Certains des ses enfants commencent déjà à l’envisager. Comme Moïse, la dépouille du lider maximo met en contradiction deux camps. Non, il ne s’agit pas de celui de Dieu et du diable mais plutôt, d’une part, de l’Etat congolais et, de l’autre, du clan Tshisekedi. L’Udps et la famille de l’opposant historique disqualifient le Gouvernement Badibanga pour l’organisation des funérailles à Kinshasa. Et, sans badiner, demandent l’application de l’Accord du 31 décembre par la nomination d’un nouvel Exécutif Central ayant à sa tête un fils maison. Le sujet, loin d’être réglé au dialogue de la CENCO, bloque le rapatriement de la dépouille, surtout que les caciques du régime perçoivent mal ce qu’ils qualifient de chantage. Hier, les adieux au lider maximo ont pris fin à Bruxelles par une messe très politique à la cathédrale Koekelberg mais, aucune perspective d’entente ne transparait entre les Tshisekedis et le pouvoir de Kinshasa. D’où, quelques analystes politiques redoutent-ils que Tshisekedi puisse connaître le même sort que Tshombe et Mobutu, celui d’être inhumé loin de leur patrie : le Congo-Kinshasa.

‘’ On n’est plus maître de la dépouille de notre père, on est obligé d’attendre et de poursuivre le combat posthume‘’, confie Jean-Claude Tshisekedi, l’aîné des enfants du lider maximo. ‘’La politisation du retour du corps est inévitable. On le gardera s’il le faut. On pourrait même l’enterrer ici plutôt que de le garder comme un bagage. Mais, ce n’est pas le souhait du peuple. La balle est dans le camp du pouvoir ‘’, a-t-il poursuivi. ‘’Au départ, on ne voulait pas faire de marchandage politique avec le corps de notre chef. Mais, que le gouvernement actuel organise les obsèques est un affront inacceptable. Plutôt garder le corps à Bruxelles que de le confier à ce gouvernement illégitime ‘’, dixit André Kabanda Kana, médecin et représentant de l’UDPS en Belgique. C’est au funérarium ‘’Poussière d’étoiles‘’ que la dépouille d’Etienne Tshisekedi est placée au Royaume de Belgique. C’est donc là que l’attente d’un probable et improbable retour au pays se fait.

Bras de fer

Une toute nouvelle épreuve de force est entamée entre le pouvoir et ceux qui se considèrent comme les continuateurs naturels du combat de Tshisekedi. Même mort, il appert donc que le Sphinx de Limete continue de tourmenter un régime comme l'assurent des fins limiers.

Le communiqué lu à la presse le mercredi dernier par Jean-Marc Kabund était sans appel. L’Udps exige, d’une part, la fixation du lieu et de la forme de l’enterrement qui doit être réservé à la dépouille mortelle d’Etienne Tshisekedi, ainsi que la construction d’un mausolée au centre-ville de Kinshasa et, d’autre part, la prise en charge de tous les frais liés aux obsèques non pas par l’actuel gouvernement, mais le Gouvernement de large union nationale, précisait le secrétaire général du parti. L’Udps dénonce le comportement récupérateur du deuil d’Etienne Tshisekedi qu’afficherait le pouvoir. «Ce sont les familles biologique et politique du défunt qui coordonnent valablement toutes les cérémonies y relatives», était-il écrit dans le communiqué de la fille aînée de l’Opposition. Où, était-il aussi souligné que les autres partenaires ne viennent qu’en appui. Une réponse aux annonces du Gouvernement Badibanga qui a fait savoir qu’il avait pris toutes les dispositions pour prendre en charge l’événement. «Le caractère malveillant et ostentatoire de cette offre nous pousse à croire que nous sommes face à des calculs politiques de mauvais goût», estimait l’Udps. Le corps de l’opposant historique décédé à Bruxelles, le 1er février, à l’âge de 84 ans va devoir attendre l’épilogue du bras de fer entamé entre les siens et le pouvoir qu’il combattait.
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