*Après une longue attente, depuis le grand soir du 28 janvier 2017, les Evêques ont, enfin, rencontré lundi 20 février 2017, Joseph Kabila, le Président de la République. Au sortir de cette audience, l’Abbé Donatien Nshole, le Secrétaire ad intérim de la CENCO, a déclaré qu’à propos du futur Premier Ministre qui, au terme de l’Accord du 31 décembre 2016, sortira du Rassemblement, le Président de la République attend une liste de trois propositions de noms, pour des dispositions à prendre en matière de nomination. Selon le Président de la République, tout irait mieux, si le Rassemblement élisait rapidement un nouveau Président du Conseil des Sages qui, de facto, sera appelé à remplacer Etienne Tshisekedi wa Mulumba à la tête du Conseil National de Suivi de cet Accord dit de la Saint Sylvestre. C’est celui-là qui, au fait, proposera des candidats. Pour que la RDC organise des élections dans les meilleurs délais, le Président de la République a, d’après l’Abbé Nshole, exprimé le vœu d’en finir avec les discussions directes, telles qu’engagées, depuis le 8 décembre 2016, au Centre Interdiocésain, sous les auspices de la CENCO. Au cours de ce tête-à-tête du Chef de l’Etat avec les Evêques, d’autres points d’achoppement au niveau des pourparlers directs sur les arrangements particuliers dont la divergence liée notamment, à la répartition des portefeuilles ministériels, ont été abordés.

Les choses sont, désormais, claires. Si le Rassemblement veut convoler à justes noces avec la Majorité Président pour la gestion consensuelle de la courte période de transition jusqu’à la tenue des élections, fin décembre 2017, il devra présenter, pour nomination au poste de Premier Ministre, une ‘’short’’ liste comprenant trois propositions de noms. Le Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, celui-là même qui doit procéder à la signature de cette Ordonnance d’investiture, l’a dit hier, lundi 20 février aux Evêques qui, depuis le 8 décembre 2016, officient des discussions directes entre les deux principales familles politiques en vue d’une sortie de crise en RD. Congo.

Ligne tracée

C’était au cours d’une audience qualifiée dans le microcosme politique congolais, comme étant celle de la dernière chance. Au juste, le Président de la République ne s’est pas écarté de la ligne inflexible affichée par la Majorité, dans une déclaration politique, publiée, le vendredi 17 février dernier.

Il y était clairement mentionné que la Majorité présidentielle, partie prenante aux discussions directes, n’avait plus d’acte supplémentaire à poser, si ce n’est d’attendre que le Rassemblement fournisse au Président de la République, trois noms de candidats au poste de Premier Ministre.

Il y était également mentionné, noir sur blanc, que le Rassemblement devrait, en plus, présenter le nom d’un candidat devant requérir le consensus avant d’occuper la Présidence du Conseil National de Suivi de l’Accord, en remplacement de l’icône de l’Opposition, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, décédé, le 1er février à la Clinique Sainte Elisabeth, à Bruxelles, à la suite d’une embolie pulmonaire.

Dans cette même déclaration tonitruante, la Majorité, s’il faut compléter la pensée du Chef de l’Etat, précisait, entre autres, quelques acquis des discussions directes et revenait, par ailleurs, sur la répartition des ministères entre les parties prenantes.

Ainsi, Lumanu Adolphe, le porte-parole du jour, rappelait-il, à cette occasion, que le futur gouvernement d’union nationale, comprendrait, au total, 53 Ministres avec une clé de dispatching déjà convenu.

A ce stade, à en croire l’Abbé Nshole, s’exprimant au nom des Evêques, le Rassemblement devra bien réfléchir sur la suite à donner à cette prise de position, à la fois, du Chef de l’Etat et de sa famille politique, la Majorité présidentielle. Du coup, l’avenir des discussions reste-là, comme tout le monde peut l’imaginer, suspendu à un petit fil. D’aucuns craignent même qu’il n’en arrive à rompre, dans ce jeu de tirs croisés alors que le temps n’est, pourtant, pas l’allié de quiconque.

Chronogramme

Normalement, le chronogramme prévoyait la notification de Tshisekedi en qualité de Président du Conseil National de Suivi de l’Accord, le 26 janvier 2017. Le gouvernement de transition était, pour sa part, attendu à la première semaine de ce mois de février. Alors que le calendrier électoral était, quant à lui, prévu pour le 15 avril prochain, au plus tard.

A suivre de près, toutes les péripéties, il y a lieu moyen de comprendre aisément que tous les tiraillements autour de la proposition ou désignation du Premier Ministre, selon qu’il s’agit d’un nom ou d’un Panel, ont une incidence réelle sur le timing fixé d’ici décembre 2017, pour la tenue de la présidentielle couplée aux législatives nationales et provinciales.

A qui reviendra la faute, le moment venu ?

Pour les uns, du côté de la Majorité, ce sera au Rassemblement. Tandis que pour les autres, au Rassemblement, la faute incombera au Président Kabila et à la Majorité. Les uns accusant les autres. Et, les autres accusant les uns. Avec ce jeu de ping-pong, où va-t-on ? A contrario, à qui profite cet enlisement ? Des réponses sont mitigées à ce sujet. Mais, nombreux sont ceux qui pensent que la Majorité serait la première à y trouver son compte. Il en est de même de l’actuel Gouvernement Badibanga, arrivé aux commandes de l’Exécutif National, et investi le 23 décembre au Parlement, à la suite d’un Autre Accord, celui du 18 octobre 2016, conclu sous l’égide de l’ancien Premier Ministre Togolais, Edem Kodjo, désigné par l’UA et appuyé par un Groupe International d’Accompagnement au Dialogue en RD. Congo.

LPM
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