Le Président de la Conférence Episcopale Nationale du Congo est invité à prendre la parole au Conseil de sécurité des Nations Unies. C’est ce mardi 21 mars que l’un des médiateurs des discussions directes en cours au Congo-Kinshasa aura à tenir son oral devant des membres de l’ONU très préoccupés par le climat politique en RDC. Le Number One de la CENCO va, ainsi, devoir éclairer la lanterne de ses interlocuteurs quant à la situation réelle qui prévaut tant au pays qu’au niveau du dialogue que pilote sa structure depuis le 8 octobre 2016. L’Abbé Donatien Nshole, Secrétaire Général de la CENCO, Marie-Madeleine Kalala et She Okitundu, Vice-premier Ministre et Ministre des Affaires Etrangères font aussi partie de la délégation qui a atterri à New York dans la soirée du dimanche 19 mars 2017. Alors que Mgr Utembi s’exprime à l’ONU, les échanges continuent à Kinshasa, au centre interdiocésain, sous la houlette de Fridolin Ambongo et d’autres prélats. Et, bien que cette semaine ait été annoncée comme celle de la fin des discussions directes, toutes les questions ne sont, jusque-là, pas réglées. Loin de là, les choses semblent se compliquer, surtout avec la fronde de l’Udps dont le Secrétaire Général, Jean-Marc Kabund a suspendu sa participation aux travaux. Raison ? A ses yeux, la Majorité Présidentielle veut gagner du temps au travers des tergiversations liées aux candidats à la Primature et à la Présidence du CNSA.

Malgré le fait qu’un Accord politique ait été signé fin décembre 2016, près de trois mois après, aucune ligne de ce compromis n’a été appliquée. Bien de sujets bloquent encore. Lors de la première plénière post-Tshisekedi, le jeudi 16 mars 2017, la liste de divergences s’était allongée. Pendant que des avancées significatives ont, suite à la plénière du lendemain, c’est-à-dire celle du vendredi 17 mars 2017 notamment, avec la résolution de la problématique du mode de désignation du Premier Ministre, il n’a pas fallu attendre longtemps avant d’entendre un autre son de cloche venant de la part de la Majorité Présidentielle.

Tableau

Avec ferveur, la MP a notifié la CENCO qu’elle compte apporter une reformulation de l’entendement trouvé vendredi pour décanter le problème du mode de désignation du futur locataire de la Primature. Pour la petite histoire, ledit vendredi, sur proposition des Evêques, il a été adopté que le Premier Ministre sera nommé par le Président de la République après consultation avec le président du Conseil des Sages du Rassemblement : Pierre Lumbi. Aux dires des sources bien investies dans les couloirs de la CENCO, avant d’accepter la proposition, les délégués de la Majorité ont eu quelques minutes pour contacter leur Autorité Morale car, la personne du président du Conseil des Sages du Rassemblement, un ancien haut cadre de la famille politique du Président Kabila, posait problème à leurs yeux. Malgré le quitus obtenu et l’adoption de la clause qui consacrait un tête-à-tête entre Kabila et Lumbi, la pilule semble difficile à avaler pour la mouvance présidentielle. D’où, la demande d’une reformulation qui, sans détour, repose le problème d’une prolongation des discussions sur les arrangements particuliers. Loin alors très loin de ce sujet épineux, sans nul doute, d’autres pointent leur nez. Il s’agit, entre autres, de la succession de Tshisekedi à la tête du Conseil National de Suivi de l’Accord de la Saint Sylvestre. Ce sujet met à présent dos-à-dos les signataires de l’Accord du 18 octobre, le Front pour le Respect de la Constitution et, évidemment, le Rassemblement à qui revenait normalement ce poste. Et, par ailleurs, risque de devenir une véritable pierre d’achoppement.

Bien que la perspective de la signature des arrangements particuliers reste de mise pour cette semaine, tout n’est, visiblement, pas gagné.

Course

L’opinion tant nationale qu’internationale est fortement préoccupée par le fait que les choses trainent au centre interdiocésain parce que le temps qui passe assombris l’horizon où les élections doivent être organisées pour juguler la crise au Congo-Kinshasa. En effet, le pays est dans une impasse suite au fait qu’il n’y pas eu élections en 2016. Ces joutes électorales ont été, dans le cadre des discussions directes, projetées pour fin 2017 en tablant sur 12 mois de transition. Mais, hélas, les arrangements particuliers ont déjà bouffé 3 mois. De la sorte, la perspective de la communication de l’Evêque de Kisangani et la venue d’une résolution de l’ONU sur le Congo sonnent comme une pression sur les parties prenantes au dialogue inclusif. Reste à savoir si cette dernière saura produire les effets escomptés.

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