* Le Premier ministre est à la fois le symbole du compromis de la Cité de l’UA et du « Centre » emblématique revenu à la Primature après une vingtaine d’années de diète..
Ne fera-t-il qu’un petit tour et puis s’en va ? Telle est la question qui taraude l’opinion nationale au seuil de 2017. Plus qu’une simple interrogation, une équation dont Samy Badibanga, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est loin d’être un variable d’ajustement. Explication.
Si l’accord de la Saint Sylvestre est traduit en actes, le Premier ministre Badibanga devra faire ses valises. Aussitôt après les avoir posées. Ainsi, d’entrant, il n’aura pas tardé à devenir Premier ministre sortant.
Seulement voilà, les choses ne semblent pas aussi simples. Et le scénario aussi facilement écrit d’avance. Car, Samy Badibanga charrie toute une équation à plusieurs inconnues. Donc pas facile à résoudre.
D’abord, la bataille d’inclusion n’est pas encore gagnée. Si on peut légitimement se féliciter que le Rassemblement soit enfin partie prenante de l’Accord, il y a lieu cependant d’observer que des réserves, des résistances ou carrément des oppositions au compromis version 31 décembre 2016 ne sont pas marginales. Sauf à considérer à tort que le bloc d’opposants signataires de l’Accord de la Cité de l’UA, le MLC et ses alliés sont quantité négligeable.
Ensuite, on aura beau répéter dans toutes les langues que l’Accord du 18 octobre est la matrice de la Transition. La réalité politique est, cependant, en train de changer. Ne serait ce que parce que l’architecture institutionnelle - jusqu’aux animateurs - appelée à se mettre en place est celle estampillée " Centre interdiocésain ". Avec une instance de suivi pilotée par le lider maximo de l’UDPS, un Gouvernement chapeauté par un membre du Rassemblement et un calendrier électoral qui fixe les élections présidentielle et législatives en décembre 2017, il est bien clair que c’est l’ordre post-Centre interdiocésain qui a la prééminence.
Dans ces conditions, la liquidation du Premier ministre Badibanga au profit du candidat du Rassemblement, constituerait dans les faits et - politiquement - la dernière pelletée de terre sur le cercueil du Dialogue de la cité de l’UA.
Enfin, la redistribution des cartes qu’induit l’Accord du Centre interdiocésain devra inéluctablement (ou presque) bousculer la " géopolitique " bien de chez nous.
Avec Etienne Tshisekedi à la tête du Conseil national de suivi, il serait difficile - voire malaisé - que le Rassemblement aligne un autre ressortissant du Centre. Et plus particulièrement de l’espace Luba Kasaï.
En clair, dans cette logique, la Primature devrait revenir à un originaire d’une autre aire géographique. Très vraisemblable l’Ouest. Conséquence, le centre qui a été longtemps sevré de Primature verra s’échapper entre ses mains ce poste aussi prestigieux, stratégique que juteux.
Samy Badibanga ne serait ainsi qu’un météore. Pas évident que cette perspective soit facilement digérée en pays Luba Kasaï, ainsi qu’auprès de l’importante communauté kasaïenne disséminée à travers la RDC. Notamment dans la capitale.
Voir Samy Badibanga, fils de son père, perdre le pouvoir en très peu de temps, serait, d’un point de vue sociologique, un bide, voire un gâchis …
Au seuil de 2017, Samy Badibanga représente donc bien plus que le fait d’avoir été le patron du premier groupe parlementaire de l’Opposition. Il est à la fois le symbole du compromis de la Cité de l’Ua et du Centre emblématique revenu à la Primature après une vingtaine d’années de diète. Plus qu’un nouveau Premier ministre déjà donné en sursis, Samy Badibanga draine une équation. De la manière de la résoudre, dépendra en partie la suite du très délicat processus transitoire.
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