La prestation de la Majorité présidentielle (MP) sur fond de lancement de la Centrale électorale, lundi 9 janvier, continue à alimenter le débat dans les rues de la capitale rd congolaise. En toile de fond, la question relative au fameux dauphin de Joseph Kabila. « Qui représentera la MP au scrutin présidentiel à venir ? » Voilà la question, toute la question suspendue jusqu’hier mardi, sur les lèvres de plus d’un militant et sympathisant des partis membres du Rassemblement des forces politiques et sociales, acquises au changement.

Les auteurs de cette préoccupation estiment que l’expérience d’ailleurs devrait inspirer la classe politique rd congolaise. Ils en sont arrivés à citer des cas. Certains ont évoqué la situation de la Côte-d’Ivoire où le Président en fonction, Alassane Drahmann Ouattara (ADO), a nommé son Premier ministre Daniel Kablan Duncan, au poste de vice-président de la République. Ouattara, on le sait, a officiellement annoncé qu’il ne va plus se représenter à la prochaine élection présidentielle.
Partant, la nomination de Daniel Kablan Duncan, très Parti démocratique de Cote d’Ivoire (PDCI) et ancien Premier ministre d’Henri Konan Bédié (1993-1999), a vite poussé nombre d’observateurs à conclure que c’est ce dernier qui sera le candidat de la coalition actuelle au pouvoir, au scrutin présidentiel de 2020.
Que le « schéma » ivoirien séduise certains Congolais de Kinshasa, a priori les concernés n’auraient peut-être pas tort. Tout le problème cependant, c’est que la RD Congo et la Cote d’Ivoire ne partagent pas les mêmes réalités. En d’autres termes, le contexte congolais est à mille lieues, différent de celui du pays de Ouattara. Sauf si l’on voudrait bien faire du copier-coller servile.

PRIORITE AU DEMARRAGE DE LA TRANSITION ?
Qu’un professionnel des médias demande au secrétaire général de la MP, de dévoiler le nom du candidat de leur plateforme à la prochaine élection présidentielle, il n’y a aucun tabou. Le sacré n’aura pas été désacralisé. Question de nourrir la curiosité. Cependant, le bon sens admet que l’attention des Congolais soit focalisée sur l’essentiel.
Entre la désignation officielle du dauphin de Joseph Kabila et le démarrage effectif de la transition, qu’est-ce qui devrait préoccuper les Congolais ? Hier, on a demandé au Président Joseph Kabila, arrivé fin mandat depuis le 20 décembre denier, de déclarer le plus officiellement du monde qu’il n’allait plus se représenter pour un troisième mandat consécutif.
Comme si cette déclaration allait compenser la non-tenue des élections. Entre autres, la présidentielle constitutionnellement prévue avant la fin de l’année passée.
D’ores et déjà que le sort des institutions du pays ainsi que leurs animateurs est réglé par la constitution du 18 février 2006, la préoccupation sur l’avenir politique de Joseph Kabila paraissait en son temps sans objet. Hélas. Au lieu de se focaliser sur l’organisation des élections, par rapport aux échéances qui avançaient à grand pas, les acteurs politiques congolais avaient plutôt préféré perdre leur temps à épiloguer sur ce sujet. Au lieu de tirer la leçon de ce passé récent, voilà que la rue trouve un autre sujet de « distraction » : le nom du dauphin de Joseph Kabila !
S’il est supposé que nos partis politiques sont des structures démocratiques, alors on devrait en tirer toutes les conséquences. Pour le cas de figure, la désignation du candidat d’un parti à un poste électif, ne doit pas être perçue comme l’effet de la seule volonté du chef. Bien au contraire.
La pratique veut plutôt que le parti concerné tienne son congrès. Et, c’est au cours de ces assises que le parti désigne son ou ses candidats à tel poste ou à tel autre. Pour revenir au cas de la Majorité présidentielle, appartient-il à son autorité morale, Joseph Kabila, de désigner unilatéralement son héritier politique ? Sans doute pas, tant la plateforme ne sera pas encore réunie en congrès.
Tout bien considéré, plus d’un observateur pense que la priorité, dans le contexte politique actuel du pays, ne consiste pas à connaitre le nom du candidat MP à la prochaine présidentielle. Aussi, les mêmes observateurs pensent-ils que le plus important est d’amener la classe politique de poser des actes qui concourent au démarrage effectif de la transition.
En l’occurrence, la recherche de l’inclusion brandie par tous, pour l’opérationnalité de l’Accord politique du 31 décembre dernier. En tout cas, ce n’est pas le fait que la Majorité présidentielle n’ait pas désigné son candidat futur président de la République, qui bloquerait la machine. Ou inversement.
L’essentiel plutôt consiste à sortir le pays de tous les atermoiements politiques actuels autour de la signature du compromis issu des discussions politiques directes du Centre interdiocésain, afin que les choses avancent pacifiquement.
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