«On n’est plus proche de la rupture que de la solution », avait annoncé Félix Tshisekedi, le fils du Sphinx de Limete et chef de la délégation du Rassemblement aux assises, à quelques heures de la clôture des discussions directes au Centre interdiocésain, à Kinshasa. Ce 30 décembre 2016, il s’est tenu à l’Hôtel du Gouvernement dit Immeuble intelligent le tout premier Conseil des ministres du Gouvernement Badibanga présidé par Joseph Kabila Kabange. Le Chef de l’Etat a fait passer un message clair : il a présenté ses meilleurs vœux pour l’année 2017 et il a souhaité un fructueux mandat à chaque membre de l’équipe gouvernementale.

Joseph Kabila les a aussi invités à s’impliquer dans le programme présenté par le Premier Ministre Samy Badibanga à l’Assemblée nationale pour sa mise en œuvre dans les délais prévus. Quels sont ces délais ? Avril 2018 ou décembre 2017 ?

Dans l’entendement du Président de la République, ce programme du Gouvernement Badibanga court jusqu’à fin avril 2018, échéance prévue par l’accord signé à la Cité de l’Union Africaine sous la facilitation du Togolais Edem Kodjo en date du 18 octobre 2016. Le Chef de l’Etat a, à nouveau, assigné à Badibanga la mission de relancer l’économie, d’améliorer le social des Congolais et d’organiser les élections (la présidentielle couplée aux législatives nationales et provinciales). Autrement dit, Kabila fonce. En revanche, les pourparlers du Centre interdiocésain ont opté pour la tenue du scrutin présidentiel et des législatives nationales en décembre 2017. Déterminés à ne pas dépasser le délai du 30 décembre 2016, les princes de l’Eglise catholique font un atterrissage forcé des négociations directes entre les signataires de l’accord du 18 octobre, d’une part, et le Rassemblement made in Genval, de l’autre. Le diable qui se cachait dans les 5% des divergences, aurait donc fait pencher la balance dans cette pile ou face ?

Pour la Primature, il est clair que Joseph Kabila et sa famille politique soutienne le Premier Ministre Samy Badibanga. Le Rassemblement s’est donc battu vainement pour arracher ce poste. Quant aux mesures de décrispation, la solution autour des sept cas «emblématiques» se fait attendre. Plus grave, deux autres cas se sont ajoutés sur cette fameuse liste : Franck Djongo et Gabriel Kyungu, deux membres influents du Rassemblement, sont dans le collimateur de la justice. Le premier vient d’écoper de cinq ans de prison ferme, et le second vient de voir lever son immunité parlementaire pour offense au Chef de l’Etat. Par ailleurs, les parties prenantes s’empoignent autour de la reconfiguration totale ou partielle de la Centrale électorale. Félix Tshisekedi avait donc raison de déclarer qu’on est plus proche de la rupture que de la solution. De l’autre côté, Joseph Kabila conditionne la tenue des scrutins à la paix et la sécurité sur toute l’étendue du territoire national. «Le partage du gâteau» aura réussi à diviser la classe politique congolaise. Quelle sera l’issue de ce bras de fer ? Wait and see, disent les Anglo-saxons.


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