Ils veulent travailler désormais dans la sérénité et l’indépendance totale, comme le stipule l’article 25 de la loi portant statut des magistrats. C’est le souhait exprimé par ce corps de juristes, le samedi 28 janvier, à l’occasion d’une cérémonie d’échanges de vœux coorganisée à Kinshasa, par le Parquet Général de la République et la Cour suprême de justice.



"Nous sollicitons l’indulgence des uns et des autres pour glaner en quelques mots sur la victimisation des magistrats à la suite des déficits de gouvernance, au dysfonctionnement et à la prise en otage de corps par les politiciens", a déclaré le représentant du syndicat des magistrats qui fustigeait les maux qui rongent leur métier en sollicitant l’implication de la hiérarchie dans l’amélioration des conditions de travail des magistrats assis et débout. Celle-ci passant inévitablement par l’observance de l’article 25 de la loi portant statut des magistrats, lequel continue à souffrir d’application jusqu’à ce jour, fait remarquer le premier Président de la Cour suprême de justice.



Pour Jérôme Kitoko Kimpele, cette cérémonie d’échanges de vœux permet non seulement aux magistrats de dénoncer leur victimisation ou l’ingérence dans leur profession par les politiciens, mais aussi de rappeler l’application de la loi sur le statut des magistrats. L’article 25 de cette loi, a-t-il dit, recommande une rémunération conséquente du magistrat, en vue d’assurer son indépendance. A ce jour, poursuit le numéro 1 de la CSJ, le magistrat ne dispose ni d’un salaire décent ni d’autres divers avantages prévus par ladite loi.




AUGMENTATION DES SALAIRES, PROMESSE NON TENUE
Raison pour l’orateur de rafraîchir la mémoire de ses collègues en rappelant l’annonce faite en 2011 par le chef de l’Etat à partir de Kingakati, dans un discours à la nation, selon laquelle le magistrat moyen reçoit mensuellement 1670 USD de salaire. Suite à cette annonce qui avait bouleversé les esprits, fait-il remarquer les magistrats avaient décidé de l’arrêt de travail en guise de protestation.



D’où des négociations furent engagées entre le gouvernement et la hiérarchie à l’issue desquelles un protocole d’accord fut signé. Celui-ci affirmait que le montant de1670 USD annoncé par le chef de l’Etat était acquis, et que le magistrat allait être payé de manière progressive jusqu’à atteindre ce montant. Mais, 5 à 6 ans après, rien n’a été fait, déplore le représentant des magistrats.



Autre promesse non tenue, réclame Kitoko Kimpele, c’est le paiement des reliquats décidé en 2015, dont seul le mois d’avril fut payé. Même les mois de mai et juin2015 pour lesquels le ministre du Budget avait garantit que le fonds était disponible, n’ont jamais été payés, s’est-il plaint.



En outre, les magistrats déplorent le fait que la banque où le gouvernement loge leurs salaires refuse de leur accorder des crédits, comme cela se passe ailleurs avec d’autres professions. Ils réclament à l’Etat de leur changer de banque.



AFFAIRE LOGEMENT ET VEHICULE : UNE ESCROQUERIE DENONCEE


En ce qui concerne les conditions de travail, les syndicalistes réclament la reprise des réunions du Conseil supérieur de la magistrature, suspendues depuis trois ans. Ces réunions, ont-ils dit, permettaient le règlement de certains problèmes qui minent la profession. "L’escroquerie" dont les magistrats ont été maintes fois victimes concernant notamment le logement et les véhicules pour lesquels nombre de magistrats avaient souscrit fait également partie des abus dénoncés par les syndicalistes.



Pour sa part, le premier Avocat général de la République s’est félicité de l’action judiciaire en 2016 en la qualifiant de très satisfaisante. Il s’est livré au laborieux exercice de dresser le bilan des dossiers enregistrés à la CSJ durant cette année. De même, Safari Kasongo ne s’est pas empêché d’exprimer sa joie pour la promulgation des lois en vue de compléter l’arsenal judiciaire de la République démocratique du Congo au cours de la même année.




POLITISATION DES PROCES
Le premier président de la Cour suprême de justice Jérôme Kitoko a condamné avec fermeté l’opinion qui a tendance à s’installer dans la mémoire collective des Congolais pour coller à tous les procès le caractère politique. Il fait remarquer que certains compatriotes, pour des raisons inavouées, ne savent pas établir la différence entre les infractions politiques avec de droit commun. Ils voient en tout procès une motivation politique. Il suffit qu’un opérateur politique soit poursuivi pour une infraction de droit commun, cette opinion crie à la politisation en répandant ainsi des fausses rumeurs dans le but de ternir l’image du juge.



Il a, par ailleurs, engagé les juges à rester fermes dans l’application de la loi dans toute sa rigueur, surtout en ce moment de fortes turbulence politiques. C’est-à-dire que le juge ne doit pas céder à la manipulation.



Pour ce faire, il invite les juges à faire leur travail en toute indépendance, sous le respect de la loi et procédures en la matière. Il a également appelé à une franche collaboration entre la haute cour et le barreau pour la transparence et la crédibilité des jugements rendus.
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