Jusqu’à quelques heures avant la reprise des négociations dites directes au Centre interdiocésain de Kinshasa, le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement(RasOp) demeurait bicéphale.


Avec d’un côté l’aile animée par le Fonus Joseph Olenghankoy Mukundji, qui revendique la présidence du Conseil des sages, et bénéficie du soutien de personnalités comme l’UDPS Bruno Tshibala, l’AR Katebe Katoto, l’économiste Matungulu, ou encore Kiakwama Kia Kiziki, que la Dynamique de l’opposition aile Martin Fayulu vient de défenestrer, et le Professeur Tshibangu Kalala. Le groupe qui conteste l’autre aile du RasOp, dirigée par Pierre Lumbi et Félix Tshisekedi ne démord quant à lui pas de la légitimité tirée des liens de filiation de l’un de ses animateurs avec Etienne Tshisekedi, leader de l’UDPS et du RasOp décédé début février à Bruxelles. Le duo Lumbi-Tshisekedi dit par ailleurs ne pas manquer d’arguments juridiques, affirmant être le seul à avoir observé quelque légalité dans sa constitution, avant de porter ses revendications au-devant des évêques de la CENCO qui semblent se complaire dans le rôle de faiseurs de Rois au pays de Lumumba. C’est à ce titre que la candidature de Félix Tshilombo Tshisekedi au très envié strapontin de Premier ministre a été « vendue » sans grand succès auprès de quelques têtes couronnées de la SADC et de l’Union africaine par l’impétrant lui-même qui refusait pourtant il y a peu d’entendre parler d’une médiation d’institutions du continent noir en octobre dernier. Pour couronner le tout, le RasOp, aile Olenghankoy dispose déjà de sa liste de candidats 1ers ministres, qui comprend l’homme d’affaires Raphaël Katebe Katoto, le professeur d’économie et ancien des institutions de Brettons Wood, Matungulu Iliankir, ou encore l’UDPS Bruno Tshibala. Ce dernier jure que c’est à lui que le défunt Etienne Tshisekedi avait promis la primature du gouvernement d’union nationale à venir. On n’entend pas céder d’un pouce, ici.
« On ne transforme pas un tronc d’arbre en crocodile », lançait à la cantonade Joseph Olenghankoy, visant sans doute son rival de l’autre aile du RasOp, Pierre Lumbi Okongo, à qui on reproche son passé de proche et collaborateur privilégié du Président Joseph Kabila dont il fut le flic en chef pendant quelques années.
Même si, dans une interview à la radio onusienne Okapi, l’Abbé Donatien Nshole qui assure le secrétariat général de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), déclarait, on ne sait trop sur quelle base juridique, que « jusqu’à preuve de contraire, pour les évêques les pendants officiels du RasOp sont Pierre Lumbi et Félix Tshisekedi ». Et que les négociations qui reprenaient jeudi 16 mars pourraient régler dans un délai ne dépassant pas le week-end les questions de la désignation du 1er ministre et du remplacement d’Etienne Tshisekedi à la tête du Conseil des sages du RasOp et du Comité de Suivi de l’Accord et du Processus Electoral (CNSA).


Rien n’est moins sûr. Parce qu’il faudra bien réduire le bicéphalisme au RasOp pour ne pas se retrouver en face de deux listes de candidats 1ers ministres à soumettre à Joseph Kabila. Mais aussi, obtenir la désignation par consensus du nouveau patron du CNSA, qui requiert en réalité un double consensus, le premier parmi les opposants eux-mêmes d’abord, et le second, entre toutes les parties en présence aux négociations directes.
J.N.
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