*Georges Kalema, dans une correspondance particulière, réfléchit sur la suite des événements au sein de l’Udps, après la disparition inopinée du Patriarche Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Il soulève, ici, la problématique de l’article 27 et tire les conséquences des actes des dirigeants de l’Udps, au regard des prescrits de ses propres statuts. Alors qu’à l’Udps, les obsèques du Président Etienne Tshisekedi ont commencé à Limete, cet analyste scrute, lui, de manière profonde, la racine de ce que pourrait être le prochain nœud gordien, dans la conduite des dossiers à traiter, pour la continuité de l’œuvre salvatrice entreprise par ce dernier, depuis plusieurs décennies, au service du peuple congolais. Si, au demeurant, cette réflexion peut paraître quelque peu tendancieuse ou, même, anodine, en vertu du contexte dans lequel, elle intervient, il n’en demeure pas moins qu’elle puisse attirer l’attention de tous ceux qui, de loin ou de près, sont engagés dans la bataille de succession du lider maximo tant à l’Udps, au Rassemblement que dans les laborieuses tractations au niveau du Centre Interdiocésain, où les discussions qu’il a, d’ailleurs, laissées inachevées, devraient, logiquement, se poursuivre pour enclencher, enfin, le début de la transition vers des élections libres, transparentes et démocratiques, vers fin 2017. Lisez, plutôt, cette analyse de Georges Kalema, pour en savoir un peu plus.



Rattrapée par l’article 27

L’Udps, sans président légal, ni statutaire !

*Par voie de conséquence, tout ce que ce parti entreprend depuis le décès d’Etienne Tshisekedi pourrait s’avérer illégal…

Nulle part, dans ses statuts, il n’est dit que l’Udps peut fonctionner un seul jour ou une seule seconde avec une vacance à sa tête. Or, depuis le 1er février 2017, le parti n’a effectivement plus de président légal. Il n’a même pas de président statutaire, faute d’application de l’article 27 de ses statuts. Et les funérailles, et les engagements particuliers risquent de devenir sujets à caution. Ce qui est valable pour l’Udps, l’est autant pour Rassop. ALERTE !

Aurait-il fallu la disparition physique du Sphinx de Limete pour qu’apparaissent, au grand jour, tous les défauts de la cuirasse tshisekedienne ?

Forte est l’envie de l’affirmer lorsqu’on découvre, maintenant seulement, que l’Udps a des statuts qu’elle ne veut pas actionner pour combler la vacance survenue à sa tête le 1er février 2017 et que « Rassemblement », la plateforme issue du conclave de Bruxelles-Genval, n’en ayant d’ailleurs pas ! Autrement, la question de succession se serait réglée d’elle-même.

Faisant leur boulot, les médias initient ces temps derniers des sondages avec des thèmes du genre «Qui va succéder à Etienne Tshisekedi à la présidence de l’Udps» ou «Qui va remplacer Etienne Tshisekedi au sein du Rassop», avec incidence sur le Conseil national de suivi de l’accord.

Tout le mal que se font les dirigeants de l’Udps et de « Rassemblement » n’a qu’une explication : la non-application des statuts.

Fait surprenant : ni à l’Udps, ni à «Rassop» n’apparaît un seul esprit courageux pour dire la vérité. La vérité puissance de libération, s’entend.

Tout le monde est saisi de peur. Peur de la rue.

Or, la rue obéit au leadership.

Dans leurs discours, tout est Etat de droit

Résultat préliminaire : la médiation Cenco a du plomb dans l’aile en ce que la délégation de « Rassop » détentrice du mandat délivré par Etienne Tshisekedi n’a plus de mandant auquel elle doit rendre compte.

Au fait, on n’en serait pas là si, de son vivant, le lider maximo s’était comporté en véritable leader politique.

S’agissant, par exemple, de « Rassemblement », il ne se serait pas contenté de la simple signature de l’Acte d’Engagement relatif à sa création au conclave de Bruxelles-Genval et de la simple publication du Rapport final des travaux.

Dr en droit, il devait fait honneur à son titre et sa qualité en veillant à l’adoption et à l’application des statuts, tant il est vrai que ni l’Acte d’Engagement ni le Rapport ne s’y substituent. Pour tout parti ou regroupement politique, les statuts ont valeur de «Constitution», et le «Règlement intérieur» a valeur de loi organisationnelle.

On peut d’ailleurs douter de l’existence même dudit règlement dans cette plateforme.

Aussi, il est anormal, mais alors anormal que des acteurs politiques de la trempe de Pierre Lumbi, Gabriel Kyungu, Moïse Katumbi, Christophe Lutundula, Joseph Olenghankoy, Martin Fayulu, Gilbert Kiakwama, Delly Sessanga et autres Freddy Matungulu se soient révélés incapables de doter ou de faire leur plateforme et des statuts et du Règlement intérieur alors que dans leurs discours, tout est Etat de droit, tout est Libertés fondamentales, tout est Démocratie, tout est Bonne gouvernance…

Eclairer la lanterne publique

Il n’y a pas que « Rassop ». Il y a aussi l’Udps, fille aînée de l’Opposition, dit-on, comme si c’est une qualité dont on peut se prévaloir pendant que l’article 10 des statuts fixe comme objectifs du parti «la conquête, l’exercice et la conservation démocratiques du pouvoir en vue de réaliser son projet de société… » et l’hymne est dénommé «La victoire».

Contrairement à «Rassemblement», ce parti a ses statuts. Notariés en plus. Et l’article 27 – qui règle la question de succession – dispose : «En cas de décès, de démission, d’empêchement définitif du Président du Parti, le Président de la Convention Démocratique du Parti assume son intérim pour un délai ne dépassant pas 30 jours au cours desquels il est tenu de convoquer une session extraordinaire du Congrès en vue d’élire un nouveau Président du Parti ; élection à laquelle il ne peut faire acte de candidature».

En l’absence de Félix Tshisekedi en séjour à Bruxelles pour superviser les funérailles du président national, Jean-Marc Kabund, secrétaire général de l’Udps, a l’obligation de déclarer à l’opinion nationale et à l’opinion internationale pourquoi, depuis le 1er février 2017, personne n’évoque cet article.

Il lui revient d’éclairer la lanterne publique sur la raison du non fonctionnement de la Convention démocratique du parti (Cdp) dont les attributions sont pourtant d’une haute portée.

L’importance de cette déclaration est requise par et pour la suite des événements. Car à partir du moment où le mandant Etienne Tshisekedi n’est plus et que son successeur statutaire n’est pas désigné, le mandat devient sujet à caution.

Des mois éprouvants

Les Evêques de la Cenco en charge de la médiation sont bien placés, très bien d’ailleurs, pour le savoir. Ils savent que la loi congolaise enregistrée sous les références n°04/002 du 15 mars 2004 portant organisation et fonctionnement des partis politiques contient deux articles qui vont immanquablement rattraper ce parti.

Le premier est l’article 17. Son alinéa 2 dispose : «Tout changement dans

la direction ou l’administration du parti et toute modification de ses statuts doivent, dans le mois qui suit, faire l’objet de déclaration au Ministère de l’Intérieur. Le Ministre ayant les Affaires Intérieures dans ses attributions rejette toute modification non conforme aux dispositions de la présente loi. Les dispositions statutaires modifiées sont publiées au Journal Officiel».

Le second est le 21. Son alinéa 1 dispose : «Chaque parti politique est tenu de : a) déclarer chaque année auprès du Ministère ayant les Affaires Intérieures dans ses attributions, au plus tard dans la quinzaine qui suit la date anniversaire de son enregistrement, les noms, professions et domiciles de ceux qui, à titre quelconque, sont chargés de son administration centrale».

On sait déjà que ce mercredi 15 février 2017, l’Udps célèbre ses 35 ans d’existence, quand bien même la date de l’enregistrement ne soit pas la même. A supposer cependant qu’il en soit ainsi, l’échéance de la quinzaine évoquée est le 2 mars prochain. Ce mois de mars fixé dans la Constitution pour l’ouverture de la session parlementaire ordinaire arrivant à échéance le 15 juin prochain.

Il va sans dire que les mois de février et de mars sont éprouvants pour la « fille aînée » de l’Opposition. Si éprouvants que les craintes émises par certains analystes avertis (dont celles relatives à sa substitution par le G7) seraient en voie de réalisation.

A ce jour, il est indéniable de constater que l’Udps n’a ni président légal (Etienne Tshisekedi est décédé), ni président statutaire (l’article 27 est «verrouillé»).

Les conséquences n’en seraient que terribles.

La nature, dit-on, a horreur du vide…
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