A Bruxelles, alors que se tiennent des hommages à l'égard d'Etienne Tshisekedi, des hommes jouent leurs avenirs politiques.  Katumbi, dont la proximité avec le fils du leader de l'UDPS, Félix Tshisekedi, a été plus que remarquée y affronte Kabila. Retour sur un marquage à la culotte.

A la disparition du leader historique de l’opposition politique en République démocratique du Congo, le 1er février 2017, tous les regards sont dirigés vers son fils, Félix Tshilombo Tshisekedi.  A 53 ans, l’héritier attitré du « Tshisekedisme » est logiquement courtisé de tout bord, notamment par l’autre figure de proue de l’opposition, Moïse Katumbi, dont le pacte formé avec le Sphinx de Limete est menacé avec cette disparition. Mais aussi, par le pouvoir  où Joseph Kabila compte bien sur les retombées de cette situation.

A en croire Joan Tilouine, l’envoyé spécial du journal français Le Monde à Bruxelles où se tenait le week-end dernier trois veillées de prière justement à la mémoire d’Etienne Tshisekedi, des émissaires du pouvoir, ainsi que ceux de la CENCO ont été dépêchés en Belgique pour discuter de l’application de l’accord du 31 décembre.


Tard le soir du dimanche 05 février, Moïse Katumbi est arrivé au Palais d’Heysel, sans faire bruit pour s’incliner devant la dépouille mortelle de l’opposant historique Étienne Tshisekedi. Occasion faisant le larron, l’ex gouverneur s’est installé entre la veuve Tshisekedi, Maman Marthe Kasalu Jibikila et….  Félix Tshisekedi.

Le lendemain, à Kinshasa, François Muamba, tout comme Jean-Pierre Lisanga, ou même des proches d’Etienne Tshisekedi demandent la reprise des discussions pouvant aboutir à la signature de l’arrangement particulier dans le but d’appliquer l’accord signé le 31 décembre dernier à Kinshasa.

Mardi après-midi, c’est le président de l’Alliance pour le Développement et la République (Adr) qui a exigé que l’arrangement particulier pour l’application de l’accord signé le 31 décembre dernier, dont les discussions sont suspendues, soit signé « avant les funérailles » d’Etienne Tshisekedi, l’opposant historique décédé le 1er février dernier.

Pour François Muamba, « Dieu a voulu qu’il [Etienne Tshisekedi] livre un dernièr combat », caractérisé, selon lui, par l’accord signé le 31 décembre dernier entre le pouvoir et l’opposition, le qualifiant de « véritable testament, qu’Etienne Tshisekedi Mulumba lègue à notre nation« .

« Tout testament ne vaut en réalité que quand il est exécuté, autrement dit la mise en oeuvre de l’accord de la saint sylvestre est une exigence nationale pour qu’Etienne Tshisekedi repose en paix« , a souligné François Muamba. Il adresse ainsi des recommandations tout d’abord à la Cenco de permettre la reprise et la conclusion de l’arrangement particulier et de présenter le candidat premier ministre choisi par le rassemblement en vu de sa nomination par le président de la république.

Cette position a été épousée ce matin par le député Jean-Pierre Lisanga, également membre du Rassemblement, qui affirme, sur les antennes de TOP CONGO FM, qu’il était possible de conclure ces discussions « dans les 48 heures ».

« Avant que les évêques puissent quitter le pays [Ndrl: les évêques de la CENCO ont suspendu les discussions faute d’accord, pour une visite en Suisse], ils nous ont laissé un devoir à domicile. C’est-à-dire, nous du côté du Rassemblement et nos amis de la Majorité, on devait rester en contact permanent pour faire évoluer les choses. Maintenant qu’ils rentrent, nous devrions nous retrouver pour faire l’évaluation« , suggère le député Lisanga.

« Si on veut en tout cas honorer la mémoire du président Etienne Tshsiekedi, c’est d’appliquer cet accord avant même l’enterrement« , ajoute-il.


Appliquer l’accord avant l’enterrement, c’est aussi l’idée qu’a laissé entendre le frère d’Etienne Tshisekedi. « À Kinshasa, les gens ne sont pas prêts à accepter des obsèques avec ce gouvernement« , assure à Jeune Afrique Mgr Gérard Mulumba, frère cadet du défunt et évêque, depuis Kinshasa. « C’est ce que tout le monde dit et c’est ce que j’ai indiqué aux autorités pour que les obsèques se passent au mieux », conclu-t-il.

Mercredi après-midi, le coup de tonnerre est finalement tombé du côté de l’UDPS. Le secrétaire général de l’UDPS, a annoncé que « les dates du rapatriement et de l’enterrement de notre héros ne seront connues que si, et seulement si, deux préalables rencontrent des solutions ». Selon Jean-Marc Kabund-a-Kabund, la première est « la fixation du lieu et de la forme de l’enterrement, l’érection d’un mausolée au centre-ville de Kinshasa où sera gardé pour l’éternité le corps du père de la démocratie« . La seconde est « la prise en charge de tous les frais liés aux obsèques par l’Etat à travers le gouvernement d’union nationale ».
Jeudi, alors que la dépouille de Tshisekedi est arrivée en fin de matinée, entourée des membres de sa famille, à la basilique de Koekelberg de Bruxelles pour un requiem à sa mémoire, Moïse Katumbi lâche de son côté une bombe politique, annonçant son retour au pays « avec » le corps de Tshisekedi.
A l’heure actuelle, même si le pouvoir n’a pas encore réagi officiellement à cette nouvelle donne, il est clair que Félix Tshisekedi doit manœuvrer. Car, comme l’explique Joan Tilouine dans son article paru ce matin: « désormais, le corps de son père se retrouve au cœur de la bataille. Ou plutôt des batailles. Car à la lutte contre le régime Kabila s’ajoutent les querelles internes de l’UDPS« .Politico.cd
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