A chaque pas de l’évolution du tribunal militaire siégeant à Beni en procès contre les ADF, il est enregistré de nouvelles révélations. Cependant, il est quelque fois décevant de constater que ce tribunal ne porte pas assez d’intérêt aux déclarations des prévenus dont les révélations se rapprochent des informations que la population locale n’a cessé de rapporter, à savoir situer l’origine des tueurs au Rwanda.

Dans ce cadre, les opinions qui suivent de près l’évolution du procès contre les ADF et leurs complices à Beni ont été impressionnées par les déclarations de MWAMI BOROSO qui a comparu pour la troisième fois le jeudi 09 mars 2017. Ce prévenu fait partie de la notabilité locale, en sa qualité de chef de collectivité de Baungatsu-Luna, en territoire de Beni. Il doit répondre devant la justice du chef d’accusation faisant état de sa collaboration avec les ADF, notamment en leur assurant de provision alimentaire. Le prévenu a pourtant persisté à tout nier de ce chef d’accusation, en dépit des témoignages portés contre lui par au moins trois personnes.

Par contre, l’intervention du Mwami BOROSSO de ce jeudi a abondé dans un autre sens: il a tenu à souligner que, dès le départ, les tout premiers égorgeurs qui ont lancé le carnage des civils à Beni étaient des personnes qui ont été formées au Rwanda. Ils y ont été soumis à un entraînement spécial en matière de tuerie à la machette ou avec d’autres méthodes plus tragiques et plus cruelles. Mwami BOROSSO précise que des membres desdits criminels venus du Rwanda n’ont cessé de répéter que les territoires de Beni et de Lubero seraient vendus à des étrangers qui doivent venir s’y établir, sans toutefois préciser l’identité des partenaires à cette transaction.

Voilà une déclaration qui laisse perplexes les esprits et donne un nouveau coup de pouce à la suspicion de complicité qui pèse toujours sur les autorités nationales congolaises, eu égard à leur attitude ambivalente dans la gestion du dossier de massacre des civils à Beni depuis Octobre 2014. Il y a lieu de croire que les déclarations et affirmations du Mwami BOROSSO ne sont pas gratuites, car il les a côtoyés assez longtemps dans sa juridiction administrative. Bien plus, à maintes reprises, BLO a pu également publié le fruit de ses investigations qui ont prouvé que les auteurs des massacres de Beni sont des Rwandais, mais agissant avec la complicité des autorités congolaises à différents échelons hiérarchiques.

Comment pourrait-on stimuler les opinions à nourrir un quelconque espoir dans une telle justice toute motivée à geler des données susceptibles de faire déboucher sur la vérité?

Journal du paysan
Beni

« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours » (Père Vincent MACHOZI, le 19 mars 2016, parole qui a valu son assassinat le jour suivant).

©Beni-Lubero Online.
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