*A la fin de cette semaine, au plus tard, tous les intervenants sont appelés à mettre la main à la pâte, pour bosser dur, voire très dur. Il est question, pour Pierre Kangudia, Ministre d’Etat et, en même temps, Ministre du Budget, de tout mettre en œuvre, pour apprêter le projet du Budget de l’exercice 2017 à soumettre à l’appréciation des Députés et Sénateurs, dès l’ouverture, le 15 mars prochain, de la nouvelle session ordinaire du Parlement. Depuis plusieurs années, constate-t-il, le Budget de l’Etat congolais souffre, désormais, de la modicité des recettes. Voilà pourquoi, il dit avoir proposé, de concert avec le Ministre des Finances, M. Henri Yav Mulang, toute une batterie de mesures incitatives en vue de maximiser la mobilisation des recettes, s’il faut concrétiser la tenue des élections tant attendues en RD. Congo. Pierre Kangudia espère ainsi arriver, à une échéance relativement très courte, à un meilleur rendement par rapport aux prévisions présentées par le gouvernement précédent.

Sous des menus clapotis des pluies fines, Pierre Kangudia, le tout nouveau Ministre d’Etat chargé du Budget, était ce mercredi 15 février, devant un parterre constitué des journalistes, venus de tous les horizons. Il a choisi le cadre lambrissé du Salon Bleu de l’Immeuble Intelligent, devenu, depuis un certain temps, l’Hôtel du Gouvernement, à la Gombe, pour se prêter, pour la première fois, depuis son investiture, le 23 décembre 2016, aux questions de la presse sur l’essentiel des priorités assignées à son secteur.

Kangudia Pierre, sûr de la justesse et de la sincérité de ses propos, a pris, pour ce faire, deux heures, pour se couper en quatre. Tantôt, pour dresser l’état des lieux. Tantôt, pour s’expliquer devant une presse qui, apparemment, voulait tout savoir mais, en une fois.

Faisant d’une pierre, deux coups, il en a profité pour donner quelques pistes, selon qu’il avait déjà soumis à l’attention de la Commission Economique et Financière du Gouvernement, des hypothèses qui, finalement, sous-tendront, si elles sont adoptées, l’élaboration du nouveau Budget 2017.

Sur toute la ligne, il a balayé toutes les questions avec des réponses, somme toute, claires. Mais, il importe, toutefois, de relever qu’en ce qui concerne les élections, Pierre Kangudia a lancé un vibrant appel à la mobilisation générale des recettes. Car, à l’en croire, si l’on suit le rythme des déficits budgétaires, tels qu’ils ont été constatés dans la casserole, non pas vide, mais bien, trouée, de l’Etat, à l’arrivée de l’actuel Gouvernement Badibanga aux affaires, il y a des risques de ne point réussir le pari. Kangudia dit ne pas venu au Budget, pour faire de la politique politicienne. Il dit également qu’en cette année 2017, il serait illusoire d’espérer qu’au vu de la dégénérescence de la situation économique, l’Etat congolais, avec sa faible capacité de mobilisation des recettes, soit capable de réunir, dans les temps restants, d’ici fin décembre 2017, la bagatelle somme de 1,8 milliard de dolllars américains, exigée par la CENI, pour l’organisation de la présidentielle combinée aux législatives nationales et provinciales.

Plus loin, dans ses explications, Pierre Kangudia n’exclut pas que la CENI qui compte, d’ailleurs, plusieurs bailleurs et autres donateurs des fonds, mobilise des moyens, au-delà du Trésor Public, pour la tenue de ces élections. Ceci expliquant cela, il faut dire, en tout cas, que les élections exigent des moyens. Mais, les moyens, il faut les mobiliser à l’interne tout comme à l’externe. Autrement dit, Kangudia Pierre, lui, voit la cuisine interne : ses possibilités d’accroître l’assiette des recettes, avant d’apprécier, le moment venu, combien, dans ce que l’Etat aura eu, faudra-t-il allouer à la CENI.

D’ores et déjà, tout au long du mois de janvier, le gouvernement actuel a eu à débloquer une enveloppe en faveur de la CENI. Ce geste, à lui tout seul, suffit pour déterminer sa volonté à traduire dans les faits, du moins, dans la mesure de ses capacités, les engagements pris devant la Représentation Nationale, lors de l’investiture. Des élections au social, en passant par la restauration de l’autorité de l’Etat et la sécurisation de l’ensemble du territoire national, le travail à faire est énorme. Les défis aussi. Telles sont, pourtant, les missions assignées à l’actuel gouvernement, au terme de l’Ordonnance Présidentielle signée, le 19 décembre 2016, par Joseph Kabila Kabange. Le Gouvernement fera un effort, promet-il.

Kangudia a parlé, en outre, de beaucoup d’autres activités devant, par exemple, booster l’économie du pays. Allusion faite, particulièrement, à l’agriculture, à l’élevage et, surtout, à la pêche. Il n’a pas manqué, cependant, d’exemples à donner. A Goma ou Bukavu, la viande, du lait, des fruits et légumes, du poisson sont à gogo. Et, à Kinshasa, pendant ce temps, on importe des chinchards, venus d’ailleurs, avec toutes les conséquences que cela entraîne. Et, pourtant, il suffisait de bien canaliser la distribution des produits locaux, pour mettre un terme à la misère et réduire ainsi, les tensions sociales inutiles. Comment y parvenir, si l’investissement tarde alors que les opérateurs économiques, eux, refusent de saisir l’opportunité de concevoir des projets bancables et de se faire financer par des partenaires qui n’attendent pas mieux que cela.

Aujourd’hui, révèle-t-il, il y a 500 millions de USD qui flottent dans le pipe-line, pour le financement de la réalisation des tels projets. Il appartient à ceux qui ont l’esprit d’initiatives de s’y mettre, pour s’inscrire en ordre de bataille.

Globalement, Pierre Kangudia avance, dans son mot, ci-dessous, des chiffres, établit des comparaisons et ouvre des perspectives, selon que des mesures incitatives envisagées, seront progressivement appliquées. Il y a lieu de le lire, ici, avec attention.

LPM



Mot d’Introduction de Son Excellence Monsieur le Ministre d’Etat, Ministre du Budget, M. Pierre Kangudia

Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs de la Presse,

Depuis l’avènement de notre Gouvernement, nous ne nous sommes pas encore rencontrés pour faire le point sur la situation de l’état de nos finances publiques.

Si nous le faisons aujourd’hui, ce n’est pas parce que nous avons souhaité vous faire languir, mais c’est par respect de votre profession, car, nous ne pouvons vous appeler que si vous en exprimez l’intention, ou si de notre côté, nous en ressentons le besoin.

Ainsi, après avoir reçu plusieurs demandes de la part d’un bon nombre de vos collègues, qui ont souhaité s’informer sur le travail qui nous occupe au quotidien, sur notre vision, et donc, les objectifs que nous comptons atteindre, nous avons décidé de cette formule, au lieu de nous entretenir avec chaque organe séparément.

Dans notre propos de ce jour, nous allons faire l’état de nos finances publiques au moment de notre entrée en fonction.

Ensuite, il nous faudra vous expliquer notre démarche qui avait consisté à soutenir la gestion sur base des crédits provisoires jusqu’à l’adoption du Budget 2017, et comment nous nous préparons à élaborer ledit Budget.

Evolution de la situation financière de l’Etat depuis notre prise de fonctions
Fin novembre 2016, le déficit cumulé s’élevait à -347,7 milliards des FC. Mais, il va falloir un bond très important, en quelques jours, pour atteindre -512,2 milliards des FC, le 23 décembre 2016, le jour de notre investiture.

Notre première réaction avait consisté à ralentir cette tendance. C’est ainsi que nous avons clôturé l’exercice 2016 à -503,9 milliards de FC.

Il faut rappeler que 2015 s’était soldé par un déficit de -259,3 milliards de FC.

Quant à l’inflation, elle s’est située à 11, 24 % à fin 2016 alors qu’elle n’avait été que de 0,82% en 2015.

Pour renverser totalement la tendance, de concert avec la Banque Centrale du Congo qui, de son côté, était intervenue sur le marché avec 50.000.000,00 $US, nous nous sommes convenus, Monsieur le Ministre des Finances et moi-même, de nous concentrer sur le volume des dépenses à exécuter, en nous conformant au Plan d’Engagement budgétaire, harmonisé avec le Plan de Trésorerie. Ici, il faut préciser qu’il ne saurait en être autrement car, les dépenses ne peuvent être payées que sur base caisse.

D’ailleurs, il s’agit d’une des mesures de gestion rigoureuses rappelées au cours de deux réunions de la Commission Economique et Financière que Son Excellence Monsieur le Président de la République a eu à convoquer et à diriger au cours du mois de janvier dernier.

C’est ainsi qu’à la fin de ce mois de janvier, le solde du Compte Général du Trésor a affiché un léger excèdent de 5,9 milliards de FC. Et tout le monde peut constater l’accalmie sur le marché de change. La pression sur les prix des biens de consommation et services courants s’est réduite, se traduisant par le taux d’inflation mensuel de 1,4%.

Malgré cette nette amélioration, la situation reste très fragile. Et nous comptons poursuivre la politique d’encadrement des dépenses publiques, afin de préserver ces acquis et les consolider.

Cela dit, il faut maintenant rappeler à l’opinion dans quel cadre juridique s’exécutent les recettes et les dépenses de l’Etat depuis le début de l’exercice en cours.

Ouverture des crédits provisoires
Nous sommes entrés au Gouvernement dans un contexte particulier où le Gouvernement sortant n’avait pas pu défendre le projet de Budget qu’il venait de déposer à l’Assemblée Nationale, alors que l’année civile qui, chez nous, correspond à l’exercice budgétaire, touchait déjà à sa fin.

Il y avait ainsi pour notre Gouvernement, la menace de nous retrouver dans un blocage total. Ce qui aurait porté un handicap sérieux au fonctionnement de l’Etat.

Si pour le mois de janvier, l’exercice paraissait simple, il fallait résoudre l’équation pour les mois qui suivaient jusqu’à l’adoption du Budget proprement dit 2017.

Nous n’avons pas adhéré à cette thèse pour des raisons, ci-après:

Le peu d’adhésion au Parlement. Il faut vous souvenir que les Députés ne voulaient pas l’examiner.
Ce projet de Budget avait été élaboré sur base d’un programme qui ne pouvait pas avoir pris en compte nécessairement, les missions qui nous sont assignées, à savoir, la poursuite des efforts de sécurisation du territoire national, des citoyens et de leurs biens, la tenue des élections présidentielle, législatives nationales et provinciales, l’amélioration du social de nos compatriotes.
Le délai de moins de 15 jours qui était imparti pour le maîtriser et l’endosser pouvait donner lieu à un travail bâclé, alors que nous savons tous que le Budget, c’est la vie de la nation, de l’Etat.
Et, de ce fait, l’élaborer et exécuter revient à engager toute la communauté nationale.

Le débat au Sénat a permis de régler cette question de l’instrument de gestion à mettre à la disposition du Gouvernement. Ainsi, la formule arrêtée a consisté à réduire chaque mois, les crédits provisoires ouverts pour janvier jusqu’à l’adoption du Budget de l’exercice en cours.

Elaboration du projet de Budget 2017
Sur cette question, nous n’avons pas encore rien à vous annoncer. J’ai proposé des hypothèses qui doivent sous-tendre de projet. Nous sommes encore à l’étape des discussions pour lever l’option finale. Nous sommes en train de relancer tous les intervenants pour que cela soit fait au plus tard, la fin de cette semaine.

Il y a une chose que nous pouvons vous fixer, dès maintenant, c’est que nous partons de ce constat depuis plusieurs années, notre Budget souffre de la modicité des recettes. Nous avons déjà proposé des mesures incitatives pour maximiser la mobilisation des recettes, en concertation avec Monsieur le Ministre des Finances. Et, nous comptons arriver à un rendement meilleur par rapport aux prévisions présentées par le Gouvernement qui nous a précédés.

C’est sur cette note d’espoir que nous clôturons notre propos de ce jour. Et, nous sommes à votre disposition pour d’éventuelles questions.


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