Les conditions de détention en République Démocratique du Congo laissent à désirer. Le cas de la Prison Centrale de Makala est illustratif à plus d’un titre. Effet, pour une capacité d’accueil d’environ 1500 personnes, ce centre d’hébergement enregistre, à ce jour, une population carcérale de l’ordre de 8250 âmes. De quoi s’interroger sur cette surpopulation, sur les conditions de sa détention. Cette situation, a souligné le Directeur de cette prison, M. Thaddée Kabisa, est liée soit à la faiblesse de la législation, soit à la pratique éhontée de certains responsables, soit aux multiples dossiers en souffrance au premier degré ou au niveau des instances judiciaires de recours, soit pour fausse enquête, soit encore du fait des magistrats roulés dans la farine. C’est justement pour veiller à la protection des droits fondamentaux de la personne humaine dans les milieux carcéraux que la Ministre des Droits Humains, Marie-Ange Mushobekwa a donné hier, mercredi 1er février 2017, le go de sa visite d’inspection dans les centres de détention. La première étape de la série de visites d’inspection qu’elle va effectuer jusqu’en provinces a commencé par la Prison Centrale de Makala, ex CPRK, à Kinshasa, où une cérémonie a été organisée, sous l’animation de l’orchestre « Dura lex, sed lex». L’objectif, a-t-elle indiqué, répond principalement à quatre impératifs, à savoir : le respect de la dignité humaine, l’accès aux soins de santé et à l’alimentation, mais aussi et surtout le strict respect des procédures judiciaires. Ce, conformément à l’engagement ferme du Chef de l’Etat, Joseph Kabila, exprimé dans son discours sur l’état de la nation devant le Congrès, le 15 novembre 2016. Cette démarche est aussi dictée par le souci de veiller à la décrispation politique en République Démocratique du Congo. Par ailleurs, elle a fait savoir que les autorités judiciaires, qui ont été dans sa suite, allaient procéder à l’examen minutieux de chaque dossier, de sorte que ceux qui ne méritent pas ou plus, de rester en prison, soient libérés. Après son allocution devant une cohorte des détenus, elle a fait le tour de quelques pavillons, du centre de santé et des installations sanitaires, pour s’imprégner de la situation réelle qui prévaut dans ce centre d’hébergement. C’est notamment au pavillon 10, où sont placés les mineurs, dont certains n’ont que la peau collée aux os. Pour d’autres, humainement parlant, on ne peut leur accorder plus de 48 heures de vie. Si les uns y sont pour des cas d’une extrême gravité, les autres, c’est pour des raisons bénignes. Il en est de même au pavillon 9, appelé quartier des femmes. Cette situation peut bien s’étendre sur l’ensemble des détenus à travers les différents pavillons. Par ailleurs, il sied de signaler que cette visite de vérification du respect des droits de personnes privées de liberté va se dérouler jusqu’au 3 février prochain. Ci-après, le mot de la ministre des Droits Humains

Excellence Monsieur le Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, ici représenté ;

Monsieur le Procureur Général de la République, ici représenté ;

Monsieur l’Inspecteur Général Adjoint des Services Judiciaires et Pénitentiaires ;

Monsieur le procureur Général près la Cour d’Appel de Kinshasa Gombe ;

Monsieur le Procureur Général près la Cour d’Appel de Kinshasa Matete ;

Monsieur le Commissaire Général de la Police nationale Congolaise, ici représenté ;

Monsieur le Commissaire provincial de la Police nationale Congolaise/Ville Province de Kinshasa, ici représenté ;

Monsieur le gardien de la Prison centrale de Makala ;

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais, avant toute chose, vous transmettre les salutations de son excellence Joseph Kabila Kabange, Président de la République et Chef de l’Etat ainsi que celles du Gouvernement.

Mesdames et Messieurs,

La cérémonie de ce jour inaugure la mission de monitoring des Droits de l’Homme dans la Ville Province de Kinshasa.

Sur instruction de son Excellence Monsieur le Président de la République Joseph Kabila, il sera procédé, pendant trois jours, à partir de ce 1er février jusqu’au 3 février de l’année en cours, à la vérification du respect des droits de personnes privées de liberté dans les cachots de la Ville province de Kinshasa ainsi que dans la prison centrale de Makala.

Comme vous le savez, le monitoring est l’instrument approprié pour la réalisation des assignations dévolues au Ministère des Droits Humains que le Premier Ministre a évoquées lors de son discours programme à l’occasion de l’investiture du Gouvernement devant l’Assemblée nationale.

Aujourd’hui, j’ai décidé de commencer ma mission de visite dans cette prison centrale de Kinshasa, qui n’est que le début d’une longue tournée qui s’étendra dans toutes les provinces de la République Démocratique du Congo.

Ceci, afin de veiller à la protection des droits fondamentaux de la personne humaine dans les milieux carcéraux ; notamment le respect de la dignité humaine, l’accès aux soins de santé et à l’alimentation ; mais aussi et surtout le strict respect des procédures judiciaires.

Vous avez suivi l’engagement ferme de son Excellence Monsieur le Président de la République lors de son discours sur l’état de la nation, à veiller à la décrispation du climat politique dans notre pays. Chose promise, chose due, depuis plusieurs mois de centaines de personnes qui avaient déjà purgé leurs peines ont été libérées. Il y a également d’autres qui ont bénéficié de l’amnistie et la libération provisoire. Et, c’est dans ce même ordre d’idée que je viens poursuivre cette mission.

Les autorités judiciaires qui m’accompagnent vont examiner minutieusement chaque dossier afin de permettre que ceux qui ne méritent pas ou plus, de rester en prison, soient libérés.

Mesdames et Messieurs,

Je vous remercie.

Marie-Ange Mushobekwa L.

Ministre des Droits Humains
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