La dépouille d'Étienne Tshisekedi, décédé la semaine dernière à Bruxelles, est arrivée jeudi en fin de matinée, entourée des membres de sa famille, à la basilique de Koekelberg de Bruxelles pour un requiem à sa mémoire.

Des centaines de membres de la diaspora congolaise d’Europe et quelques responsables belges – dont la présidente du Sénat, Christine Defraigne, et l’ex-ministre des Affaires étrangères Louis Michel – se sont rassemblés dans l’immense basilique pour cette messe d’obsèques, égayée de musique et de chants typiquement congolais, repris en cœur par l’assistance. Le ministre belge d’État Herman De Croo (Open Vld), déjà présent dimanche à une veillée funéraire au Heysel qui a rassemblé plusieurs milliers de Congolais de la diaspora, était accompagné par des représentants des ministères des Affaires étrangères et de la Défense.

L’opposant Moïse Katumbi, actuellement en exil en Belgique, était également présent, indiquant qu’il rentrerait en RDC avec la dépouille d’Étienne Tshisekedi.

La dépouille d’Étienne Tshisekedi a été portée à l’intérieur peu après 11h sous les objectifs de plusieurs équipes de télévisions et de photographes de presse.

La messe, ponctuée d’interventions de plusieurs orateurs, a été dite par plusieurs prêtres belges et congolais, alors que le cercueil, recouvert d’un drapeau congolais et flanqué d’une photo du défunt, avait pris place au centre de la nef.

Rapatriement du corps toujours incertain

L’Union pour la Démocratie et le Progrès social (UDPS) a conditionné mercredi le rapatriement du corps d’Étienne Tshisekedi à la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, objet de difficiles négociations à Kinshasa.

« Les dates du rapatriement (de Belgique) et de l’enterrement de notre héros ne seront connues que si et seulement si deux préalables rencontrent des solutions« , a affirmé le secrétaire général du principal parti d’opposition en RDC, Jean-Marc Kabund-a-Kabund, lors d’une conférence de presse au siège kinois de l’UDPS.

Selon lui, ces deux conditions sont la « fixation du lieu et de la forme de l’enterrement, l’érection d’un mausolée au centre ville de Kinshasa où sera gardé pour l’éternité le corps du père de la démocratie » et « la prise en charge de tous les frais liés aux obsèques par l’Etat à travers le gouvernement de large union nationale« .

Joint au téléphone par POLITICO.CD, le Porte-parole du gouvernement, le ministre Lambert Mende affirme ne pas être au courant de cette déclaration qu’il qualifie être un « débat en interne ». Pour le ministre congolais de communication et des médias, il n’y a eu « aucune évolution depuis ce qui a été convenu hier en réunion« .

Dans un ton réservé, Lambert Mende fustige cette déclaration dans la presse du Secrétaire de l’UDPS: “le gouvernement ne pas prêt à réagir mais nous allons continuer nos discussions. Le Ministre des Médias et porte-parole du gouvernement place en premier lieu la bonne volonté de la famille et le représentant de l’Udps dans le comité de discussion qui accorde beaucoup d’intérêts à ces entretiens“

« L’ UDPS peut toute fois engager un débat interne, en lieu et place de déclaration à la presse”, renchérit Lambert Mende.

M. Mende fait référence à la rencontre hier entre des représentants du gouvernement, ceux de la famille de Tshisekedi et de son parti l’UDPS. Il a ainsi été convenu qu’une délégation de quinze personnes se rende en Belgique pour organiser le rapatriement du corps d’Etienne Tshisekedi.

« Il n’y aura de gouvernement qu’après les funérailles de Tshisekedi« , avait pourtant fait savoir Lambert Mende, Porte-parole du gouvernement, le dimanche dernier sur POLITICO.CD. Pour Lambert Mende, c’est « la fin des funérailles qui va indiquer la réouverture des discussions« . Ce qui est, d’après lui, conforme « aux traditions« .

La formation de ce gouvernement d’union nationale de transition, chargé de gérer la République démocratique du Congo (RDC) jusqu’à l’organisation des prochaines élections, fait l’objet de négociations menées depuis début janvier sous l’égide de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) après un premier accord de partage du pouvoir conclu le 31 décembre dernier.

Avec Belga
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