Lisanga Bonganga est de ceux qui ont mené le bon combat aux côtés d’Etienne Tshisekedi. Depuis les années CNS quand il salut pour la première fois le sphinx de Limete, le coordonnateur de la Coalition des alliés de Tshisekedi (CAT) s’est vite rendu compte du sens du combat du lider maximo. D’où son attachement à cet homme politique d’envergure lors des élections de 2006 et 2011. De la messe de Genval au retour du président de l’UDPS à Kinshasa, Lisanga a joué un rôle-clef qui apermis au Rassemblement d’arracher les pourparlers avec la Majorité présidentielle sous la médiation de la CENCO. Témoignages.

Comment avez-vous accueilli la nouvelle de la mort d’Etienne Tshisekedi ?
Au niveau de la CAT, nous manquons de mots parce que le coup est très dur. C’est presque de l’inattendu. On n’a jamais pensé à ça. On n’a jamais fait des calculs en ce sens-là. On ne pensait pas que ça allait arriver même si nous sommes tous des êtres humains. On ne s’est pas préparé. Nous étions en train de préparer la cérémonie pour notre échange des vœux de la nouvelle année au niveau de la CAT. C’est à ce moment-là vers 17 heures du mercredi dernier que j’ai appris la nouvelle selon laquelle la santé du vieux (Etienne Tshisekedi) s’est détériorée. J’ai eu la chance d’appeler mon frère honorable Félix Tshisekedi pour savoir qu’est-ce qui se passe au juste. Et lui me dire qu’on vient d’apprendre que papa (Etienne Tshisekedi) n’allait pas bien et que nous sommes en train de suivre la situation de près me promettant d’appeler pour me dire quoi. Après, j’ai compris que ça n’allait pas parce que les gens m’appelaient de partout. Ce qui m’a poussé à rappeler Félix Tshisekedi. C’est alors qu’il va me confirmer la nouvelle en disant que le président n’est plus. J’étais avec le président de l’UDPS et Alliés le président Fabien Mutond, le comité d’organisation, Henriette Wamu, Laurent Batumona… C’est dur pour nous. L’inattendu est malheureusement arrivé.

Aux derniers moments avant son départ pour Bruxelles, comment voyiez-vous la santé d’Etienne Tshisekedi ? Etait-il en forme ou il y avait quelques soucis ?
Par expérience, j’ai compris que chaque fois quand on annonçait qu’il était malade, la guérison lui venait vite et il devenait encore plus fort qu’avant. En tout cas j’ai eu à remarquer cela pendant plus de 4 à 5 fois. Et cette fois encore, quand nous avons appris qu’il doit se rendre à Bruxelles pour le problème de santé, on s’est dit que c’est la même chanson à laquelle nous sommes habitués pendant un certain temps. Et au niveau du Rassemblement nous nous sommes dits qu’on allait constituer un groupe de 5 personnes à raison d’une personne par composante pour aller à Bruxelles lui rendre compte de la fin des travaux à la CENCO, discuter ensemble sur les perspectives d’avenir. Pour nous c’est devenu comme une habitude. Tshisekedi est malade, il va aller se soigner il nous reviendra en bonne santé. Malheureusement, cette fois-ci c’était le dernier voyage pour lui.

Dans quelles circonstances avez-vous rencontré Etienne Tshisekedi pour la première fois ?
Ma première rencontre avec Etienne Tshisekedi, c’était d’abord à la Conférence nationale souveraine (CNS). Pendant la période 91-92 à la CNS, je faisais partie des conférenciers de la ville de Kinshasa (Société civile) avec Martin Fayulu, Lutundula, Dr Numbi qui nous a quitté, Modeste Bahati, feu Bongombe Bohulu…nous étions reçus par Etienne Tshisekedi non pas parce que nous appartenions à la Majorité dirigée par le Maréchal Mobutu, plutôt grâce au simple fait que nous étions les jeunes participants à la CNS. Et je retiens une phrase de lui : " Maintenant que vous avez embrassez la carrière politique, il faut chasser la peur ". J’ai gardé cette phrase du président Etienne Tshisekedi et c’est resté pour mon combat politique. Quand il y a marche pacifique, ville morte, une action à mener…je pense à lui, je prie mon Seigneur pour chasser la peur comme il (Tshisekedi) a toujours dit. A cette époque-là déjà, le président de l’UDPS nous lavait le cerveau en nous donnant des leçons alors que nous appartenions à la famille du Maréchal Mobutu. Il nous demandait de lutter pour la démocratie, il nous parlait du changement… C’est à partir de ces moments-là que j’ai commencé à comprendre le sens de son combat. A cette époque il y avait autour de lui papa Iléo, Nendaka, Bomboko, Mandungu Bulaniati qui m’a permis de faire mes premiers pas en politique… C’est dans cette ambiance-là que nous sommes restés jusqu’à l’élection du président Etienne Tshisekedi comme Premier ministre à la CNS. Après il y a eu les négociations du Palais du peuple.
Mais, les deux grands temps fortsde ma rencontre avec Etienne Tshisekedi fut pour moi d’abord l’année 2006. J’étais encore député national et sommes partis avec mes amis Jean-Claude Mvuemba et les autres rencontrer Etienne Tshisekedi. Pendant cette période, l’UDPS ne voulait pas les élections, mais nous nous sommes décidé d’aller lui demander pour qu’il soit notre candidat à la Présidentielle. Et pourtant, nous avions JP Bemba, mais notre préférence était Tshisekedi qui, malheureusement, n’avait pas accepté par respect au mot d’ordre de son parti. Voilà pourquoi j’ai soutenu JP Bemba en 2006.
Arrivé en 2011, JP Bemba n’est pas là et nous nous disons qu’il faut voir Etienne Tshisekedi pour qu’il soit notre candidat. J’ai eu la chance en tant que modérateur d’être choisi par tous les partis politiques de l’Opposition (Mlc, UDPS, UNC…) et tous les collègues présents lorsque j’ai fait la motion demandant les préalables avant d’aller aux élections. Les amis m’ont choisi me disant désormais vous devenez le modérateur. Je suis le seul à avoir cette chance-là de regrouper et de modérer tous les partis de l’Opposition.C’est sous ma modération que tous les partis politiques de l’Opposition réunis à Fatima ont décidé de soutenir Etienne Tshisekedi à la Présidentielle 2011 comme un candidat commun. Je garde un bon souvenir parce que cette fonction m’a permis de rester en contact avec Limete.
Après les élections, nous étions d’avis que c’est Etienne Tshisekedi qui avait remporté l’élection présidentielle contrairement aux chiffres avancés par Ngoy Mulunda qui ne reflétaient pas la vérité et la réalité des scrutins. Nous avons composé une délégation qui devait aller à l’étranger pour convaincre la Communauté internationale que c’est Tshisekedi qui avait gagné les élections. Et encore une fois, c’est moi ai conduit la délégation composée de Félix Tshisekedi, Ingele Ifoto, Médard Luakabuanga, JC Mvuemba, Samy Badibanga. Nous avons pris des contacts en Europe, et au retourun certain 14 février nous sommes rentrés chez Etienne Tshisekedi pour lui faire rapport de notre voyage. Moi on a levé mon nom pour que je ne sois pas député national. J’ai été taxé de tshisekediste et on me reprochait d’avoir fait sa campagne en Europe. Raison pour laquelle on m’a empêché d’être parmi les élus aux législatives de 2011. J’ai accepté ce sort et je suis resté 5 ans en dehors du Palais du peuple. Je continue de faire ma politique en gardant mon combat pour Etienne Tshisekedi.
A la Dynamique de l’Opposition où je suis parmi les 3 ou 4 fondateurs on me demandait pourquoi je ne parle que de l’UDPS et de Tshisekedi. Ils ne partageaient pas cette vision parce que beaucoup des gens voulaient anéantir le combat de ce parti et de son leader. J’ai dit niet. C’est la raison pour laquelle je me suis séparé d’avec mes collègues parce qu’on ne partageait plus une même vision. Des meetings et manifestations que j’ai organisés en faveur de l’UDPS ont fait que je sois invité à Bruxelles par Etienne Tshisekedi alors qu’il y était en séjour médical. Je suis parti le rencontrer et nous avons parlé politique. Et c’est par trois fois qu’il m’a rappelé. Un homme comme ça reste un grand modèle pour moi. C’est vrai qu’il est mort physiquement, mais Tshisekedi reste pour moi une idée, les valeurs…que nous devons continuer à perpétuer.
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