* Kinshasa saura-t-il prendre l’exacte mesure de " l’abdication " avant l’heure du Président français ?
François Hollande ne tentera donc pas de renouveler son bail à l’Elysée. Le Président français a annoncé hier son abdication avant même d’avoir livré bataille. Un "auto-forfait" synonyme d’aveu de faillite et donc lourd de conséquences. Au bord de la Seine comme sous les tropiques… congolais.

En annonçant urbi et orbi qu’il ne se représenterait pas à l’élection présidentielle, François Hollande a officialisé le désaveu qu’il traînait comme un boulet à ses pieds. En terme politique, c’est un président qui, à quelque cinq mois de la consultation électorale reconnaît que sa légitimité devient sujette à caution. Et sa voix ne porte plus. D’abord en France où proclamer l’impopularité du Président relève de tout, sauf d’un scoop. François Hollande se retrouve minoritaire même dans son propre parti !
En abdiquant officiellement, le chef de l’Etat s’auto-saborde. Surtout pour le temps qui lui reste à passer à la tête de l’Hexagone. Ce sera un président affaibli - c’est un euphémisme- qui gardera les clés de l’Elysée jusqu’au printemps. Qu’est- ce que l’hiver sera glacial pour cet homme devenu has been avant même la fin de son mandat. On ne voit pas comment le Président va exercer son magistère alors qu’il a reconnu lui-même qu’il n’est plus l’homme de la situation. On imagine difficilement dans cette ambiance crépusculaire précipitée par lui-même, François Hollande conduire le pays comme s’il était encore en " situation et en capacité ".
Hors de France, il sera de plus en plus difficile pour Paris de faire entendre sa musique. Déjà sur nombre de grands dossiers internationaux - Proche-Orient, crise syrienne, relations avec la Syrie…- la France de Hollande est inaudible du fait des choix qui ne cadrent pas toujours avec le sens des réalités qui sous-tend la diplomatie d’un pays considérable comme l’Hexagone.

UN MANICHEISME CONTRE-PRODUCTIF
A preuve, cette obsession à ne guère considérer la Russie comme elle est, à savoir un pays-clé dont on ne saurait se passer pour quantité de conflits locaux et régionaux comme par exemple le conflit en Ukraine ou l’équation syrienne. A propos précisément de la Syrie où à l’évidence Bachar Al Assad fait partie, hélas, à la fois du problème et de la solution. Ne guère se résoudre à considérer la réalité pour ce qu’elle est et non celle que l’on voudrait qu’elle soit a toujours été contre-productif.
Ce déni des réalités n’aura pas permis non plus à François Hollande de prendre l’exacte mesure de la complexité des questions africaines. Dans le marigot rd congolais par exemple, le manichéisme hollandien n’a pas été d’un grand secours pour la contre-expertise diplomatique française.

UN FIXISME REDUCTEUR
Dès le seuil de son mandat, le Président "socialiste " a trouvé en Joseph Kabila l’alpha et l’oméga de la crise congolaise. Aux yeux de François Hollande, son homologue congolais est responsable voire coupable de tout ! Un fixisme qui n’a pas forcément aidé Paris à jouer le rôle qu’il pouvait jouer dans le plus grand pays francophone !
Certes, Joseph Kabila a fatalement sa part dans la crise congolaise. Mais, réduire toute la problématique à la seule personne du Président c’est méconnaître la nature de la classe politique zaïro-congolaise et de la sociologie de ce pays grand comme quatre fois la France et où vivent plus de 400 tribus ! Maintenant que le Président français amorce le processus d’auto-démonétisation, nul doute que cela impactera sur les relations franco-africaines.
En tout cas, comme dans d’autres parties du monde, la voix de Hollande en Afrique ira decrescendo. Pour ne pas dire plus. Reste à savoir si Kinshasa saura se donner les moyens de décoder la tragédie qui s’est jouée hier au bord de la Seine. Pour le coup, on pourrait bien se retrouver dans le célèbre dicton " les malheurs des uns font le bonheur des autres ".
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