Steve Mbikayi ne veut nullement aller de promesse en promesse. Son discours programme commence déjà à produire ses effets. Samedi 28 janvier 2017, alors qu’on s’attendait le moins, le Patron de l’ESU, qui avait promis de règlementer les prix des syllabus lors de son discours devant la communauté estudiantine, a convoqué les comités de gestion des Universités et Instituts Supérieurs et les coordinations estudiantines pour matérialiser sa promesse. A ce jour, faut-il le reconnaître, les prix des syllabus en République Démocratique du Congo sont règlementés. Il fallait remettre de l’ordre dans le secteur de l’ESU où les prix des syllabus étaient fixés par la seule volonté de Professeurs et, Steve Mbikayi l’a fait. Ce, moins de deux mois après sa prise de fonction. Il faut donc dire que le Ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire vient de traduire sa parole en acte. A la lumière de sa circulaire qui fixe le prix de syllabus sur base des volumes horaires et de nombre de pages, aucun syllabus ne peut se vendre au-delà de 15 USD. Tenez, pour les Cours de 15 heures, le syllabus ne doit pas dépasser 45 pages et sera vendu à 5USD ; pour les cours de 30 à 45 heures, le syllabus doit être de 60 à 80 pages et ne peut se vendre qu’à 10 USD ; pour les cours de 60 à 75 heures, les syllabus ne doivent pas dépasser 100 pages et ne peut se vendre qu’à 12$ et enfin pour les cours allant de 90 heures à plus, le nombre de page est d’au plus, 120 pages, son prix est fixé à 15$. Lors de son allocution devant les comités de gestion et les coordinations estudiantines, Steve Mbikayi a insisté sur le fait que cette mesure ne doit souffrir d’aucune contradiction. La décision est prise et elle doit être appliquée, a-t-il dit devant l’assistance. D’aucuns se poseront la question de savoir le pourquoi de cette mesure, et bien la réponse est simple s’il faut se référer aux propos du Patron de l’ESU. «Il faut alléger la tâche à la population congolaise». Tel est le vœu du Gouvernement et surtout du Premier Ministre ». Aussi, Steve Mbikayi, s’exprimant devant la presse, appelle les étudiants à ne pas photocopier illégalement les syllabus des professeurs. Par la même occasion, il a rappelé que cette mesure est générale et donc son application stricte est de mise. «Nous sommes en train de traduire en faits, la décision du Premier Ministre de la République, de pouvoir alléger un peu la souffrance de la population. Nous avons voulu réglementer les prix des syllabus sans pour autant marcher sur les droits des Professeurs. Nous avons fait participer les comités de gestion, les coordinations à la prise de cette décision qui est au bénéfice de tout le monde. Nous sommes ici pour faire respecter l’Etat. Nous avons des instructions, on a signé une circulaire après avoir consulté les différents collaborateurs y compris les Professeurs. Cette mesure doit être de stricte application. Le pouvoir est là pour faire respecter les textes règlementaires et nous pensons que cette circulaire ne va souffrir d’aucune contestation», a-t-il expliqué. Et de poursuivre que c’est malsain, bien que le syllabus soit très important, mais, on ne peut pas en faire une obligation au point de conditionner la réussite à l’achat du syllabus. Le Ministre a également fustigé le comportement des différents professeurs qui commencent même à incorporer les interrogations et les travaux pratiques dans le syllabus dans le seul but de pousser les étudiants à les acheter obligatoirement. «Il est prohibé d’incorporer les interrogations et les travaux pratiques dans le Syllabus. Après cette note circulaire, les syllabus seront déposés au département et seront vendus pour l’intérêt de tous. Je crois que nous allons veiller pour que, dorénavant, la circulaire soit de stricte application. Nous devons également combattre la fraude. Les étudiants n’ont pas le droit de photocopier illégalement les syllabus des Professeurs. Les comités de gestion et les professeurs doivent aussi veiller pour que leur syllabus ne soit pas trafiquer. Nous sommes là pour protéger tout le monde. Nous protégeons les étudiants, nous protégeons les Professeurs, et nous protégeons les comités de gestion des établissements. Donc, nous sommes là pour tout le monde. L’Etat prend des mesures générales, il ne s’agit pas des particuliers. La mesure est générale et doit être d’application, point trait », a-t-il déclaré. Le satisfecit des comités de gestion Lors de son intervention après cérémonie, le DG de l’Institut Supérieur de Commerce, ISC en sigle, Justin Bangala a eu des mots justes pour saluer cette mesure prise par le Ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire. «Je crois que ce sont de très bonnes mesures et dispositions qui viennent d’être prises par notre Ministre de tutelle en ce qui concerne la réglementation des prix de vente de support de cours, ce que nous appelons habituellement syllabus parce qu’il va de soi, qu’un enseignant, pédagogiquement, doit devoir produire un support de cours. Mais, fort malheureusement, le constat qui est effectué est tel que la vente des supports de cours ne répond plus à son besoin primaire qui est de mettre à la disposition de l’étudiant, un document indispensable pour sa formation. Mais, c’est devenu une marchandise qu’on doit vendre à l’étudiant», a-t-il argué. A en croire ses propos, la mesure prise par le Ministre est salutaire et même bénéfique pour tous. «Nous avions, à l’ISC, homologué des prix de vente de support de cours. Et maintenant que nous bénéficions du soutien de notre Ministre de tutelle, grâce aux textes règlementaires, je crois que cela vient renforcer la mesure. Cela va également dans le sens de l’amélioration de la qualité de la formation dans nos établissements. Nous ne pouvons que dire merci et bravo au Ministre de tutelle», a-t-il poursuivi. Lors de son mot de clôture, le Ministre a promis de faire le suivi quant à l’application de cette mesure au niveau de tous les établissements publics et privés. Ci-dessous, l’intégralité de la note circulaire portant réglementation du prix de syllabus. NOTE CIRCULAIRE N°002/MINESU/CABMIN/SMM/BLB/2017 DU 28 JANVIER 2017 AUX CHEFS D’ETABLISSEMENTS DE L’ENSEIGNEMENT ET UNIVERSITAIRE (TOUS) CONCERNE : REGLEMENTATION DE LA VENTE DES SYLLABUS Conformément aux dispositions contenues dans le Vade-mecum du gestionnaire d’un Etablissement de l’ESU (pp. 125-126) et afin de lutter contre les antivaleurs en matière de vente de syllabus qui ont élu domicile dans le secteur de l’Enseignement et Universitaire ; je porte à votre connaissance une série de directives pour réglementer la vente des syllabus. Le syllabus constitue un outil didactique et pédagogique important pour la formation de l’étudiant(e). En tant qu’effort de synthèse du cours que l’enseignant élabore pour faciliter l’assimilation de la matière, son acquisition par les étudiants(es) est donc nécessaire pour pallier le manque d’ouvrages et d’équipements des bibliothèques, ainsi que les difficultés d’accès à l’internet. Ce support didactique indéniable dans le processus d’enseignement-apprentissage n’est cependant aucunement obligatoire et son achat ne doit pas constituer un critère d’évaluation de l’étudiant(e). Sur la base des propositions faites par les établissements de la ville-province de Kinshasa, la structure des prix des syllabus a été harmonisée par tous les établissements conformément au tableau suivant : VOLUMES HORAIRES DES COURS NOMBRE DE PAGES DES SYLLABUS PRIX DES SYLLABUS DOLLARS FRANC CONGOLAIS (*) 15 heures 30-45 pages 5$ 4.839, 5 FC 30 à 45 heures 60-80 pages 10$ 9.679 FC 60 à 75 heures 80-100 pages 12$ 11.614, 8 FC 90 heures et plus 100-120 pages 15$ 14.518, 5 FC (*) Au taux budgétaire moyen annuel fixé par le cadre macroéconomique budgétaire (1$=967, 90 Fc) La vente des syllabus sera assurée par une commission départementale de la section de la manière suivante : 1°. Le Professeur titulaire dépose son syllabus à son département/sa section pour appréciation par le Bureau du département/ de la section ; 2°. Après l’aval du Bureau du département/ de la section, le Professeur est autorisé à multiplier son syllabus et à déposer les exemplaires au département/ à la section qui en assurera la vente ; 3°. Le prix unitaire par syllabus est ventilé comme suit : 70% pour le Professeur 10% pour les frais d’impression 10% pour le Département/Section 5% pour la Faculté/Section 5% pour la Caisse Centrale de l’établissement. Le Syllabus est rédigé par ou sous la supervision d’un Professeur qui en assume la responsabilité scientifique. Il est strictement interdit d’inclure dans le syllabus les interrogations , les travaux pratiques, ou tout autre recueil et exercice lui conférant un caractère d’acquisition obligatoire pour les étudiant(es). Dans le même ordre d’idées, s’étant procuré le syllabus et/ou l’établissement, à l’intention du Professeur, d’une liste des étudiants ayant acheté le syllabus. En vue d’assurer un réel contrôle de cette activité, les bureaux des départements/des sections insèreront dans leurs réunions mensuelles de conseils de département/de la section le point relatif à la vente des syllabus pour permettre à l’autorité d’en suivre l’évolution. Les chefs des établissements et les autorités décanales/de la section, au travers du Secrétaire général académique et des Vice-doyens/des Chefs de section en charge de la Recherche, ont la responsabilité de s’assurer de l’application rigoureuse et sans faille des présentes dispositions. Fait à Kinshasa, le 28 janvier 2017 Le Ministre, Steve Mbikayi Mabuluki
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