*Les Evêques ont rencontré hier, vendredi 6 janvier 2017, Samy Badibanga Ntita, le tout nouveau Premier Ministre nommé, le 17 novembre et investi, le 22 décembre 2016. A lui, les Evêques ont lancé un appel afin qu’il pèse de tout son poids, pour que les membres de son gouvernement, participants aux discussions directes du Centre Interdiocésain, acceptent de signer l’Accord du 31 décembre 2016. José Makila et Jean-Lucien Bussa, deux des ceux-là qui, à haute et intelligible voix, ont refusé de signer cet Accord, étaient, curieusement, autour de Samy Badibanga, lors de cet entretien avec Fridolin Ambongo, agissant ainsi au nom de Marcel Utembi, le Président de la CENCO, en déplacement. Aux dernières nouvelles, selon ce qui a été donné d’apprendre, Badibanga aurait émis des réserves. Car, cet Accord, à l’en croire, a été signé dans des conditions telles qu’il a, lui aussi, un avis à émettre. L’autre difficulté, quant à la mise en œuvre de cet Accord, c’est la position tranchée du Front pour le Respect de la Constitution qui s’en tient, contrairement à l’espoir qu’il avait laissé entrevoir dernièrement, à arracher la tête du Conseil National de Suivi, un poste, pourtant, déjà réservé à Etienne Tshisekedi, le Président du Comité des Sages du Rassemblement des Forces Politiques et Sociales Acquises au Changement. Pour le Front pour le Respect de la Constitution, piloté par Eve Bazaïba, le Rassemblement, à lui tout seul, ne doit pas avoir, à la fois, la Primature et le Conseil de Suivi de l’Accord. Enfin, la question de l’inclusivité et, même, celle de l’éventualité de la saisine de la Cour Constitutionnelle contre certaines dispositions de l’Accord du 31 décembre dont l’action serait, semble-t-il, déjà en gestation, du côté de la Majorité présidentielle.

Lundi 9 janvier prochain, la Majorité présidentielle, jouant le tout pour le tout face aux enjeux de cette année 2017, va, plutôt, emboucher les trompettes, avec le lancement de sa centrale électorale. L’annonce en a été faite, ce week-end, par des sources autorisées qui, normalement, citent Aubin Minaku, au centre de cette nouvelle initiative.

Dans sa démarche, la Majorité Présidentielle, tout en étant doublement engagée, à la Cité de l’Union Africaine, depuis le 18 octobre 2016 et, au Centre Interdiocésain, le 31 décembre 2016, veut se donner les moyens de réorienter son action. Si la question du maintien du Président Kabila dans ses fonctions est devenue, aujourd’hui, un acquis aux termes de ces deux Accords conclus en l’espace de quelques deux mois, il n’en est pas le cas, pour la transition et, même, l’organisation des élections aux dates convenues.

Les uns pensent que l’Accord du 18 octobre 2016 est le seul gage de la paix et de la stabilité, les autres, par contre, renâclent et grincent les dents. Le Rassemblement de Tshisekedi ne se sent nullement concerné par un tel Accord auquel il n’avait pas participé. Surtout qu’en son temps, lors de son meeting du 31 juillet 2016, Tshisekedi avait, officiellement et publiquement, récusé Kodjo, le Facilitateur Togolais, désigné par l’Union Africaine et soutenu par un Groupe International d’Accompagnement au Dialogue, en le traitant, d’ailleurs, de grand ‘’Kabiliste’’. Le Seul Accord que Tshisekedi et tous ses colistiers reconnaissent, c’est celui conclu, sous les auspices des Evêques. Or, celui-ci, souffrirait de l’absence d’inclusivité, selon la Majorité présidentielle. Comme quoi, l’imbroglio revient à la surface. Le jeu de ping-pong a repris, du coup, ses droits de cité, avec tout ce que cela comporte comme surprises dans le microcosme politique.

Dans des cénacles de ces camps diamétralement opposés, l’idée d’une véritable impasse prend chaque jour davantage, ses vraies marques. C’est comme si après le 31 décembre 2016, le semblant d’embellie affiché donne lieu à penser qu’on en revenu à la case départ. Les débats sur les deux Accords font rage. Avec eux, les rejets et soutiens manifestes à ces deux Accords s’entrechoquent. Apparemment, la petite volonté politique qui, à la veille du 19 décembre 2016, avait permis d’espérer une fumée, fût-elle épaisse, dans le ciel politique congolais, s’est étiolée. Au demeurant, de plus en plus, l’on parle du fameux Plan B mais, sans trop de précisions. De l’autre côté, à la Majorité présidentielle, une nouvelle stratégie politique serait en cours au labo où l’on mijoterait, apparemment, de quitter le champ des discussions directes, pour aller vers le terrain juridique. La Cour Constitutionnelle serait, si cette option se confirmait, mise à contribution, pour décréter le caractère inconstitutionnel de l’Accord du 31 décembre 2016. Mais, à ce stade, rien n’est réglé d’avance. Les négociations se poursuivent. Les Evêques, après avoir tenté de ramener les derniers réfractaires à signer l’Accord, ont décidé de marquer une pause, ce week-end. Dans l’entretemps, le secrétariat technique de la CENCO enregistre des propositions sur l’arrangement particulier, une annexe à l’Accord qui, logiquement, était envisagé pour vider les dernières divergences sur le chronogramme de la transition, la question du Premier Ministre – son profil et son mode de désignation-, la taille du gouvernement et, finalement, la composition du Conseil National de suivi. Vital Kamerhe, Azarias Ruberwa ont été aperçus, avec leurs propositions, là-dessus. La Majorité n’a pas encore fait signe de vie. Alors qu’au Rassemblement, les préparatifs seraient très avancés.

Sur l’autre versant, du côté du Rassemblement, l’affaire de la Primature n’est, certes, pas un acquis pour l’Udps. Olivier Kamitatu a laissé entendre que les discussions étaient en cours. Et que le G7, l’une des plateformes du Rassemblement, était candidat à la candidature de la Primature. Gilbert Kiakwama, parlant au nom de la Dynamique de l’Opposition, a lancé un vibrant à la consolidation de l’unité du Rassemblement, au regard de l’appât que suscite l’enjeu lié notamment, au partage des postes.

Décidément, la semaine prochaine sera révélatrice de cette autre face de l’iceberg de la crise politique congolaise. Le bout du tunnel qui était, pourtant, proche, tente, encore une fois de plus, de se refermer. A moins que des pressions combinées du Conseil de sécurité de l’Onu, du Pape, de l’Union Européenne, des Etats-Unis, de la Belgique ou de la France, fassent en sorte que les principaux animateurs, tels que Joseph Kabila et Etienne Tshisekedi, rappellent, même jusqu’à la dernière minute, leurs lieutenants à l’ordre. ‘’Toute rupture au niveau de ce tandem n’est pas de nature à encourager’’, soutiennent plusieurs analystes objectifs.

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