n’ont pas été assez nombreux sur la chaussée. Et pour cause ! Des conducteurs redoutent encore la survenance des actes de violence. D’autres, pour le transport en commun ont évité de travailler à perte. Dans les instituts supérieurs et dans les universités, les auditoires pouvaient faire retentir un écho. Mais les campus universitaires n’avaient pas des habitués. A la gare centrale, c’est à peine quelques véhicules au parking dans l’attente d’éventuels clients, rares d’ailleurs, du fait que beaucoup de gens sont restés casaniers. Sur l’avenue du commerce, lieu de négoce par excellence c’est plus des cadenas qui étaient perceptibles que des maisons de commerce ouvertes. Au grand marché, les étalages ont été secs dans l’ensemble. Quelques marchands ont osé étaler les articles sans véritable conviction, faute d’acheteurs. A l’intersection de l’avenue Bokasa/Itaga, un certain Freddy Tshibangu, vendeurs des chausseurs pour enfants sur étalage, a déploré la vente durant ce mois de décembre. «La tension du dollar sur le marché, les troubles liés à la fin du mandat du Chef de l’Etat…, font que ce mois soit considéré comme le plus mauvais de l’année. Car, rien ne marche et, aucune activité n’est florissante», a-t-il déploré.
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