Aux ultimes moments où des princes de l’église Catholique tentaient un atterrissage forcé des négociations directes entre les signataires de l’accord du 18 octobre 2016 et le Rassemblent plus le Front pour le Respect de la Constitution au Centre interdiocésain, Gabriel Mokia Mandembo dressait, quant à lui, le bilan politique de l’année 2016 à l’attention de l’opinion tant nationale qu’internationale. Sans langue de bois comme de coutume, ce «vrai opposant congolais», Président national du Mouvement des Démocrates Congolais (MDCO), a fustigé l’attitude de ses amis et frères du Rassemblement, l’aile radicale de l’Opposition, qui court derrière la Primature déjà attribuée à un autre opposant ayant pris part au dialogue de la Cité de l’Union Africaine, en l’occurrence, le Premier Ministre Samy Badibanga récemment investi avec son équipe gouvernementale par acclamation à l’Assemblée nationale. Aux allures d’un «humour politique», cette interview exclusive fera, sans nul doute, marrer nos nombreux lecteurs. Ne dit-on pas que des vrais messages passent à travers le rire ? Sans commentaires de notre part, lisez-la.

Entretien

Tous les regards sont tournés vers le Centre interdiocésain, à Kinshasa, où est attendu, d’un moment à l’autre, un accord entre le Rassemblement et le Front pour le Respect de la Constitution, d’une part, et les signataires de l’accord de la Cité de l’Union Africaine, d’autre part. Quelle lecture fait Gabriel Mokia Mandembo de ces discussions directes sous les auspices de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) ?

C’est trop bas tout ça ! Nous tous, on avait refusé d’entrer dans le dialogue. Quel est ce dialogue maintenant avec la CENCO ? Pour produire quoi ? Kabila a déjà nommé un Premier Ministre avec son gouvernement. Et le même Kabila ne va pas se gêner de renommer un autre Premier Ministre issu du dialogue conduit par la CENCO. Ce que je puis dire est que comme ils [des membres du Rassemblement] ont besoin d’argent pour la campagne électorale, on va demander à Samy Badibanga de former un gouvernement même de 100 Ministres. Ainsi on aura le Ministre chargé de l’entretien de l’avenue du Commerce, du Grand marché (Zando) et de la commune de Kinshasa où le Bourgmestre a failli à sa mission. Le Ministre chargé des eaux sur le fleuve de Kinshasa jusqu’à Kisangani. Il y a beaucoup de choses, de travail à faire, que de déranger la communauté internationale par une autre remise-reprise à la Primature. Ce n’est pas possible ! Il faut laisser ceux qui ont violé la Constitution aller jusqu’au bout. Qu’est-ce que les gens cherchent ?

Le Rassemblement made in Genval (Royaume de Belgique) mené par le lider maximo, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, avait récusé le Facilitateur Edem Kodjo et exigé une médiation de l’ONU se fondant sur la fameuse Résolution 2277. Curieusement, cette frange de l’Opposition radicale vient de participer à des pourparlers initiés par le Président de la République, Joseph Kabila, sous une facilitation exclusivement congolaise, en l’occurrence, les Evêques catholiques. Pourquoi ce volte-face du Rassemblement ?

Ils ne font pas la politique mais ils font ce que j’appelle la « sorcellerie politique ». Je vous dis la vérité avec tristesse. Ils ne sont pas des politiciens. Le Rassemblement disait qu’il voulait le dialogue de Ban ki-Moon, de la communauté internationale, conformément à la Résolution 2277. Eux ils cherchent des postes depuis des années, depuis l’époque de Mobutu. Cherchant à malmener Kabila arrivé fin mandat, ils sont en train de s’humilier eux-mêmes. Maintenant, c’est Kabila qui pilote ce dialogue avec les « Ba Sango » (évêques catholiques), mais qui sont ridicules ? N’est-ce pas le Rassemblement ? Qu’ils laissent la politique aux vrais politiciens.

Etienne Tshisekedi et son camp politique veulent arracher la Primature à Samy Badibanga, Chef du gouvernement issu de l’accord du 18 octobre 2016. Qu’en pense Gabriel Mokia ?

Ce que Kabila doit rester Chef de l’Etat, Tshisekedi doit prendre la Primature. Et les autres qui avaient déjà pris la Primature ? Voilà maintenant que je demeure le vrai opposant. Pourquoi maintenant les gens ont fait le contraire de ce qu’on se disait au sein de la Dynamique de l’Opposition ? Devenir des « lèche-bottes » de monsieur Kabila en cherchant le poste de Premier Ministre. Mais le Président Kabila son mandat est terminé depuis le 19 décembre 2016. Donc tous les violateurs de la Constitution vont désormais se retrouver d’un même côté. Joseph Kabila, au moins, va sortir la tête haute. Il va se dire : « Voilà les gens qui parlent et qui parlent, maintenant ils sont comme des petits enfants. » Car c’est lui [le Président Kabila] qui va signer les ordonnances les nommant. Ah Vieux Tshisekedi ! Si le ridicule pouvait tuer… [Rires]. Je suis en train de dénoncer cette façon de se faire humilier. Vous les journalistes, vous ne trouvez pas que le Rassemblement est en train de dribbler tout le monde. Il y a eu beaucoup de morts pour rien ! Voilà le vrai politicien est là : Gabriel Mokia. Il ne cherche pas l’argent. Mokia qui a investi avant tous ces gens qui cherchent l’argent pour aller battre campagne. Monsieur le journaliste, dites à ces gens-là qu’ils cessent de parler. Ils doivent seulement demander pardon au peuple.

L’Apocalypse prédit n’a pas eu lieu en la « date fatidique » du 19 décembre 2016. Quel bilan politique dressez-vous de l’année 2016 qui s’achève ?

C’est l’argent qui a racheté tout le monde, qui a racheté même l’Apocalypse. A travers des promesses, l’espoir de figurer dans un gouvernement, alors on a laissé l’Apocalypse de côté. Oh la Bible ! Oh l’Apocalypse ! [Rires] Même Tshisekedi a abandonné l’Apocalypse ! Où est passé l’ouragan qu’on avait promis à Joseph Kabila ? Mokia, le vrai politicien national, est là. Je suis en train de me moquer de tout ce monde. Tous ceux qui m’insultent à travers les réseaux sociaux vont me demander pardon. Même s’ils ne le font pas, chacun s’est réduit à sa plus simple expression.

Monsieur Gabriel Mokia Mandembo, Président national du Mouvement des Démocrates Congolais (MDCO), peut-il faire un état des lieux de son parti politique ?

Mon parti politique est en train de s’installer sur toute l’étendue de la République. J’attends l’argent pour concrétiser mon rêve. J’ai une verve oratoire. Je suis honnête vis-à-vis de la population. Avec le MDCO, les gens qui viennent adhérer ne seront pas déçus. Nous ne tenons pas un double langage. Si nous gérons le Congo aujourd’hui, le pays sera prospère. L’état des lieux du MDCO est meilleur même si on a arraché des biens à son leader. En plein dialogue de la Cité de l’Union Africaine, le Facilitateur Edem Kodjo avait rappelé au Ministre de la Justice, Alexis Thambwe, l’instruction du Président de la République relativement à la restitution de mes biens. On doit rentrer dans nos droits pour conquérir le pouvoir d’une manière pacifique.

Enfin, l’accord prévoit l’élection présidentielle couplée aux législatives nationales et provinciales en décembre 2017. Quel message adressez-vous au peuple Congolais ?

L’accord n’est pas constitutionnel. Tous auraient dû respecter l’esprit et la lettre de l’article 75 de la Constitution. Ils [le Rassemblement] se sont précipités à maintenir au pouvoir celui qui est fin mandat. Souvenez-vous de la diatribe du Sénégalais Abdoulaye Wade à l’endroit des politiciens congolais. Alors vous donnerez raison à Gabriel Mokia. Je vous remercie.
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